Un Dollar entre les Dents – Test Blu-ray

Réalisateur : Luigi Vanzi / Casting : Tony Anthony ; Jolanda Modio ; Raf Baldassarre ; Aldo Berti ; Frank Wolff / Genre : Western / Compositeur : Benedetto Ghiblia / Date de sortie : 1967 / Durée : 86 min / Pays : Italie-USA /

Synopsis : Un détachement de la cavalerie américaine convoie un coffret rempli d’or pour le gouvernement mexicain. Le bandit Aguila, prenant la place de l’officier chargé de la réception, le dérobe, avec l’aide d’un homme surgi de nulle part : l’Étranger. Quand vient le moment du partage, les deux ne s’entendent pas…

Critique film : Trois années après le retentissement de la trilogie de Sergio Leone autour de L’Homme sans Nom porté avec classe par Clint Eastwood, le cinéma italien vrille pour offrir multitudes de copies s’investissant à tout prix dans le western.
Plus de 700 longs-métrages vont alors être produits sur une quinzaine d’années arrêtant la production des péplums nourrissant depuis le début des années 1950 les diverses salles de quartier. Place est donc faite aux westerns « spaghettis » qui vont enorgueillir la production cinéma italienne. Pour coller au plus près des premiers essais de Sergio Leone, certaines productions vont même jusqu’à copier/coller le pitch de départ, à savoir l’arrivée d’un étranger au cœur d’un village désolé et son alliance avec des bandits pour de l’or.
L’étranger devient alors un nouveau personnage mythique du western, bien plus populaire aux USA, où Stranger in Town (Un Dollar entre Les Dents) titré là-bas, a véritablement connu le succès, qu’en Italie, succès d’estime oubliable. C’est donc son succès sur le marché américain qui permettra de produire une trilogie à ce personnage, totalement plagié sur L’Homme sans Nom porté par Eastwood, dont Tony Anthony incarne les habits mités, jusqu’au poncho. Cet acteur américain débarqué en Italie pour faire carrière est loin d’avoir l’élégance du futur Inspecteur Harry. Petit et vil, il est le prototype du mec passe-partout, un brin lâche se révélant fort malin dans un final jouissif et bien troussé où il va jouer du piège à la « Rambo » pour décimer la bande à coups de balles dans le dos.

Ce point est à mettre au crédit de Luigi Vanzi, metteur en scène du film, à la carrière anodine déjà oubliée. Tout comme ce film, titre phare pour les fans américains – voire français – petit western sans le sou produit dans un studio en périphérie de Rome et dans une carrière en plan serré pour éviter d’entrevoir les tracteurs en place dans le fond. Western minimaliste et violent, porté par le volontaire Tony Anthony qui deviendra une brève star à cette occasion, Un Dollar entre les Dents s’oublie aussi vite que la découverte d’un film court (1h26) et pas bien intéressant. N’est pas Sergio Leone qui le souhaite, et le constat est vite fait que Luigi Vanzi n’a pas le moindre savoir pour soutenir l’intérêt du spectateur envers cette histoire rabâchée et ce personnage bien fade.

Test Blu-ray :

Date de sortie vidéo : 4 juin 2019 

Informations Techniques : Audio : Versions Français / Italien – Sous-Titres: Français 
Image : Format 1.85 original respecté – 16/9ème – 1920/1080p – Couleur

Image : Artus Films profite d’un joli master 2K calant le film dans un digibook du plus bel effet, dont l’éditeur à le savoir depuis quelques titres. Le film avec Tony Anthony surprend par un piqué vitaminé aux couleurs vives et intactes. La restauration permet au film de retrouver son allant et de permettre aux aficionados d’en profiter dans les meilleures conditions.

Son : Etrangement, la VO et la VF dansent sur le même pied d’égalité. Rien à redire des deux options proposées, surtout que le western de Luigi Vanzi est présenté dans sa version intégrale, des parties en Italien viendront compléter le visionnage en français agrémentant de quelques séquences violentes une copie censurée exploitée en France à l’époque.

Bonus Blu-ray : 

Ce superbe Combo Blu-Ray/DVD est accompagnée d’un livret fort complet revenant sur la genèse du film, son impact sur le genre, la trilogie qui découla de son succès aux USA, ainsi qu’à l’écriture du film. Mais surtout, ce livret écrit ludiquement par Alain Petit – collaborateur régulier chez Artus Films – revient sur la carrière de la star Tony Anthony, sur l’équipe technique que ce soit le réalisateur, le directeur de la photo, le compositeur et le producteur du film. Une soixantaine de pages riches en anecdotes, en carrière de seconds couteaux, des belles plantes qui garnissent le film et ses années du cinéma italien. Un livret complet dont vous tirerez de sa lecture la moindre information utile autour de la production d’Un Dollar entre les Dents et du spaghetti western, genre phare de l’époque. 

Présentation du film par Curd Ridel : Le spécialiste chez Artus Films du western italien ne cache pas ses limites envers Un Dollar entre les Dents avec un avis mitigé. Il nous empêche tout du moins pas de le découvrir et de nous faire un sentiment propre après une présentation au coin du feu.

Entretien avec Tony Anthony : Plutôt un Q&A tourné aux Etats-Unis après la projection de ce qu’il semble être le dernier film de la trilogie restauré par Bill Lustig et ressortie en vidéo chez Blue Underground. Tony Anthony, plutôt froid, caché sous ses lunettes fumées, enchaîne les anecdotes amusantes en compagnie du producteur du film qui ne dit point mot, au service de son ancienne star, devenu ami.

Artus Films conclut la section Bonus avec le générique du film en français, un diaporama d’affiches et de photos et la bande annonce original du film.

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