Les 5 Visages d’Hercule Poirot

Hercule Poirot est un personnage actif sur grand écran depuis 87 ans. Personnage fictif créé par Agatha Christie en 1920, il est le héros de 33 romans et 51 nouvelles. Il faut à peine une dizaine d’années pour que le cinéma s’empare du détective belge préféré des Anglais pour une première transposition. Le fin limier est de retour en 2017 au cinéma dans une nouvelle adaptation du Crime de l’Orient-Express réalisée et interprétée par Kenneth Branagh. Le moment propice pour faire un tour d’horizon des différentes interprétations du détective au cinéma et à la télévision.

Austin Trevor :

Austin Trevor est un acteur irlandais né en 1897. Peu reconnu en tant qu’interprète d’Hercule Poirot, il sera pourtant le premier acteur à incarner le célèbre détective sur grand écran. En 1931, il est choisi par la production pour sa capacité à prendre l’accent français. Il est le personnage sur trois films, dont deux mis en scène en 1931 réalisé par Leslie S.Hiscott, Alibi et Black Coffee.

Alibi est l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Michael Morton de 1928, elle-même inspirée du roman Le Meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie de 1926. Il n’y a que très peu de sources pour retrouver et découvrir les films. Black Coffee aussi, dont le film est tiré d’une autre pièce de théâtre.

Austin Trevor interprétera une dernière fois le personnage culte d’Agatha Christie dans Lord Edgware Dies trois ans plus tard en 1934 cette fois mis en scène par Henry Edwards. Le film est l’adaptation du roman Le Couteau sur la Nuque écrit en 1933.

Outre Hercule Poirot signifiant le début de carrière de l’acteur, Austin Trevor tient une filmographie assez vaste découlant sur 30ans de cinéma. Il retrouvera régulièrement Leslie S.Hiscott (A Safe Proposition (1932); Inside the Room (1935)  ; The Seventh Survivor (1941) et Tons of Trouble (1956)). L’acteur irlandais aura collaboré avec Alfred Hitchcock (Agent Secret en 1936), Carol Reed (Train de minuit pour Munich en 1940, The Young Mr Pitt en 1942  ; The New Lot en 1943), Alexander Korda (Rembrandt en 1936), Julien Duvivier (Anna Karénine en 1948) ou Michael Powell et Emeric Pressburger (Les Chaussons Rouges en 1948).

Heureux hasard, sa carrière se termine sur une nouvelle adaptation d’Agatha Christie avec ABC contre Hercule Poirot où Tony Randall reprend le rôle du détective en 1965.

Tony Randall :

1965 donc, et nouvelle adaptation d’un célèbre roman d’Agatha Christie, The ABC Murders. À Londres, Hercule Poirot enquête sur deux mystérieux assassinats. Peu à peu, les victimes s’amoncellent dans l’ordre alphabétique de leurs noms. La particularité de ce nouveau film est son aspect comique fort prononcé. Le film est réalisé par l’inconnu Franck Tashlin, une comédie policière un brin folle où Tony Randall incarne un Hercule Poirot charmeur dans un pur flegme britannique. Le personnage y perd toute sa saveur des romans pour mieux coller aux attentes du public de l’époque déjà bien habitué à James Bond. Acteur américain, il est un Poirot que la production souhaite exploiter à l’image de la fameuse Miss Marple incarnée par Margareth Rutherford. L’actrice anglaise apparaît même dans le film. Ce sera la seule incarnation par Tony Randall du célèbre détective belge. L’acteur américain pouvait se targuer d’avoir une carrière déjà bien installée jusqu’en 2005, année de son décès. En 2003, il apparaissait dans Bye-Bye Love de Peyton Reed avec Renée Zellweger et Ewan McGregor.

Albert Finney :

Les premières adaptations des enquêtes d’Hercule Poirot au cinéma ont rendu furieuses Agatha Christie. Elle n’est, en aucun cas, satisfaite des transpositions de son travail et des incarnations de son personnage fétiche. Elle refuse toute nouvelle adaptation. Il faut donc attendre 1974, année où Lord Mountbatten parvient à la convaincre de lancer la production du Crime de L’Orient Express sous la supervision à la production de son beau-fils, John Brabourne. Le film est mis en scène par Sidney Lumet et le détective incarné par Albert Finney. L’acteur anglais est âgé de 38 ans à l’époque du tournage. Hercule Poirot a la cinquantaine bien entamée lors de son voyage dans le célèbre train. À cet effet, l’acteur doit subir deux heures de maquillages quotidiens pour le vieillir. Le résultat est saisissant, Albert Finney restant encore aujourd’hui l’une des plus belles incarnations du personnage. Il faut dire qu’il est dirigé avec savoir par Sidney Lumet dans une adaptation où le mystère règne au cœur d’un film assez sombre. Agatha Christie est ravie en sortant de l’avant-première du film reprochant simplement le manque de superbe de la moustache de son personnage, loin de celle imaginée dans ses romans.

