Édito – Semaine 44

Vous nous excuserez chers lecteurs d’avoir failli à notre édito hebdomadaire la semaine dernière tant nous avons été occupés. Comme vous avez pu le constater, en dépit des reports de sorties énoncés ces derniers temps, notre actualité est plus vive que jamais avec des sorties cinémas maintenues qu’il faut découvrir (Drunk, Adieu les cons, Petit Vampire, Falling) et puis évidemment la place de plus en plus prépondérante qu’occupent les plates-formes de SVOD dans nos vies de cinéphiles, Netflix ayant dégainé Les Sept de Chicago, le nouveau film d’Aaron Sorkin, Amazon Prime s’octroyant les nouvelles pitreries de Sacha Baron Cohen avec Borat 2 et Apple TV+ s’y mettant avec On the rocks, le nouveau-né de Sofia Coppola.

Si en plus on compte les séries (on publie notre critique de Lovecraft Country aujourd’hui mais du lourd est également à venir), on a de quoi s’occuper, trop même surtout qu’avec le couvre-feu, le temps dédié aux loisirs est drastiquement diminué. Dans cette grande bataille, nul doute que les plates-formes de SVOD vont une fois de plus sortir gagnantes. Les cinémas et les théâtres ont beau adapter leurs horaires de façon tout à fait admirable, encore faut-il pouvoir permettre aux travailleurs de quitter le travail plus tôt et dieu sait si c’est compliqué surtout en cette période de crise. Le couvre-feu instauré, continuant le langage lexical de la guerre employé par notre Président ces derniers temps, a en effet de quoi en inquiéter plus d’un. Le mot en lui-même fait peur mais le gouvernement clame qu’il s’agit là de notre ultime barrière avant un éventuel reconfinement que personne ne veut voir arriver, même nous dans la rédaction qui avons profité du confinement pour regarder plus de films que d’habitude sommes loin de le souhaiter !

Alors qu’on autorise les gens à prendre des transports bondés pour aller bosser et faire tourner l’économie du pays, on leur interdit toute soupape pour décompresser. Le gouvernement a beau avoir lâché une nouvelle enveloppe de plusieurs millions d’euros à la culture, le fait est que le secteur morfle de façon assez conséquente. L’ambiance générale, déjà pas au beau fixe, ne fait que de se dégrader et l’assassinat atroce de Samuel Paty a achevé d’enfoncer le clou sur un climat général de plus en plus oppressant. Face à des actes atroces, face à un virus toujours présent, face à une humanité de plus en plus en péril, vous parler de cinéma dans ces colonnes peut vous sembler dérisoire mais il nous semble, au contraire, plus que jamais indispensable d’en parler, de le soutenir et de le défendre tant le cinéma, et la fiction en général (écrite, mise en scène, couchée sur pellicule) forment un miroir vers le monde nous permettant de mieux le comprendre et d’être plus humain. En ces temps troublés, permettez-moi de vous assurer que ce n’est pas rien, chers lecteurs.

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