Perry Mason : Un enquêteur en péril.

Une fois n’est pas coutume, HBO sait réitérer les bonnes séries. Il s’agit d’une réadaptation de la série de roman écrite par Erle Stanley Gardner dans les années 30, Perry Mason, et née sous l’impulsion de Robert Downey jr et sa femme Susan Downey. La production était annoncée depuis 2016 mais fut relativement chaotique, obligeant Robert Downey jr à renoncer au rôle titre au profit de Matthew Rhys, que l’on a pu voir dans Pentagon Papers, mais que l’on connait mieux grâce à la série The Americans. Comptant 8 épisodes de 60 min, la série est initialement vendue comme une minisérie, terminée, mais fera bien l’objet d’une saison 2 suite à son succès.

Il faut bien admettre que ce qui est estampillé HBO nous a habitué à une certaine qualité, en démontre les séries Game of Thrones, The Wire, True Detective, Les Soprano et bien plus. Autant dire qu’en terme de séries orientée thriller/enquête, ils commencent à avoir la bonne formule. Rassurez-vous, vous êtes entre de bonnes mains une fois encore. Perry Mason doit ici enquêter sur l’enlèvement d’un nourrisson qui a mal tourné et dont les pistes mènent tout droit vers une cible facile. Alors que tout le contexte se déroule dans un Los Angeles des années 30, post Grande Dépression, l’enquêteur privé doit composer avec une multitude de perturbations qui mettent à mal sa vie privée, professionnelle et publique à la fois. 

Perry Mason nous plonge dans un Los Angeles des années 30 avec conviction. Décors et costumes donnent une vraie touche à cette production HBO qui nous invite à une époque charnière et très appréciée des États-Unis. Malgré la légère difficulté de prime abord de savoir où tout cela nous mène progressivement, la mise en scène réussit à capter notre attention rapidement. Les personnages sont très typés et tous aussi intéressants les uns que les autres et surtout incarnés par des acteurs talentueux et très investis dans leur rôle. Le quatuor d’acteurs Matthew Rhys, Chris Chalk, Shea Whigham et Juliet Rylance offre une prestation absolument excellente faisant en grande partie le sel de cette histoire. Leurs caractères sont fascinants et s’imbriquent à merveille au milieu dans lequel ils évoluent. Une production maîtrisée et soignée à la lettre, tant sur le fond que sur la forme.

Son format en 8 épisode rend le visionnage rapide et agréable, à l’image de nombreuses nouvelles productions actuelles comme The Mandalorian, Dark ou encore Le Jeu de la dame. Nul doute que son succès lui vaudra de nouvelles saisons, dans l’espoir que cela ne tue pas l’univers dans l’oeuf. Dans l’histoire et l’enquête de cette première saison, le personnage de Perry Mason subit une évolution drastique suffisamment complète pour avoir eu un aperçu pertinent de son histoire et rendre une possible plus value obsolète. Son aventure peut largement se terminer ainsi, ou au mieux déboucher sur l’histoire d’un autre personnage, dans laquelle Perry Mason pourrait intervenir. De facto, les trois autres protagonistes accèdent, au terme de cette première saison, à un niveau d’importance telle que la suite de leur aventure devient plus intéressante que celle de Perry Mason. Ainsi les aventures de l’enquêteur ne pourraient pas suivre le même schéma que celui d’un Hercule Poirot, Sherlock Holmes ou Miss Marple vu que les enjeux de cette saison étaient justement d’accéder au statut qu’il finit par gagner.

Toujours est-il que l’histoire étant suffisamment intéressante et parfaitement bien mise en scène, Perry Mason développe un univers vaste qui n’attend qu’une bonne idée pour démontrer son potentiel. Une madeleine de Proust de 8 épisodes, bien qu’elle ne soit accessible que sur HBO Max. Vous pouvez largement vous laisser tenter, on apprécie sans gêne ce carnaval de personnages aux tempéraments bien trempés.

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