Carnage : slasher classique mais maîtrisé

Décidément surprenant, Carlotta a décidé de nous offrir cette année un petit cadeau spécialement préparé pour la période d’Halloween : le 1er novembre, le distributeur ressortira en salles Carnage, slaher de 1981 qui s’est offert une belle restauration et qui devrait faire le bonheur des amateurs du genre. Déjà sorti en combo Blu-ray/DVD l’année dernière chez Rimini Editions, le film de Tony Maylam s’offre donc une nouvelle jeunesse sur grand écran. L’occasion de le découvrir histoire de changer un peu des éternels Halloween et Vendredi 13.

Première production des frères Weinstein sous l’égide de Miramax (avant qu’ils ne soient les rois d’Hollywood puis les rois déchus d’Hollywood), Carnage a bien entendu été mis en chantier dans le but de capitaliser sur le succès rencontrés par les slahers à l’époque, des films qui pouvaient se produire pour relativement peu d’argent et en rapporter beaucoup. Bien que Harvey Weinstein clame haut et fort que le traitement de Carnage a été écrit avant la sortie de Vendredi 13, difficile de ne pas faire le parallèle entre ces deux films tant ils ont des similitudes : un camp d’été au bord d’un lac, des jeunes bourrés d’hormone et des meurtres bien sanglants dont l’origine est à chercher dans une histoire tragique du passé. Ici, en l’occurrence c’est l’ancien gardien d’un camp d’été, gravement brûlé à la suite d’une blague qui a mal tourné qui décide de massacrer tous les jeunes croisant son chemin et celui de son sécateur. Sans avoir l’aura de Vendredi 13, Carnage est pourtant plus réussi, notamment au niveau de la mise en scène.

Étonnamment vu son budget, Carnage (The Burning en version originale) bénéficie d’une réalisation diablement efficace, entretenant habilement la tension au sein d’un genre dont on connaît tous les ingrédients. En effet, s’il est habile et assez généreux quand il verse dans le gore (merci Tom Savini), le scénario reste classique et ne ménage que peu de surprises pour qui connaît bien le genre. Le film tire alors sa force de la réalisation de Tony Maylam, de ses cadrages anxiogènes, de son utilisation des décors naturels et de sa direction d’acteurs. En effet, si l’on remarque quelques têtes connues dans Carnage (dont Jason Alexander et Holly Hunter au troisième plan), le reste du casting est majoritairement composé d’acteurs dont la carrière ne fera pas long feu. Ils sont cependant tous étonnamment bons et à l’aise au sein d’un film ménageant quelques petits effets sympas, capitalisant sur la nudité et le gore pour trouver son public.

Sorti en 1981 dans une année sacrément prolifique pour le genre, Carnage a cependant su se distinguer par sa capacité à résister au temps et se ménage toujours sa petite réputation. Il la doit tout autant au contexte du récit qu’à sa capacité à créer la tension à partir de pas grand-chose (un canoë abandonné, une mine isolée). Il la doit également énormément à la musique de Rick Wakeman qui a composé pour l’occasion une bande-originale sacrément angoissante. Un petit classique donc à redécouvrir de toute urgence, ne serait-ce que pour comprendre que les camps d’été, c’est toujours une mauvaise idée.

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