24H Limit : Le combat de l’immortel.

On veut bien être d’accord que le mois de janvier est un moment creux dans le système de distribution permettant la sortie de petits films, voire d’un fond de catalogue pour combler le déficit et le nombre d’écrans disponible en France. Mais a-t-on vraiment besoin de sortir certains films pour simplement la sortie technique et l’exploitation d’un film sur 3 jours voire une semaine s’il est chanceux ?

À voir 24h Limit, on se pose vraiment la question à savoir si le coût est amorti de distribuer ce petit film d’action sans véritable prétention autre que la prestation d’Ethan Hawke. La question est : Pourquoi distribuer 24h Limit ? N’a-t-on pas assez de films distribués chaque semaine pour se demander quels formats seraient le plus propices pour ce long-métrage orchestré par un inconnu au nom imprononçable se destinant aux soirées célibataires de certains ?

La réponse est non. Pourquoi réserver des écrans de cinéma pour ce film d’action terne ? 24H Limit sent le réchauffé, une production facile avec en tête d’affiche une star qui fait son maximum pour garder sa réputation intacte.

Le problème avec 24h Limit est de savoir que dire, quoi développer dans le creux de cette vague déferlant sur nous avec indifférence. La première demi-heure est intéressante dans le traitement du personnage principal. Ex-soldat membre des Red Mountain, une escouade dont jamais rien n’est vraiment expliqué. Une organisation paramilitaire privée aux ordres d’un mécène assurant ses arrières avec cette force d’élite. Ethan Hawke incarne Travis Conrad qui a tout lâché suite aux décès de sa femme et son fils. Il erre alors sur une plage avec son beau-père noyant son désespoir dans l’alcool. Relaté comme cela, le personnage est d’une convenance aberrante. Mais la prestation d’Ethan Hawke assure une profondeur bienvenue. On sent l’investissement de l’acteur qui s’est retrouvé en Afrique du Sud pour payer les impôts de l’année fiscale en cours. Sur ces productions, la star assure gentiment tout en prenant un tiers du budget en salaire, voire plus. Ne soyons pas naïf, mais la surprise est de se rendre compte que l’acteur fétiche de Richard Linklater, habitué du cinéma indépendant américain, ne cabotine pas, ou peu, jusque dans le dernier tiers où le décor livide d’un studio part en miette.

24h Limit est un film d’action inoffensif pointant l’idée vendeuse de faire de son héros une variation de l’arme X. Un tueur d’élite, tué en mission, revenant à la vie pour 24h seulement grâce à une procédure médicale expérimentale mise en place par ses employeurs. Le film s’arrête à ce pitch se déroulant dans un container pourri sur un port en Afrique du Sud. Bref, on n’est pas loin de la Bulgarie et d’un film avec Jean-Claude Van Damme ou Steven Seagal. Mais c’est Lionsgate qui régale et non Millenium Films. Alors il y a un peu plus de crédits, ou presque.

Finalement, 24h Limit est la séance idéale pour emmener votre petite copine un soir après dîner pour ne pas regarder le film. Tout se passera à ses côtés, un rendez-vous les yeux dans les yeux, bien plus profond et intéressant. Très vite, vous sortirez de la salle discrètement pour boire un verre. Le cinéma ou le film n’était pas forcément une bonne idée (on penche pour la deuxième option) pour passer du bon temps avec la demoiselle. Le film à revoir (ou pas du tout!) seul un soir de déprime en VOD fera amplement l’affaire. Et encore, sincèrement, il y a un catalogue exhaustif pour trouver mieux sur Netflix ou Amazon Prime non ?

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