Mortal Kombat : Scorpion vs Sub-Zero, Fatality !

De l’eau a coulé sous les ponts depuis que la licence Mortal Kombat s’est emparée du grand écran. Comme vous avez pu le lire au sein de notre magazine, nous sommes de fervents défenseurs des deux films sortis dans les années 90 pour les raisons que nous avions cités au sein de nos articles. Un reboot de la franchise était quelque chose que nous n’attendions pas spécialement. Dans la sphère des jeux-vidéos, la licence a connu des hauts et des bas. Certains épisodes n’ont pas convaincus les fans et il aura fallu quelques années pour ramener le jeu sur le devant de la scène. Plus exactement en 2011 avec la sortie de MK9 qui relançait toute la franchise, repensait le design de ses personnages historiques, leur offrait un vrai background et un gameplay digne de ce nom. Les icônes du jeu deviennent alors Scorpion et Sub-Zero (Shang Tsung et Shao Kahn ayant fait leur temps, en dépit d’une empreinte toujours présente). L’emballement pour cette nouvelle naissance donne des idées à Warner qui prévoit de rebooter la licence pour le cinéma. James Wan s’engage comme producteur du film en 2015 et Simon McQuoid est engagé pour le réaliser la même année. Il faudra attendre 2019 pour que le film entre en pré-production avec la promesse d’offrir aux fans les fameuses fatalities du jeu qui manquaient aux deux films précédents. Repoussé indéfiniment en salle à cause la pandémie du COVID-19, il est finalement sorti en salles aux États-Unis le 16 avril 2021 avec une diffusion simultanée sur HBO Max. Malheureusement, la fermeture prolongée des salles en France l’a privé d’une sortie sur grand écran chez nous. Le film est disponible en achat VOD depuis le 12 mai 2021.

Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Outre-Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale. Cole Young est un combattant d’art-martiaux mixte raté. Il est traqué par l’assassin du clan Lin-Kuei, Sub-Zero. Voulant savoir les raisons de cette traque et pour protéger sa famille, il est enrôlé par les champions de la Terre. Il va découvrir qu’il descend d’une grande lignée et est le prétendant le plus apte à remporter le Mortal Kombat.

Dire que nous attendions fermement ce reboot de Mortal Kombat serait mentir, ce serait plutôt tout le contraire. Si nous étions assez emballés par les images qui fuitaient depuis des mois, ce n’était clairement pas notre plus grand espoir de l’année. Bien mal nous en a pris, Mortal Kombat est une surprise généreuse, jubilatoire, régressive et indispensable à tous les fans du jeu-vidéo. Simon McQuoid, pour son premier long-métrage, fait des étincelles. Il assimile le matériau originel avec le plus grand respect et le restaure d’une manière plus que convaincante. À l’instar des derniers jeux sortis sur les consoles, le film se focalise sur les origines de Scorpion et de Sub-Zero, ce qui devrait ravir les nombreux fans de ces personnages qui étaient relayés au rang de subalternes dans les films d’autrefois. Le spectateur est happé dans l’univers du film dès son introduction violente et sanglante à souhait. La promesse de coller au jeu est bien là. Et le pari était risqué puisqu’il aurait été facile de tomber dans le grotesque et la surenchère de gore qui aurait rendu le tout, au mieux rigolo, au pire totalement indigeste. Le film fait honneur aux styles de combat des personnages qu’il met en scène, les acteurs sont habités. Ils bougent et parlent comme ceux du jeu, on sent une vraie maîtrise de l’univers Mortal Kombat. Et n’oublions pas les fameuses mises à mort signatures du jeu (quel pied d’assister à une fatality de Kung-Lao avec son chapeau). Mortal Kombat est un film fait pour les fans. Un film dont on n’attendait rien et qui nous donne tout ce que nous espérions, c’est quand même beau !

Notons le soin particulier apporté à la mise en scène et aux décors. Chaque lieu ressemble à une carte qu’on aurait pu croiser au sein du jeu, c’est un vrai délice pour les rétines. Simon McQuoid découpe minutieusement les phases de combat. Ce n’est jamais indigeste. Le spectateur a toujours le temps de comprendre ce qu’il se passe à l’écran. Mortal Kombat réussi sa résurrection au cinéma de manière incroyable. Bien sûr, difficile de ne pas souligner les dialogues bas du front malheureusement. De ce point de vue, si les personnages possèdent les tenues et les attitudes adéquates, ils demeurent complètement indigents lorsqu’ils ouvrent la bouche. Mais, une fois n’est pas coutume, des lignes de dialogues indigentes qui ouvrent les combats sont l’essence de n’importe quel jeu de combat, et Mortal Kombat le premier. Le film s’aligne donc sur son modèle sans jamais l’emmener ailleurs que là où on pourrait l’attendre. Voilà pourquoi nous parlions de plaisir totalement régressif. C’est d’une intelligence digne d’une huître, mais c’est diablement divertissant. Le potentiel pour relancer la franchise est là, c’est une franche réussite. La fin ouverte nous laissera pantois du fond de notre canapé. Non seulement nous serons totalement soufflés par la claque qu’on ne s’attendait pas à prendre. Nous serons pris d’une envie d’allumer la console et de se lancer une partie. Mais surtout, nous en redemandons diablement. Il faut signer où pour avoir la suite ?

Mortal Kombat s’est payé un lifting revigorant et est revenu sur les chapeaux de roues pour nous claquer une mandale exceptionnelle. On ne s’attendait pas à être aussi emballé, et pourtant nous avons retrouvé la même sensation que celle ressentie enfant à la découverte du film de 1995. Qu’est-ce que le cinéma peut être magique lorsqu’il procure ce genre d’émotion totalement régressive. Quel pied !

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