Le Petit Spirou : un récit initiatique plein de tendresse

Alors que l’adaptation de bandes dessinés bat son plein en France, il était tout naturel de voir Le Petit Spirou débarquer sur grand écran. Tout naturel mais pas gagné quand on connaît la qualité assez désastreuse des adaptations de BD françaises (Lucky Luke, Boule et Bill). Heureusement Le Petit Spirou a quelques atouts dans sa manche. Déjà parce qu’on n’en attend rien de spécial, au contraire on se demande même comment les scénaristes vont nous pondre un long-métrage sur ce personnage. Dès lors, la curiosité s’empare de nous, soutenue par des choix de casting pertinents (François Damiens en Monsieur Mégot, c’est irrésistible) et par le fait que Nicolas Bary soit aux commandes.

En effet, depuis ses débuts, Nicolas Bary semble s’être fait une spécialité des récits à hauteur d’enfants, relevés par une mise en scène énergique à défaut d’être totalement inventive. Il est finalement logique que le cinéaste se retrouve aux commandes de ce Petit Spirou, divertissement familial plein de charme. Si le scénario gomme la plupart des aspects coquins de la BD de Tome et Janry (mais rassurez-vous, on a tout de même le droit au décolleté de Mademoiselle Chiffre), c’est pour mieux faire du Petit Spirou un récit initiatique à hauteur d’enfants sur les rêves qu’ils ont et sur leur façon de les poursuivre.

En effet, Spirou, promis à une carrière de groom comme ses parents et ses grands-parents, préfère rêver d’aventure et ne veut pas quitter ses copains. Sa famille, même son grand-père avec qui il est si complice, ne semble pas comprendre ses envies. Alors Spirou décide d’emmener Suzette, son amoureuse, pour un tour du monde. Mais un tour du monde bien particulier, rempli de poésie et de trouvailles…

Éreinté par une partie de la critique, Le Petit Spirou s’en sort pourtant honorablement pour une telle adaptation là où l’on craint la version adulte en février prochain. Sans toujours coller à l’esprit de la BD, le scénario préfère se concentrer sur une aventure pleine d’humour et de tendresse où l’émotion prend d’ailleurs plus souvent le pas sur l’humour, parfois un peu balourd. Certes, le film aurait pu être autre chose que Le Petit Spirou, cela n’aurait pas empêché le récit d’exister. Il est tout de même plaisant de voir de tels personnages prendre vie sans avoir l’air ridicule, le petit Spirou étant ici malicieusement incarné par un Sacha Pinault bourré de talent, portant l’énergie du film sur ses épaules. Son personnage est admirablement complété par celui de Pierre Richard dans le rôle du grand-père, l’acteur (que l’on retrouve toujours avec plaisir) ajoutant beaucoup de tendresse, permettant quelques moments d’émotion.

Si l’on excepte quelques placements de produits carrément peu subtils insérés dans un long-métrage qui devrait être plus fantaisiste que matérialiste, Le Petit Spirou est le divertissement familial idéal en ce début d’automne. En effet, le récit saura ravir petits et grands et la morale, bien que déjà entendue mille fois (il faut savoir suivre ses rêves) reste toujours aussi charmante quand elle est bien amenée, permettant un doux moment de rêverie et de tendresse en compagnie d’un irrésistible bambin en tenue de groom…

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