Star Wars – Episode III : La Revanche des Sith : le clou du spectacle

Après deux premiers opus en demi-teinte, aussi bien célébrés pour leurs impressionnantes scènes d’action que critiqués pour la pauvreté de leurs scénarios, la saga Star Wars revient en force avec La Revanche des Sith. Ce troisième film est d’ailleurs l’occasion pour George Lucas de faire taire ses détracteurs, ceux qui critiquaient depuis le début une prélogie pas forcément nécessaire mais néanmoins riche en nouveaux détails sur l’univers Star Wars.

Si l’on avait apprécié depuis le début l’initiative de cette nouvelle trilogie, on était encore circonspect du résultat de L’attaque des clones, certainement le moins bon de tous les opus de la saga. Lucas corrige ses erreurs avec La Revanche des Sith. Le film, au contenu dense et violent (c’est le premier Star Wars à recevoir la mention PG-13 aux Etats-Unis et quand on voit certaines scènes, on comprend aisément pourquoi), n’est rien d’autre que le meilleur opus de cette nouvelle trilogie – voire le meilleur film de la saga Star Wars tout court, se hissant en tout cas au même niveau narratif et émotionnel que L’Empire contre-attaque.

Il faut dire que les enjeux sont de taille. Dans L’attaque des clones, on avait assisté aux premières amorces de basculement d’Anakin du côté obscur et à l’ascension du chancelier Palpatine, accédant aux pleins pouvoirs au Sénat. Le cœur du film – et son attente – se situent donc là : nous allons assister à la fin des Jedi, à la naissance de Dark Vador et comprendre enfin pourquoi Anakin s’est laissé tenter par les propositions de Dark Sidious. Bon au final, si Anakin a basculé c’est parce que c’est un grand naïf émotionnel facilement manipulable mais bizarrement, le film parvient à rendre le tout infiniment plus complexe avec un sens du spectacle indéniable.

Ce troisième volet s’ouvre alors que la guerre des clones fait rage et que le chancelier Palpatine (ce coquin) s’est fait ‘’kidnapper’’ par le comte Dooku. Obi-Wan et Anakin interviennent, parviennent à éliminer Dooku mais la guerre n’est pas finie. Une fois de plus, le maître et son élève vont devoir se séparer. Obi-Wan poursuit le terrible général Grievous (encore un personnage marquant créé par Lucas) sur Utapau tandis qu’Anakin se rapproche de Palpatine. Apprenant la grossesse de Padmé avec qui il est marié en secret, Anakin fait des cauchemars où il la voit mourir. Craignant de perdre sa femme comme il a perdu sa mère, Anakin se laisse alors tenter par le côté obscur. Pendant ce temps, Palpatine met à exécution le terrible ordre 66, prévu depuis des années, voyant les clones se retourner contre les Jedi pour les abattre sans merci. Seuls Obi-Wan et Yoda, ayant réchappé aux clones grâce à Chewbacca (venu faire un petit coucou dans le film), peuvent se mettre en travers de la route du terrible Dark Sidious et de son plan…

Récit d’un échec du Bien face au Mal, d’un basculement vers une doctrine violente pour des raisons émotionnelles habilement amenées (tiens, ça rappelle quelque chose…), La Revanche des Sith ne laisse guère d’espoir à ses personnages. C’est un opus résolument sombre où la mort n’épargne personne (pas même ces jeunes enfants apprentis Jedi qu’Anakin va assassiner sans vergogne) et où George Lucas se trouve enfin maître de son spectacle, à l’aise aussi bien dans le maniement des émotions (le ‘’you were my brother Anakin’’ d’Obi-Wan est d’une sacrée intensité, nous collant toujours des frissons) que dans l’alignement des moments spectaculaires. Clou d’un film où les duels au sabre sont légion (Dooku contre Anakin et Obi-Wan, Obi-Wan contre Grievous, Mace Windu contre Palpatine, Yoda contre Dark Sidious), l’affrontement final entre Obi-Wan et Anakin sur Mustafar est certainement l’un des sommets de la saga, véritable lutte émotionnelle entre deux frères d’arme dont on ressent tous les impacts, notamment grâce au jeu de Ewan McGregor et Hayden Christensen, parvenant enfin à donner de la profondeur à Anakin.

Point d’orgue d’une trilogie inégale mais foisonnante, opus riche en émotion et en spectacle, La Revanche des Sith vient prouver le talent de conteur de George Lucas et la façon qu’il a de gérer son univers, lui donnant une cohérence totale quitte à faire des erreurs au passage. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait de mieux, sa réalisation et son écriture étant ici à la hauteur de ses ambitions pour un spectacle total et intense qui continue encore aujourd’hui de marquer les esprits.

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