Emanuelle et Les Derniers Cannibales – Test Blu-ray + Livre

Un film de Joe d’Amato – Avec Laura Gemser, Gabriele Tinti, Nieves Navarro, Donald O’Brien – Scénario Romano Scandariato – Musique Nico Fidenco – Photographie Aristide Massaccesi – Montage Alberto Moriani – Décors Carlo Ferri – Effets spéciaux Fabrizio de Angelis – Italie – 1977

Synopsis : À New York, Emanuelle mène une enquête dans un hôpital psychiatrique quand elle voit une patiente dévorer le sein d’une autre. La dévoreuse possède une marque sur le ventre, un signe d’appartenance à une tribu de cannibales. Sentant le sujet d’un reportage sensationnel, Emanuelle s’entoure d’une équipe pour aller mener une expédition au cœur de la forêt amazonienne.

Critique film : Après le succès tonitruant d’Emmanuelle, réalisé par Just Jaeckin en 1974 avec Sylvia Kristel dans le rôle-titre, à l’affiche – sur Paris notamment – pendant 11 ans avec près de 8.894.000 spectateurs en France, les Italiens allaient forcément en profiter pour tirer leur épingle du jeu. Ainsi naquit Black Emanuelle, avec un seul M pour des questions de droit, prenant les courbes félines de Laura Gemser, mannequin indonésienne à la peau caramel sublime. Sa première apparition en rôle-titre se fit dans Black Emanuelle – Black Emanuelle en Afrique – sortie en 1975 dans la foulée du film français. Son succès ne se fit point attendre et trois suites s’enchaineront entre 1975 & 1977. Cette dernière année verra sortir Black Emanuelle et Les Derniers Cannibales, quatrième film de la série, réalisé par Joe D’Amato, officiant depuis le second opus.

Comme présenté ci-dessus, l’histoire est gratinée envoyant cette chère Emanuelle en Amazonie à la rencontre d’une tribu cannibale. Elle s’adjoint les services d’un ethnologue incarné par Gabriele Tinti (mari de Laura Gemser à la ville) et part dans la jungle accompagnée également par Soeur Angela et la jeune Isabelle.
Tout cela pour en venir nulle part n’outre l’exploration de la jungle, des caresses sous une cascade entre la jeune Isabelle (mignonne Monica Zanchi) et Emanuelle maté par un chimpanzé (en Amazonie??). Le groupe tombe rapidement sur un chasseur, sa femme libidineuse et leur porteur noir qui se tape ladite femme. Ce bon groupe d’explorateurs va se faire avoir par les cannibales qui vont les piéger et les traquer avant d’en dévorer quelques-uns, notamment la femme du chasseur incarnée par la MILF Nieves Navarro (rien à voir avec le commissaire de TF1) dont l’appareil génital sert de victuailles aux petits hommes peu vêtus de la jungle. Ces bons hommes aimant la chair fraîche sont incarnés par des Vietnamiens embauchés en Italie pour un tournage au cœur d’une forêt dans la région de Latium, plus précisément Parco Della Mola (sorte de forêt de Rambouillet), faisant largement illusion avec sa cascade et sa dense verdure. On tiltera un poil (pubien) sur les gros arbres types chênes qui ornent certaines séquences frappées également par des stock-shots bien grumeux sur un crocodile et des plans aériens de l’Amazone.
Black Emanuelle est une production indécente, un soft porno goreux à souhait (ne mangez pas avant de voir le film) qui laisse un peu de « Off » d’un budget serré pour une meilleure rentabilité. Rien n’est à retenir de cette découverte sale où seule Laura Gesmer est une friandise appétissante et charmante mise totalement de côté lors du deuxième acte avant un dernier éclat, comme une fulgurance de la part de D’Amato, une séquence de sauvetage poétique et sublime sur une idée d’Emanuelle totalement saugrenue. La bêtise des dialogues à côté de la plaque viendra conclure cette farce séduisante et bis à souhait à voir au moins une fois dans sa vie pour ne pas mourir bête, à l’image des intentions premières d’une telle entreprise. 

Test Blu-ray :

Date de sortie vidéo : 7 Juillet 2020

Informations Techniques : Audio : Versions : français, italien – Sous titres : français / Image : Format 1.85 original respecté – 16/9ème – 1920/1080p – Couleur

Image : Logé au cœur d’un magnifique Digibook, qu’Artus Films a le plus grand talent pour les éditer, Black Emanuelle et les Derniers Cannibales provient d’un master restauré 2K. Ce qui n’est pas forcément visible au premier coup d’œil. La source est tirée d’un matériel fortement abîmé, les copies des films n’étant généralement pas bien sauvegardées, notamment pour de telles productions de consommation à l’époque. La copie présentée est donc fortement atteinte par le temps avec un grain présent, des points blancs fourmillent de partout accompagnés par des griffures et autres impacts. Ce n’est donc pas un modèle d’exposition servi avec cette édition permettant tout de même la sauvegarde d’un produit brut en tout point.

Son : Bâclé à la base pour une exploitation rapide, le film bénéficie d’un doublage italien infâme ici étouffé ne rendant pas grâce au matériel de test. La VF est plus claire et plus agréable, le soin apporté est plus flagrant en dépit du jeu de comédiens de seconde zone employés. On notera une coupure son à 5’34 sur la VO sur une vingtaine de secondes provenant sans doute du matériel mis à disposition d’Artus Films qui préserve ici un film voué sur le temps à disparaître. Posséder cette édition, c’est posséder un fragment bis de l’histoire du cinéma d’exploitation italien. Une époque révolue.

Bonus :

Emanuelle au Pays du sexe… et du Sang : Niché au cœur de ce magnifique DigiBook, ce livret de 64 pages signé par David Didelot revient avec passion et précision sur toute la genèse de la série des Black Emanuelle, anecdotes et historiques de chaque film à l’appui. L’auteur digresse – nous perds parfois – sur les autres productions ayant découlées desdits films en question, la collaboration du trio Gemser-D’Amato-Tinti ayant nourrie moult productions jusqu’à la fin des années 1980. Une soixantaine de pages comme une mine d’informations précieuses pour mieux appréhender une époque d’un certain cinéma italien par l’auteur du Fanzine VidéoTopsie que l’on vous invite également à vous procurer quelques exemplaires avec chance – s’il en reste de façon éparse. Un bonus important et exigeant à lire en amont du visionnage du film pour savoir où vous allez bien mettre les pieds.

Joe D’Amato par David Didelot : On retrouve David Didelot en image cette fois-ci sur le disque BRD ou DVD pour explorer/expliquer le travail du prolifique réalisateur Joe D’Amato. Auteur d’une certaine idée du cinéma Bis/déviant/gore/porno, près de 200 films à son actif, Didelot revient avec VHS & DVD à l’appui sur le cinéma de cet artisan du cinéma italien sur 30 ans de carrière, imminent chef opérateur (Qu’Avez-vous Fait à Solange) avant d’entamer une carrière de réalisateur au milieu des années 70 pour le pire… et rarement le meilleur (faut bien se l’avouer!).

La section Bonus se conclut sur un diaporama de photos et la bande-annonce originale du film.

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