The Circle : Tout tourne en rond.

The Circle, ou la combinaison binaire de Google et Apple dans un futur proche. Mais aucun indicateur ne signale ce temps, seulement une douce impression. Comment comprendre que le film se déroule dans un futur proche, alors que tout renvoie à notre monde actuel ? Une simple excuse pour ne pas froisser les institutions en place comme Apple, Google ou Facebook. Le sujet du film traite d’une pâle copie de ses puissantes entreprises régissant aujourd’hui le monde. Bizarrement voici le sujet de The Circle : Comment une entreprise au cœur de la Silicon Valley peut gérer par des instruments High-Tech notre vie au quotidien tout en se dédouanant par une légitimité bienveillante  ?

Ce monde présenté par The Circle existe déjà. C’est le cœur même de notre monde actuel. Sa présentation naïve ne nous offusque jamais. Quand Mae interprétée par Emma Watson arrive sur le Campus de l’entreprise, rien d’extraordinaire ne se produit, car c’est le calque fictif du campus de chez Google. Le monde actuel est tout aussi effrayant que le laisse présager le film de James Ponsoldt. Adapté du roman éponyme écrit il y a 4 ans par Dave Eggers qui signe lui-même le scénario, on se désole de voir que rien n’a été mis a jour. On suit une banale toile sur un fond thriller/dramatique technologique. The Circle est même presque hors sujet bien avant sa sortie, les aléas de ce monde allant très (trop) vite.

Pour s’en convaincre, il faut voir les présentations saluées par l’assemblée des employés déjà conquis par Eamon Bailey interprété par Tom Hanks. Une forme simple de gourou générationnel façon Steve Jobs apparaissant sur une scène saluée par une foule en délire pour présenter chaque nouvelle innovation des produits « The Circle ». Applications, petites caméras, tout passe tels un spectacle et une révolution de notre monde. Malheureusement The Circle ne dépasse jamais cette simple imagerie déjà perçue habituellement lors des présentations en fanfare de Google ou Apple. Nous en avons amplement conscience vivant en connaissance de cause.

Le long-métrage de James Ponsoldt essaie en permanence d’être le lanceur d’alerte où la mise en scène apparaît comme une notification nous alertant en rouge gras de l’importance des actions du film. L’enregistrement du profil à l’embauche, la discussion entre les RH nouvelles générations et Mae pour l’intégrer efficacement au campus. The Circle agit comme une secte cloisonnant ses employés et ses troupes. Les fêtes, le partage de sa vie pour échanger renvoie à voler la vie de chacun appartenant à The Circle. Le trait est alourdi, mais le spectateur comprend facilement la leçon. Rien n’est jamais vraiment subtil, comme si le film mettait un point d’orgue à tout grossir pour la compréhension simple de la cible adolescente visée.

Le problème avec The Circle est sa volonté constante à vouloir être un film générationnel. Comme la référence du thriller basique sur la question de l’espionnage et la machination technologiques/informatiques. Quand Mae, devenue un exemple bénévole hors pair, se trimballe au quotidien avec une mini-caméra utilisant aussi ses parents pour la transparence. La seule idée rigolote trouvée est de les voir en ébats de façon inopportune. Risible.

The Circle agit comme une leçon de morale un brin démagogue. La démonstration d’un monde utopique où l’hypocrisie règne en maître pour capter vos moindres faits et gestes aspirant vos profils pour de l’argent. Dave Eggers se souhaite être George Orwell, mais ne fait que reprendre les grandes lignes de 1984. Écrit en 1949, Orwell était alors avant-garde. Aujourd’hui, on ne fait que répéter les éternelles alertes comprises et assimilées depuis bien longtemps. Même le portrait d’Eamon Bailey n’est que le poncif d’un Steve Jobs / Mark Zuckerberg demandant la transparence de chacun alors que tout est verrouillé de son côté. On regrettera alors les apparitions de Ty interprété par John Boyega. Le film aurait sûrement dû se jouer sur lui, personnage mystérieux, apparaissant et disparaissant bon gré mal gré du film sans jamais réellement se justifier. Clairement, il avait un rôle primordial à jouer se retrouvant à peine exploiter laissant place à Mae au cœur d’un final aussi facile que stupide. The Circle essaie en permanence de s’orchestrer comme un grand film aux révélations fulgurantes. Malheureusement, James Ponsoldt et Dave Eggers n’ont pas fait mieux qu’un petit film pour adolescents aux relents naïfs et prétentieux.

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