Blade of the Immortal : un chambara sacrément jouissif !

Cinéaste prolifique et infatigable (le gars a passé quelques années au début des années à réaliser 7 films par an !), Takashi Miike franchit le cap de sa centième réalisation avec Blade of the Immortal. D’abord présenté à Cannes Hors-Compétition puis au PIFFF en tant que deuxième film de la soirée d’ouverture, Blade of the Immortal a donc dévoilé sur grand écran (une chance pour nous alors que le film devrait sortir prochainement via Netflix) toute sa folie furieuse.

Adaptation du manga L’Habitant de l’infini (publié entre 1993 et 2012), Blade of the Immortal nous conte le périple de Manji. Un ancien samouraï qui, victime d’une malédiction à base de vers étranges dans le corps réparant toutes les blessures, est devenu immortel. Traînant sa carcasse depuis 50 ans en ayant la volonté de mourir, Manji accepte d’être le garde du corps de Rin, une fillette qui a vu son père assassiné par le clan des Itto-Ryu qui veut assouvir son pouvoir sur toutes les autres écoles du pays et s’imposer comme la seule école digne de ce nom. Manji va alors affronter chacun des membres du clan et protéger Rin tandis que le leader des Itto Ryu ourdit également contre lui un gouvernement visiblement pas encore prêt à l’accepter…

Complètement basique dans son scénario (sacrifiant au passage un aspect de la malédiction de Manji qui consiste à tuer 1000 scélérats pour se racheter de ses crimes), Blade of the Immortal ne frappera pas par son récit. Celui-ci avance petit à petit, riche en rebondissements et en combats mais pas forcément en psychologie. L’essentiel du film consiste d’ailleurs à avancer un peu, tuer des ennemis, avancer encore un peu puis tuer à nouveau des ennemis. Des ennemis bien évidemment tous différents, avec des looks marquants et des armes variées pour multiplier le plaisir de Miike à filmer une multitude de scènes de combats avec une sacrée vivacité. Ce qui est admirable, c’est que les séquences ne se répètent jamais, Miike trouvant toujours quelque chose (l’environnement, de l’humour, une arme) pour rendre chaque combat encore plus jouissif que le précédent. Avec son inventivité permanente et sa volonté de nouer avec la tradition du chambara bien gore, Blade of the Immortal fait aussi bien penser au Kurosawa de Yojimbo et Sanjuro qu’à la saga Baby Cart.

Sorte de Wolverine nippon (prenant sous son aile une jeune fille, comme dans Logan tiens !), Manji ne sort jamais indemne d’un seul combat et Miike se plaît à entailler la chair de son héros, lui couper des membres et lui transpercer la poitrine. La violence émaillant le film, mis en scène avec un sacré sens du découpage, transforme Blade of the Immortal en pure série B jouissive dont on finit tout de même par percevoir les longueurs (2h20 !) et les répétitions venant nuire à l’ensemble. Plus court, le film aurait gagné en efficacité. Ici, Miike fait durer le plaisir et fait un peu retomber l’enthousiasme. Un enthousiasme qui néanmoins ne devrait pas entamer le plaisir que l’on goûte devant le film tant il ménage sans cesse à son spectateur de belles surprises et une violence sacrément jouissive !

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