The Gate : Des démons à la place des nains de jardin

Les années 80 ont été prolifiques pour le cinéma fantastique familial. Si l’histoire a surtout retenue l’association des noms de Steven Spielberg et Joe Dante, leurs films ont contribué à créer pas mal d’émules qui ont fait les meilleures heures de nos errances en vidéoclub. The Gate sort en 1987 et est le second long-métrage de Tibor Takàcs, un hongrois qui s’est spécialisé dans les téléfilms avec de gros monstres, à l’instar de son Mega Snake sorti en 2007. The Gate (La Fissure lors de son exploitation en VHS), était resté un souvenir lointain. Souvenir d’une séance galvanisante entre deux VHS louées pour le week-end. Il nous avait laissé avec une bonne impression. Notre regard d’enfant de l’époque avait clairement adhéré au principe du film de monstre à mi-chemin entre fantastique familial et vrai film d’épouvante. The Gate est, depuis peu, disponible dans une édition blu-ray d’une très bonne qualité sortie chez Le Chat Qui Fume. L’édition comprend un bon nombre de bonus qui viendront étoffer notre connaissance du film. Encore un superbe travail de la part de l’éditeur qui chouchoute ses éditions avec le plus grand soin.

Glen et sa grande sœur Al passent le week-end seuls chez eux, leurs parents s’étant absentés. Alors qu’Al devait garder son petit frère, elle n’a qu’une seule idée en tête : organiser une fête. Terry, le meilleur ami de Glen, le persuade que le trou au fond du jardin familial est une porte vers l’enfer. La mort du chien de Terry et les incantations des amis d’Al vont réveiller les démons.

Première apparition à l’écran pour Stephen Dorff, The Gate lui permet, du haut de ses 13 ans à l’époque, de crever l’écran. Il porte le film à bout de bras et étonne par une aisance naturelle bluffante, ce qui lui vaudra une nomination au Saturn Award dans la catégorie du meilleur jeune acteur en 1988. Nul besoin de lui greffer une bande d’amis immense, un seul suffit à captiver le spectateur. Le duo qu’il forme avec Louis Tripp permet au film d’être confortable dans la disposition de ses éléments d’intrigue. The Gate est un film qui prend vraiment son temps afin d’installer toute la mythologie des créatures qu’il veut mettre en scène. S’il ne révolutionne pas le genre, il prend bien soin d’expliquer en quoi les divers sacrifices permettent de donner vie aux démons. Voilà pourquoi The Gate se rapproche de l’aspect familial de certains films de Joe Dante : il prend le temps de laisser aux plus jeunes spectateurs de comprendre de quoi il en retourne. The Gate préfigure d’ailleurs ce que sera Small Soldiers en 1998 avec ses créatures minuscules qui vont faire vivre un cauchemar à une famille. Ainsi, la boucle peut être bouclée concernant quel auteur influence l’autre.

Outre l’aspect scénaristique fort bien mis en scène, The Gate ne lésine pas sur la générosité lorsqu’il lance les monstres à l’assaut de la maison. C’est un vrai festival de stop-motion qui nous régale les rétines. Tibor Takàcs se montre minutieux dans le découpage de ses scènes et sait nous laisser apprécier ses créatures en étant malin et en prenant soin de palier à son petit budget. The Gate n’a absolument pas à rougir en face des mastodontes du genre qui lui ressemble. C’est une honnête série B pour qui le temps aura sauvegardé toute sa superbe.

The Gate se (re)découvre chez Le Chat Qui Fume dans une édition blu-ray ultime. Il sera difficile de proposer mieux pour le film. C’est un film qui se laisse encore voir sans déplaisir et qui peut être une jolie porte d’entrée vers le cinéma fantastique pour les plus jeunes.

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