Hercule contre Les Vampires – Test Blu-ray

Réalisateur : Mario Bava / Casting : Reg Park ; Christopher Lee ; Leonora Ruffo ; George Ardisson ; Marisa Mell / Genre : Péplum ; Fantastique / Compositeur : Armando Trovajoli / Date de sortie : 9 mai 1962 en France / Durée : 85 minutes / Pays : Italie /

Synopsis : Afin de s’emparer du trône d’Œchalie, Lyco envoûte la belle Déjanire pour ensuite la sacrifier aux forces des ténèbres. Voulant sauver sa fiancée, Hercule consulte l’oracle Sybille, qui l’invite à aller chercher une pierre magique au royaume d’Hadès. Mais pour s’y rendre, il devra d’abord ramener une pomme des jardins des Hespérides. Avec l’aide de Thésée et de Télémaque, le héros part à l’aventure.

Critique film : Hercule contre les Vampires est tout d’abord le souvenir impérissable d’une VHS enregistrée et étiquetée avec ce titre excitant emprunté un vague soir à des amis de la famille. La découverte fut déconcertante pour le jeune adolescent que j’étais habitué aux classiques du genre qui se confronte ici au fantastique et à l’épouvante dont Mario Bava se fera ensuite le maître. Hercule, sous l’oeil avisé du réalisateur italien, n’est plus le simple héros soulevant toute sorte de rochers ou de charrettes pour les jeter sur ses ennemis au milieu d’une banale carrière en périphérie de Rome comme peut le suggérer l’ouverture du film. Il est un héros plongeant dans les limbes des enfers pour délivrer sa femme des griffes de la mort. Une partie des douze travaux est reprise pour brouillonner un scénario simple écrit à plusieurs mains et transcendée par la mise en scène de Mario Bava. L’homme, qui propulsa l’épouvante à l’italienne vers une autre dimension, se souhaite plus directeur de la photographie que réalisateur tant la patte est formelle. Le fond reste une partie plus vague, énième excuse à une aventure pour un genre alors en plein effet de mode, produite, en collaboration avec l’Allemagne, par Achille Piazzi, déjà responsable de deux aventures d’Hercule, dont Hercule à la Conquête de l’Atlantide précédemment avec Reg Park dans le rôle-titre.

Reg Park, fumeux bodybuilder qui incarnera avec vaillance l’un des rôles phares de sa brève carrière d’acteur, qui agite ses muscles sans remuer le moindre neurone derrière son air de guimauve cuisant lentement dans la fournaise du centre de la Terre. Car là est le titre original de ce péplum, le meilleur avec Hercule en star, Au Centre de la Terre, pour citer Jules Verne et non sans convoquer Christopher Lee en antagoniste démoniaque adepte des crocs invisibles dans les cous des jeunes femmes. On en saura peu de cet étrange personnage souhaitant la domination de la ville et sa région, qu’Hercule va terrasser bien trop facilement.
Ce qui capte l’attention est bien la forme qui soutient l’aventure fantastique et les exploits banals d’un Hercule invincible. La photographie d’un Mario Bava qui signe alors son deuxième long-métrage après Le Masque du démon en noir & blanc. Le premier en couleurs dont l’auteur va se saisir pour signifier les personnages comme le bleu pour soutenir les apparitions de Lyco (C.Lee) ou les lieux comme le rouge pour la fournaise des enfers ou le jardin des Hespérides combinant le vert, le bleu ou l’orange. Des couleurs qui assomment les décors pour mieux en cacher la modestie, le budget alloué par Piazzi étant restreint en dépit d’un succès commercial assuré. Mario Bava dépasse donc les contraintes imposées pour orchestrer un miracle savamment pansé. À l’image de la tempête agitant Hercule, Thésée et Télémaque lors de leur arrivée sur le Styx vers les Hespérides où le réalisateur nappe le ciel de rouge lâchant une encre noire du plus bel effet masquant les limites d’un décor en studio. Ou les quelques plans truqués, désuets aujourd’hui, mais toujours efficaces dans la volonté de faire progresser le fil de l’histoire. Des trucs astucieux, révolutionnaires pour certains, qui procurent un vaste sentiment jouissif de faire face à un petit film maintenu par un grand réalisateur en pleine possession de ses moyens. 

Hercule contre Les Vampires est l’un des trois fleurons produits sur le héros mythologique à voir absolument. Aux côtés des deux aventures d’Hercule incarné par Steve Reeves, ledit film signé Mario Bava est un incontournable dont on ne pourrait se priver surtout avec cette édition de choix éditée par Artus Films.

Test Blu-ray :

Date de sortie vidéo : 7 avril 2020 

Informations Techniques : Image : Format 2.35 original respecté / 16/9ème – 1920/1080p / Couleur – Audio : Versions : français, italien / Sous titres : français

Image : Restauré en 2K, le Blu-Ray offre enfin toute la mesure du travail pictural signé Mario Bava. La lumière orchestrée par le réalisateur trouve enfin le moyen de s’épanouir pleinement quand les couleurs des différents plateaux ou soulignant les personnages clés du film resplendissent à merveille. On doute dorénavant de trouver mieux en termes d’exploitation du film.

Son : Les versions originale et française se neutralisent par un Mono 2.0 sur ce Blu-Ray édité par Artus Films qui fournisse une nouvelle fois un beau travail. Admettons tout de même que la VO se trouve être plus dynamique et limpide, mais c’est vraiment minime.

Bonus Blu-ray :

Sur les Berges du Styx : Un livret de 80 pages accompagne ce fort joli médiabook produit par les gars de chez Artus Films. Écrit par le passionné Michel Eloy, le livret se trouve être érudit, trop peut-être pour le lecteur lambda venu chercher et picorer quelques informations sur le film. Point d’anecdotes, ni d’analyse sur le film, mais un regroupement d’informations entre les éléments cinématographiques et mythologiques où Eloy s’attache à vouloir tout justifier. Malheureusement les écrits lassent par manque de pédagogie et d’ouverture. Une déception attendue à la vue de l’érudition des modules vidéos accompagnant les autres titres de la collection Péplum chez Artus Films où intervient Michel Eloy.

Thésée au centre de la Terre : Un entretien croisé avec Giorgio Ardisson et Fabio Melleli, ce dernier étant une véritable mitraillette compliquée à suivre avec de riches informations à revoir pour tout capter. Le premier, acteur incarnant Thésée dans le film en question, déroule avec bienveillance ses anecdotes de tournage et sa vie d’acteur. Une ancienne interview de Giorgio Ardisson, éternel Zorro en Italie, décédé en 2014, un petit papy à la voix éteinte, mais au regard bleuté solaire qui monopolise le module pour notre grand plaisir. 

Diaporama d’affiches et de photos
Film-annonce original

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