Bliss : Dark Blood Red

Tous les mois, la curiosité est vive de découvrir les nouveautés exclusives à paraître sur l’exaltante plateforme SVOD (française!) Shadowz. En mars 2021, pas une, mais deux exclusivités paraissent sur l’unique plateforme de screaming entre Lucky réalisé par Natasha Kermani et, film qui nous intéresse pour cette chronique, Bliss de Joe Begos. L’histoire de Bliss suit Dazzy, peintre brillante, qui essaye de finir son prochain tableau, commande attendue pour une exposition sous trois jours dans une galerie. Mais une soirée infernale va chambouler sa vie. Une nuit trash faite de sexe et de drogue qui va lui permettre de retrouver l’inspiration, mais va l’amener vers une chute inévitable. 

Bliss est un long-métrage qui va sûrement diviser son audience. Un film indépendant qui a fait le tour des festivals entre L’étrange au Forum des Images et le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg où il a été programmé dans la section Midnight Movies. Une programmation adéquate au cœur de la nuit pour un film à découvrir à la limite de la fatigue pour entrer en phase avec ses personnages noctambules, ombres constamment défoncées errant dans un Los Angeles électrique rappelant les belles heures de la ville dans le cinéma des années 1980.
Dazzy est à la limite de tout lâcher entre un agent démissionnaire et un loyer à payer. Joe Begos, le réalisateur du film, capte parfaitement, avec cette mise en scène urbaine proche d’Abel Ferrara, les errances artistiques et personnelles de ce personnage féminin rebutant aux premiers abords. Dazzy, cachant ses doutes sous ses Wayfarer pendant toute la première partie du film, est incarné par Madison Burge, actrice au charme certain qui s’est précédemment révélé via la série à succès Friday Night Lights ou par quelques épisodes chez Dexter. Mais dans Bliss, elle compose une artiste sur la brèche, prête à exploser faute à la frustration d’une expression artistique peinant à se révéler. 

Après cette nuit orgiaque, Joe Begos embrase bruyamment son approche du fantastique en orchestrant une violence opaque et crasseuse. Le film fait volontairement du bruit, percussion de la douleur frappant dans le crâne de Dazzy. Elle s’enfile des rails tout en prenant part à une séance de triolisme, acte qui la modifiera appelant une soif artistique vampirique. Bliss laisse à première vue songeur à force d’une musique rock assourdissante. Pourtant, le film réussit à nous embarquer dès l’explosion de sa violence psychédélique. Puis la virulence se fait graphique à l’image d’un comics aux images trash, l’héroïne fréquentant des endroits douteux, des chiottes de bars où l’odeur de la bière se mêle à la pisse avec des traces de coke sur le bord du lavabo. 

Bliss est un film crade et brutal qui défonce la tête à force de musiques faisant beaucoup de bruits pour des envolées graphiques déstabilisantes. Œuvre sans le sou produite à l’énergie de la débrouille et du talent, Bliss est une œuvre marquante dont il est difficile de se détacher. À l’image de son héroïne ensanglantée façon Carrie de King/De Palma qui nous hante éclatant l’image de cette actrice charmante, dont le talent ne demande qu’à exploser. Le film de Joe Begos emmène son personnage principal vers un classique du fantastique proche de Kathryn Bigelow sous son aspect crépusculaire sentant la sueur mêlée au sang. Bliss se source principalement sur cette superbe référence 80′ se conjuguant à la hargne d’un Rob Zombie dont Joe Begos est un descendant palpable. Après une série de courts-métrages, Joe Begos s’est fait remarquer grâce à ce Bliss saignant, un deuxième long-métrage furieux et esthétique laissant passer par deux fugaces séquences des relents du cinéma de Michael Mann. La mise en scène sidère nous laissant curieux de découvrir son nouvel essai, VFW, disponible en France, où il s’offre un casting de taré entre Stephen Lang, Fred Williamson et William Sadler. L’histoire d’une jeune fille trouvant refuge dans les locaux d’une association de vétérans de l’armée américaine. Sur place, Fred, un vétéran de la guerre du Vietnam, et ses amis militaires décident de combattre une armée de punks à la solde d’un trafiquant de drogue poursuivant la jeune femme. Joe Begos semble, avec VFW, convoquer une autre référence ultime de son cinéma, John Carpenter et son Assaut, autre œuvre violente à l’époque de sa sortie et autre tarte dans la tronche, à l’image de Bliss dont on sort livide.

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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