Le Flingueur : Test Blu-ray.

Le Flingueur, pépite 70’s presque oubliée aujourd’hui, réalisé par Michael Winner ressuscite par Wild Side en Blu-ray/DVD + Livret dans une édition pétante et sublime. Il n’en fallait pas autant pour ce film d’exploitation où Charles Bronson est un tueur à gages pour une organisation mafieuse. Mais la passion de Wild Side pour ce cinéma fait toute la différence remplissant de joie tous les fans de l’acteur, du réalisateur et de cette période fantastique de cinéma.

Après l’édition du même acabit de Mr Majestyk de Richard Fleischer l’année dernière, Wild Side offre le plus bel écrin au Flingueur. L’histoire d’un tueur professionnel à la solde d’une organisation criminelle qui se choisit un jeune successeur qu’il initie aux finesses du métier. Cette initiative lui réservera de désagréables surprises.

Le packaging est superbe, dans un style pop aux couleurs criardes faites d’un jaune pétant. Il regorge surtout d’un livret de 86 pages composé de photos du film, de portraits sublimes de Charles Bronson et des affiches originales du film. Il faut savoir que le coffret a été totalement repensé à quelques mois de sa sortie. Il reprenait de base l’affiche originale du Flingueur, une première option tout aussi convaincante, mais classique. Ici l’édition se démarque tout en ne s’accordant avec le film. C’est plutôt la vision d’une époque qui se reflète sur le packaging du film. Un magnifique objet en soi.

Le livret donc de 86 pages écrit par le journaliste et critique de cinéma, Samuel Blumenfeld. L’homme, officiant pour Le Monde, revient amplement sur la genèse du film. Il faut savoir que rien ne prédestinait Winner et Bronson à faire du Flingueur leur deuxième collaboration. Le scénario a longtemps navigué au cœur d’Hollywood passant de Kirk Douglas à Burt Lancaster, de George C. Scott à Cliff Robertson. Les réalisateurs envisagés pour le mettre en scène ont été tout aussi nombreux : Martin Ritt et Monte Hellman entres autres. Mais Winner fut choisi avec un scénario expurgé de son sous-texte homosexuel entre le maître et l’apprenti tueur. Le livret explique tout cela avec un certain charme. Blumenfeld revient sur toute la genèse du film, mais aussi sur la collaboration entre Michael Winner et Charles Bronson. Il en profite pour tirer le portrait de l’acteur nous procurant cette envie d’en savoir plus, beaucoup plus. Instructif, mais parfois brouillon, le livret est une source vivifiante d’informations et d’anecdotes truculentes sur le film. Vous saurez tout ce qu’il y a savoir sur le film avant de le découvrir.

La suite se déroule sur le Blu-ray. Le menu reprend l’affiche originale du film, en adéquation avec le premier choix en termes de packaging par Wild Side. Le test du Blu-ray a été réalisé via un check-disc. On ne pourra vous informer sur la couleur même des DVD. Le film lui inquiète dans les premières minutes. Le grain est présent pendant cette introduction mutique et sublime orchestré par Michael Winner. Le master proposé par Wild Side n’est pas de première jeunesse. Il repose sur un master HD déjà utilisé aux États-Unis par Twilight Time pour leur édition datant de 2013. Le film ne fera jamais dans la finesse outre quelques gros plans sur Bronson ou des plans larges à Naples. Il reste surtout des plans flous par-ci par-là (le crochetage de porte en introduction trop sombre) et du grain, beaucoup de grain.

En dépit de la modeste qualité du master, il reste le plaisir de revoir le film seulement disponible depuis quelques (trop) d’années en DVD chez MGM. Wild Side réussit une très belle édition fournissant deux bonus plutôt intéressants  :

American Samouraï  : D’une durée de 30 minutes, ce bonus est un entretien avec Dwayne Epstein, historien de cinéma qui prépare actuellement une biographie sur Charles Bronson. L’homme revient sur la genèse du film et reprend les grandes lignes du livret avancé par Samuel Blumenfeld. La rencontre vient renforcer les écrits du critique français, surlignant certains passages et n’évitant point la redite. Le document servira surtout d’un module chaleureux avec les dires d’un personnage passionné par son sujet.

Hired Hand  : L’homme de Main  : Un bonus consacré à Monte Hellman, célèbre réalisateur de Macadam à deux voies qui a failli mettre en scène Le Flingueur. L’homme revient de façon opportuniste, voire avec dédain, sur le travail de Winner, compare son travail et sa vision du scénario et du film. Peu intéressant au final en dépit de la durée de 10 minutes du module.

Cette édition du Flingueur de Michael Winner est une magnifique opportunité de pouvoir découvrir ou revoir un fleuron dans les filmographies de Charles Bronson et Michael Winner. Deux ans avant de collaborer pour Un Justicier dans la Ville, Le Flingueur est une excellente entrée en la matière, un film maîtrisé, un divertissement efficace au cœur d’un objet magnifiquement édité. Merci Wild Side pour ces choix pertinents et culottés.

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