Demain et Tous les Autres Jours : Noémie Lvovsky redouble.

Cinq ans ont passées depuis le succès de Camille Redouble, cinquième réalisation pour Noémie Lvovsky. Le 27 septembre, elle revient avec Demain et Tous les Autres Jours où elle met en scène Mathilde âgée de 9 ans. Ses parents sont séparés. Elle vit seule avec sa mère, une personne fragile à la frontière de la folie. C’est l’histoire d’un amour unique entre une fille et sa mère que le film nous raconte.

Cette histoire d’amour est sur le papier prometteuse, et tout autant sur la foi de la bande-annonce. Mais le rendez-vous pris avec la projection du film, c’est une tout autre histoire. Demain et Tous les Autres Jours est le drame d’une jeune fille d’avoir une mère pas comme les autres. Le film est l’histoire d’une enfant mature à 9 ans, car elle a la responsabilité d’une mère fragile, constamment à la frontière entre la réalité et la folie. Prenons cette séquence où elle achète compulsivement une robe de mariée après avoir amené sa fille à l’école. Perdue dans sa tête, elle erre dans Paris avant de retrouver son chemin. Elle est comme une mariée des contes sortie des pages, voguant au gré du vent qui ne l’emmène nulle part.Le film procure ce même sentiment, celui de n’aller nulle part. Enfin, nous connaissons déjà presque la fin. Ce n’est pas tous les bons sentiments de Noémie Lvosvki, notre amour pour l’actrice qui changera la donne. On est perdu dans ce film qui nous amène dans des songes confus. On se rattache alors à Mathilde, moteur du film, propulsé par l’incarnation sans faille de Luce Rodriguez. Un vrai bout de gamine au regard déchirant. L’arrivée de la chouette est le vent frais du film, ce qui nous avait fait chavirer dans la bande-annonce et ravis pendant la projection. Cette arrivée met surtout le point sur le fait que Mathilde, au contact de sa mère, devient comme elle, cette même folie, plus tendre, car enfantine. La chouette lui parle, devient le grand frère pour la soutenir. Le coup du squelette est sympathique, mais manque cruellement de second degré. Noémie Lvosvki voit l’événement comme mortuaire pour la jeune fille s’allongeant dans le trou. C’est tout le film qui manque de fraîcheur pour mieux nous faire accepter la situation. Demain et Tous les Autres Jours est souhaité comme un conte pour enfants sur la relation forte entre une enfant et sa mère malade. Mais Noémie Lvosvki nous convie dans les limbes de la folie croissante de cette mère irresponsable. Le coup du déménagement est de trop, la gêne se crée et on lâche le tout. L’arrivée du père interprété par Mathieu Amalric n’y changera rien.

Demain et Tous les Autres Jours est un essai pourtant intéressant de la part de Noemie Lvovski. Toujours à creuser l’exploitation de la relation enfant/parent qui marque son cinéma, son identité d’artiste. Mais après Camille Redouble, ce nouveau film assomme comme une chape de plomb par la souffrance lourde de chaque personnage et le manque cruel d’air. Avec Demain et Tous les Autres Jours, on se retrouve oppressé, comme asphyxié, par le destin de cette famille, de cette jeune fille maltraitée verbalement et physiquement à l’école et psychologiquement à la maison. Le coup de la Chouette est une jolie trouvaille, un beau compagnon de route qui sauve en partie certains passages.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*