Flora & Ulysse : Un pour Tous, Tous pour Un

Flora & Ulysse est tiré d’un roman récompensé par le Newbery Award qui mêle comédie et aventure. Une aventure comme le studio Disney les affectionne et les actualise aujourd’hui entre parents séparés et une jeune fille culottée aux accents cyniques. Cette gamine est Flora, 10 ans, passionnée de comics. Comme une évidence pour Disney d’avancer ses pions en agrémentant le métrage de produits et d’images venues de chez Marvel avec un vendeur au T-Shirt Star Wars sous effigie Kylo Ren bien sûr. Après avoir secouru un écureuil qu’elle nomme Ulysse, Flora découvre qu’il possède des pouvoirs uniques de super-héros qui les entraînent dans une série de rebondissements…

Rebondissement est un bien grand mot pour un film familiale dont la production essaye de retrouver la texture des divertissements produits à la grande époque par le studio avec, comme exemple, Quatre Bassets pour un Danois ou L’Espion aux Pattes de Velours. En l’occurrence ici un écureuil incassable et maladroit qui comprend ses interlocuteurs et potentiellement échange avec eux via une machine à écrire ou un MacBook. Un écureuil aux super pouvoirs qui n’en fera presque rien outre quelques âneries dans un restaurant et une dernière séquence iconique venant conclure un film banal.
Un programme pour mettre en avant les valeurs modernes d’une famille unie accompagnée d’un jeune garçon aveugle – référence flagrante à Matt Murdock – faute à de trop fortes contrariétés. Le tout est convenu, en permanence sur la brèche à devenir un programme hystérique à destination de Disney Channel. Pourtant le premier quart d’heure est assez prometteur entre une jeune gamine affirmée un brin gaffeuse et la révélation qu’est Ulysse, gentil animal animé par ordinateur. Le trucage est bluffant de vérité, on n’y voit que du feu et l’on se prend d’affection pour ce personnage à qui il manque juste la parole. Tout passe par le regard et les gestes, comme un retour sur quelques séquences à l’époque du muet avant que le film bascule dans le grotesque.

Ulysse & Flora est une sympathique adaptation d’un roman pour enfants assez méconnu en France. Cela devrait être comblé avec l’arrivée du film depuis le 19 février 2021 sur la plateforme Disney+, le film ciblant clairement les enfants. Notamment par une seconde moitié de son récit tombant dans l’enfantillage pur avec l’apparition d’un antagoniste complètement ahuri. Le film lorgne assez laborieusement vers le Beethoven de Brian Levant, classique du genre avec ce gros Saint-Bernard affrontant, avec les chiens du quartier, un vétérinaire fou et un gardien de fourrière. Ici même topo avec ce dernier personnage qui s’en prend à l’écureuil. Un personnage caricatural qui se fait malmener par un chat agressif proche d’une animation cartoon assumé pour accentuer le comique de situation. Si les séquences fonctionnent, le personnage agace ne permettant jamais au film d’évoluer vers un programme qualitatif. Au contraire le film plonge vers l’absurdité qui comblera la naïveté des petits tout en exaspérant les parents. 

Flora & Ulysse aura au moins le bienfait de sortir de l’anonymat Alysson Hannigan, actrice d’une génération entre Buffy contre les Vampires et la saga des American Pie. Depuis How I Met Your Mother, l’actrice âgée aujourd’hui de 46 ans (ça ne nous rajeunit pas !) sort du placard incarnant la mère, auteur de livre à l’eau de rose, de Flora ayant perdu le sens de la vie et ainsi son inspiration à l’écriture d’un nouveau roman. L’aventure va être un bienfait pour elle tout en assurant un repère positif aux parents trentenaires qui retrouvent leur héroïne du collège lors de la Trilogie du samedi sur M6. 

Flora & Ulysse se révèle donc être un programme à destination exclusif des enfants de moins de 12 ans. Essayant de racoler avec de la publicité pour des marques coûteuses chez Disney, le film est un énième programme inoffensif et produit sans le moindre talent – outre le rendu d’Ulysse – venant garnir le catalogue Disney+ pour les vacances de février 2021. On ne peut que de vous conseiller de découvrir plutôt des classiques du studio disponibles également sur la plateforme, des programmes d’un autre âge, mais assurément plus divertissant et rigoureux dans leurs productions.

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