Sauvez le Neptune : Un film qui tombe à l’eau

Toujours prompts à garnir leur catalogue de petites pépites en tout genre, Elephant Films nous a encore gâtés dès la rentrée en sortant simultanément le 5 septembre dernier cinq nouveaux titres : Un tueur dans la foule, Le Toboggan de la mort, La kermesse des aigles, La symphonie des héros et Sauvez le Neptune. Des films des années 70 lorgnant vers le grand spectacle avec notamment Charlton Heston ou Robert Redford. Des titres assez méconnus sur lesquels on se penche avec une certaine gourmandise.

Sauvez le Neptune a eu les honneurs d’être le premier à être visionné. Passé le plaisir de se retrouver dans un film assez peu connu de 1978 en Blu-ray, on ne peut que constater que l’ensemble est finalement assez quelconque, laissant apercevoir de sacrés défauts.

Très courant dans les années 70, le genre du film catastrophe a eu plusieurs déclinaisons. Sauvez le Neptune fait partie des films catastrophes marins. En effet, le film met en scène un sous-marin qui, percuté par un cargo, coule dans la mer sans laisser d’issue à son équipage. Celui-ci, coincé avec 48 heures de réserve d’oxygène, doit attendre les secours et empêcher l’eau de rentrer… Quand Sauvez le Neptune est réalisé en 1978 par David Greene, L’aventure du Poséidon est déjà sorti depuis plusieurs années. Universal, producteur de Sauvez le Neptune, entend donc surfer sur une certaine mode. Le problème, c’est que sans éclats de génie de mise en scène et sans véritable tension, Sauvez le Neptune parvient tout juste à se laisser regarder sans pour autant marquer les esprits.

Ce n’est certainement pas la faute du casting réuni qui a, il faut le dire, fière allure : Charlton Heston, Stacy Keach, David Carradine, Ronny Cox, Ned Beatty, Stephen McHattie et même Christopher Reeve à ses débuts sont là pour sauver le Neptune. Tous y croient à fond. Mais le scénario manque de souffle, préférant se concentrer sur l’opération de sauvetage en cours plutôt que sur les rescapés du Neptune qui doivent lutter pour ne pas perdre la tête et ne pas finir noyés. Confiné dans un seul endroit, l’équipage ne sait pas ce qu’il se passe à l’extérieur, leur oxygène vient à manquer, l’eau les entoure de toutes parts et les communications sont difficiles. Si une scène de conflit entre le capitaine et son second vient donner du souffle à l’ensemble, elle n’est pas exploitée par la suite. Non, les conflits internes entre membres de l’équipage sont vite évacués au profit d’une mission de sauvetage périlleuse qui se soldera tout de même par quelques morts.

Préférant se concentrer sur le sauvetage, Sauvez le Neptune perd donc de son suspense et également de son intérêt au fur et à mesure que les personnages se révèlent aussi intéressants que les acteurs qui les incarnent. Évidemment, Heston s’en tire honorablement mais on l’a connu plus inspiré. On lui a connu des rôles mieux écrits aussi. Ici, comme tous les autres acteurs, il joue un personnage fonctionnel sans grand intérêt. La mise en scène de David Greene l’est tout autant, assurant le minimum syndical sans pour autant se fouler. Excepté un joli clin d’œil aux Dents de la mer de Spielberg (regardé par l’équipage du Neptune), Greene aligne les passages obligés sans panache, faisant de son film un produit honnête mais sans saveur, surtout à le revoir aujourd’hui.

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