Henry & June : La vie en rose à Paris.

Un peu d’amour et de passion en ce mois de janvier ! C’est ce que nous propose Elephant Films depuis le 17 janvier dernier avec une sélection de quatre films à (re)découvrir : Henry & June, Mask, La vie privée d’un sénateur et Isadora. Des films dont on a souvent entendu parler mais que l’on découvre ici en version restaurée avec un plaisir certain.

Nous commençons par Henry & June, réalisé par l’éclectique Philip Kaufman. Scénariste des Aventuriers de l’arche perdue, réalisateur aimant s’attaquer à différents genres (L’invasion des profanateurs, L’étoffe des héros, Soleil levant), Kaufman a toujours aimé les défis. Il est d’ailleurs l’homme qui a adapté le réputé inadaptable L’insoutenable légèreté de l’être quand il se lance dans Henry & June d’après une nouvelle d’Anaïs Nin, inspirée par la liaison qu’elle eut à Paris avec Henry Miller dans les années 30.

Artiste d’avant-garde, Anaïs Nin est la première femme à avoir publié des ouvrages érotiques et il fallut attendre sa mort et celle de son mari pour que ses journaux, remplis de fantasmes et d’aventures sexuelles, soient publiés. Henry & June s’intéresse donc à la rencontre d’Anaïs avec Henry Miller. Celui-ci, homme un peu fruste, travaille sur son premier livre (ce sera le très célèbre Tropique du Cancer) un peu dans la misère. Sa relation avec sa femme June, terriblement complexe (June est une séductrice ténébreuse aux mœurs légères qui voudrait que son mari soit Dostoïevski) le rapprochera d’Anaïs qui trouve enfin en Henry l’éveil sexuel qu’elle a toujours souhaité. June, de son côté, ne laissera pas Anaïs indifférente…

Avec Henry & June, Philip Kaufman s’aventure donc dans le Paris des années 30 (loin d’être filmé comme une carte postale) pour nous conter l’histoire d’un triangle amoureux où la passion côtoie le talent. Des passions que le réalisateur retranscrit à l’écran avec une ferveur totale, le film transpirant le désir à chaque morceau de pellicule. La réussite du film tient là, de ce désir incandescent que le casting délicieusement choisi rend palpable. Maria de Medeiros compose une Anaïs Nin tour à tour ingénue et séductrice, Fred Ward trouve en Henry Miller un rôle qui lui va comme un gant tandis que Uma Thurman, ici dans son premier grand rôle, s’attire tous les regards. En fin réalisateur, Philip Kaufman soigne si bien son casting qu’il réunit Richard E. Grant, Kevin Spacey, Pierre Etaix, Brigitte Lahaie, Féodor Atkine, Artus de Penguern et même Gary Oldman (apparaissant dans un rôle muet le temps d’une courte scène, crédité au générique sous le nom de Maurice Escargot !) pour donner corps à son récit.

Car effectivement il sera bien question de corps ici, de corps désirés et de sentiments avoués ou inavoués pour un film troublant, se redécouvrant ici dans toute sa splendeur et son audace, laissant transparaître un triangle amoureux particulièrement sulfureux et dont on pardonnera bien ses quelques longueurs tant il suscite en nous de vives émotions…

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