Peter Ustinov :

Le Crime de L’Orient-Express fut un succès sans précédent pour un film britannique. Il fut nominé six fois aux Oscars en 1975, dont seule Ingrid Bergman ressortira grande gagnante pour l’Oscar de la Meilleure actrice dans un Second Rôle.

Succès oblige, une nouvelle adaptation est mise en production. Ce sera Mort sur le Nil en 1978 réalisé par John Guillermin. Peter Ustinov reprend le rôle laissé vacant par Albert Finney. Le célèbre acteur britannique est sur la fin de sa longue carrière avec Hercule Poirot. L’homme aura travaillé avec les plus grands allant de Stanley Kubrick (Spartacus), Michael Curtiz (L’égyptien en 1954; La Cuisine des Anges en 1955), Max Ophüls (Lola Montès en 1955), Henri-Georges Clouzot (Les Espions en 1957) ou encore Jules Dassin (Topkapi en 1965).

L’homme est un artiste accompli entre théâtre, cinéma et télévision. Il met en scène aussi en 1962, Billy Budd ; en 1965, Lady L ; Hammersmith is Out en 1972 ou encore en 1984, Memed, my Hawk.

Son interprétation d’Hercule Poirot est la plus populaire. L’acteur incarne le détective dans trois films : Mort sur le Nil en 1978 ; Meurtre au Soleil en 1982 et Rendez-vous avec la mort en 1988. Entre temps, il porte le rôle dans trois téléfilms plutôt oubliables : Le Couteau sous la Nuque en 1985 ; Meurtre en trois actes et Hercule Poirot joue le jeu en 1986.

Peter Ustinov, par sa bonhommie et son aspect naïf, erre de sa présence sur les lieux fabuleux où les affaires le mènent. Entre les splendeurs de l’Égypte, le soleil du Sud de la France et l’histoire de la Palestine et Jérusalem, Ustinov profitera de ce rôle pour se faire connaître d’une nouvelle génération et être un éternel Hercule Poirot. Quand on cite Hercule Poirot, on pense d’emblée à Peter Ustinov.

David Suchet :

Quand on cite Hercule Poirot, on pense à Peter Ustinov. Mais David Suchet a été la plus longue incarnation du personnage cher à Agatha Christie à la télévision. Il n’aura jamais incarné le personnage au cinéma, en dépit d’un talent propice au rôle. Selon les spécialistes et les indications de la romancière à travers les lignes de ces livres, David Suchet est l’image la plus probante du détective. Même les épisodes et les téléfilms tirés des romans sont les plus fidèles par rapport à toutes les adaptations TV et cinéma. Pour beaucoup, David Suchet est Hercule Poirot. L’acteur doit sa renommée au personnage incarné entre 1989 et 2013.

La chaîne anglaise ITV a l’idée en 1988 de lancer une nouvelle série autour des aventures du célèbre détective belge. À l’époque, Sherlock Holmes est le personnage phare d’une série TV à succès avec Jeremy Brett. Diffusée également sur ITV entre 1984 et 1994, la chaîne télévisée anglaise exploite alors le filon avec son pendant belge. La série consacrée à Hercule Poirot est un succès et durera 14ans. David Suchet fait sa carrière sur le personnage ponctué de seconds rôles au cinéma et de pièces de théâtre sur les planches de Londres. Petit clin d’oeil, il est L’Inspecteur Japp dans le téléfilm Le Couteau sur la Nuque en 1985 avec Peter Ustinov en Hercule Poirot.

5 Commentaires

  1. Je suis bien d’accord. David Suchet incarne à la perfection Hercule Poirot : de loin la meilleurs interprétation de ce personnage légendaire.

  2. Oui David Suchet est le meilleur interprète de Hercule Poirot, il est Hercule Poirot. Péter Ustinov est un acteur que j’aime aussi beaucoup.

    • David Suchet est impeccable, comme la série,d’ailleurs:fabuleux décors & costumes.However,je préfère les romans d’A.Ch.à la série,pour leur ton plus détaché,plein d’humour,et moins guindé. Agatha a toujours osé écrire sans craindre la censure. Plus de liberté chez elle,bonté divine!

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