PIFFF 2017 : Journal de bord – Jour 1

On vous l’avait promis, la rédaction de Close-Up Magazine est présente au PIFFF cette année. Pour sa septième édition, le festival incontournable du cinéma fantastique à Paris avait dévoilé une programmation dont on n’avait guère l’intention de louper une miette.

Après avoir assisté à une soirée d’ouverture riche en émotions diamétralement opposées avec d’un côté le bouleversant A Ghost Story (l’un des meilleurs films de l’année) et de l’autre l’impertinent et jouissif Blade of the Immortal de Takashi Miike, la rédaction s’est donc rendue avec un intérêt tout particulier à cette première journée du festival hier.

L’après-midi a commencé avec Dave Made a Maze, film diablement inventif réalisé par Bill Watterson (acteur que l’on a pu voir dans Ouija ou Jersey Boys) dans lequel Dave, un homme qui n’a jamais rien fini de sa vie se lance dans la construction d’un labyrinthe en carton dans le salon de son appartement et finit par s’y perdre. Comme le célèbre TARDIS de Doctor Who, son labyrinthe est plus grand à l’intérieur, un vrai dédale grandeur nature fait de bric et de broc, de cartons, d’origamis et d’idées de déco complètement folles. Du coup les amis de Dave se lancent à sa rescousse et doivent échapper au minotaure hantant ce labyrinthe. Véritable foire à l’inventivité, ode au bricolage regorgeant d’idées (dans le labyrinthe, le sang qui gicle est fait de serpentins de couleur rouge), Dave Made a Maze est un pur régal assumant ses références (on pense à Joe Dante mais aussi à Super Mario) porté par des acteurs en forme (parmi lesquels on retrouve Adam Busch, le Warren de Buffy contre les vampires) et par une direction artistique inspirée. Malheureusement, en dépit de sa courte durée (1h20), le film finit par s’essouffler un peu et perd de sa force. Dommage car on tient là une œuvre forte, singulière et attachante.

Dave Made a Maze     

A 16h30, le PIFFF dévoilait sa première séance culte avec Le Maître des Illusions de Clive Barker. Le film, enfin présenté dans sa version intégrale (qui sera disponible l’année prochaine dans une édition  vidéo concoctée par Le chat qui fume d’ores et déjà attendue sur nos étagères) laissait craindre un calvaire à la Hellraiser mais surprend agréablement. Amoureux du film noir, Barker multiplie les hommages au genre (on pense à Chinatown mais aussi à Angel Heart pour son alchimie entre film noir et fantastique) et plonge un détective privé sur la piste de derniers partisans d’une secte voulant ressusciter leur leader, d’un illusionniste et de sa femme, forcément troublante. Avec son ambiance glauque, ses décors particulièrement angoissants et sa musique inquiétante, Le Maître des Illusions distribue ses cartes lentement, prenant son temps avant de faire monter la sauce dans un climax un poil décevant tant il en fait trop. Reste un film impressionnant qui se glisse sous nos chairs pour mieux nous titiller, imposant dès son introduction un malaise grandissant. A noter la prestation charismatique en diable de Scott Bakula qu’on n’attendait pas vraiment dans le rôle et l’un des premiers rôles marquants de la belle Famke Janssen…

A 19h30, le PIFFF accueillait deux de ses chouchous. En effet, Aaron Moorhead et Justin Benson sont venus présenter The Endless, leur nouveau long-métrage après avoir été révélé par le très beau Spring en 2014. Touche à tout sur leur film farouchement indépendant (ils sont acteurs, réalisateurs, producteurs, Moorhead a signé la photo, Benson le scénario), les deux cinéastes nous content l’histoire de deux frères qui, sur l’idée du cadet, décident de revenir dans la secte qu’ils ont quitté il y a dix ans. A l’époque ils étaient trop jeunes pour comprendre ce qui se tramait dans la communauté mais désormais, plusieurs indices étranges leurs font réaliser que quelque chose ne tourne vraiment pas rond… On n’en dira pas plus pour ne pas déflorer le film qui multiplie les idées, parfois trop, lui donnant un léger goût de déception sur son dernier tiers un brin frustrant. Dommage car The Endless partait avec de belles promesses, pas toujours tenues, en dépit d’un talent certain pour la mise en scène, le goût de certaines références à Lovecraft et des situations inquiétantes.

The Endless

A la fin de la séance, Justin Benson et Aaron Moorhead sont venus répondre aux quelques questions des spectateurs mais ils ne nous ont guère appris grand-chose, préférant garder le mystère autour du film.

Pour conclure la journée, on a fini avec Ajin : Demi-Human. Après Blade of the Immortal, c’est une nouvelle adaptation de manga (Ajin : semi-humain publié depuis 2012) qui se fraye un chemin jusqu’au PIFFF en nous racontant l’histoire de Kei Nagai, un lycéen qui découvre qu’il est un Ajin (un immortel) à la suite d’un accident. Considéré comme un monstre, traqué par le gouvernement, Kei va devoir prendre la fuite. Rythmé, bâti comme un film d’action bien bourrin, le film manque cependant de souffle et s’effondre à mesure que ses enjeux révèlent ses faiblesses. Bien que généreux sur le spectacle, Ajin : Demi-Human est à réserver aux inconditionnels du manga qui trouveront là une adaptation tout à fait honorable.

Ce fut tout pour la journée du 6 décembre, à demain pour le débriefing du Jour 2 !

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