Sleepless : La facilité du remake !

Il est compliqué de ne pas jouer au jeu des différences ou du calque avec un remake. Il est d’une nature humaine inconsciente de n’aspirer qu’à cela, surtout quand on connaît le film original. Sleepless est le remake de Nuit Blanche réalisé par Frédéric Jardin en 2011 avec Tomer Sisley et Serge Riaboukine.

Dans Nuit Blanche, tout se déroule dans une boite de nuit louche contrôlée par un mafieux ringard en banlieue parisienne. Dans Sleepless, la folie des grandeurs est de mise avec un lieu commun aux Américains, un casino de Las Vegas. Il est vrai que de suite la donne change, mais forcément le fond est le même. Tout est classe dans Sleepless, ça pétille de partout, l’effet casino de Vegas joue en sa faveur. Mais cela s’arrête là. Fini le jeu des 7 différences entre les deux films, car ce sera le seul.

Comme tout bon remake qui se respecte, la production américaine a plutôt bien calqué l’œuvre originale. Mais à regarder de plus près, pourquoi refaire un petit film français avec comme seule ambition de délivrer un bon petit polar ayant comblé un trou estival dans la distribution massive française ? Rappelons juste que le long-métrage de Frederic Jardin n’a pas eu un succès flamboyant, juste le titre de bon polar pour le dimanche soir. En soi, c’est déjà cela de gagner, mais les chaînes de TV ne daignent à peine le diffuser le soir, leurs heures de grandes écoutes étant comblées par quelques productions avec Dany Boon ou des rediffusions avec Louis de Funès.

Sleepless est une copie facile pour une production basique et banale pour le public américain. Le film n’a pas fait d’éclat lors de sa sortie technique et les critiques n’en ont pas chanté des louanges. Mais Sleepless se révèle être un bon film à la technique irréprochable, au casting classe et fourni. Jamie Foxx reprend ce rôle de flic infiltré allant récupérer par la force son fils enlevé pour 25Kg de cocaïne, Michelle Monaghan assure en flic acharnée, mais fatiguée, trouvant un rôle un brin plus développé que celui de Lizzie Brocheré. Le reste est à l’avenant comme Dermot Mulroney en patron de casino désabusé ou Scoot McNairy en mafieux à la dégaine de gitan que l’on préférera dans Monsters ou Batman V Superman.

Sleepless est un bon produit pour un samedi soir tranquille devant son écran de salon. Un polar classique sans autre prétention que celle d’assouvir son histoire simple de braquage qui tourne mal au cœur d’un Vegas minimaliste. Jamie Foxx assure en flic/père tout comme Tomer Sisley dans l’original. On lui préférera ce dernier tout de même, la fraîcheur de la découverte puis ce vaste champ libre du polar à la française à combler. Il faut dire que le script de Nicolas Saada et Frederic Jardin est d’une efficacité sans faille. Alors on se demande vraiment ce que les ricains sont venus chercher chez les petits Français autre que la facilité, car sincèrement, les fameux studios peuvent en produire des dizaines du même acabit, et ce, sans reverser des droits à la clé.

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