Un film de Piero Pierotti – Avec Sergio Ciani, Wandisa Guida, Livio Lorenzon, Daniele Vargas – Scénario Arpad DeRiso – Musique Angelo Francesco Lavagnino – Photographie Augusto Tiezzi – Montage Jolanda Benvenuti – Décors Salvatore Giancotti – Italie – 1964 – Durée : 87 minutes
Synopsis : Ravenne, Filippo Afro fait assassiner l’empereur Gordiano pour prendre sa place. De passage, Hercule parvient à sauver sa fille, Ulpia, mais tous deux sont capturés par les hommes de l’usurpateur. Ayant une dette envers Hercule, Quinto Traiano, le gouverneur de Pannonie, lance une armée sur la ville.
Critique film : Sur les divers synopsis du film, vous trouverez le déroulement de l’action à Rome, jusque dans le titre qui annonce les nouveaux exploits du glorieux Hercule. Mais il n’en sera rien, outre le fait de se battre contre l’institution représentant Rome, et encore, l’histoire tourne autour d’un coup d’État basique de la part des prétoriens (Élite de l’armée romaine antique) au cœur de la région d’Émilie-Romagne.
Ce qui est vrai par contre est le fait de retrouver Hercule, héros légendaire, ici descendant mythologique du fameux mi-dieu-mi-humain, un Hercule quatrième du nom, berger battant le fer dans sa petite hutte. Dans la version francophone, il ne sera point question d’Hercule, mais de Samson, un échange de prénom pour des héros interchangeables aux grès de l’exploitation à l’internationale des produits d’exploitation produit à la pelle à l’époque. Hercule, Samson, Achille ou Atlas, même combat pour tous, à savoir sauver la veuve et l’orphelin ou une princesse épeurée qui vient de perdre son père.
Mais officiellement comme souligné dans la version originale du film, Sergio Ciani (Alan Steel) incarne Hercule avec sa tronche de guimauve et ses muscles huilés, idéal dans le rôle, variation de Steeve Reeves portant idéalement le slip et le rôle sur ses larges épaules. Il n’est en rien un bon comédien, mais il irradie en héros naïf et courageux s’éclatant à briser ses chaînes, enfonçant les grilles de sa prison et à projeter ses adversaires hors de l’écran. Le culturiste, spécialiste du rôle et des péplums, est un excellent Hercule, celui que l’on chérissait de voir chez notre grand-père avec la VHS louée du dimanche, toujours un péplum avec l’un des héros cités au-dessus.
Après le triste Hercule incarné timidement par Mark Forest, Sergio Ciani nous renvoie 25 ans en amont et nous permet de retrouver les saveurs des petits films d’aventures qui s’éclate à vouloir toujours bien faire avec le peu de moyens à disposition.
C’est Piero Perotti qui est en charge de la mise en scène. Scénariste accompli, il est un réalisateur actif avec près de sept longs-métrages en à peine cinq ans. Spécialisé dans les films d’aventures et le Péplum, il a porté un intérêt à Cléopâtre en 1962 puis s’est chargé de conter les aventures de Marco Polo ou de Goliath. Il réalisera deux films avec comme héros Hercule, celui qui nous concerne ici, puis Hercule et le Trésor des Incas en 1965 avec toujours Alan Steel dans le rôle principal. Perotti mettra ensuite en scène une aventure de Zorro puis une version de Scaramouche avant de s’éteindre en 1970.
Hercule contre Rome est un péplum calibré et divertissant qui répond en permanence aux attentes du spectateur et des fans. Le film se révèle être jamais cheap, bien au contraire, Perotti orchestrant un surprenant péplum oublié pris dans la multitude de productions italiennes du milieu des années 1960 qui commence à se tourner vers le genre western. On ne peut que de vous conseiller cet Hercule contre Rome disponible dans un joli Digipack DVD chez Artus Films depuis le 7 avril 2020.
Test DVD :
Date de sortie vidéo : 7 Avril 2020
Informations Techniques : Versions : français, italien – Sous titres : français / Image : Format 2.35 original respecté – 16/9ème compatible 4/3 – Couleur / Tous publics
Image : Selon Artus Films, la source provient d’un Master 2K qui se trouve joli à la découverte, le film retrouvant une certaine vitalité sur écran géant. Le format simple du DVD ne permet pas la moindre extravagance, mais le film trouve l’écrin nécessaire à sa (re)découverte et une exploitation pertinente sur le territoire qui ravira les fans et les curieux.
Son : Pas d’extravagance non plus du côté de la VF qui nous perd un peu en changeant le prénom du héros, mais surtout ne trouvant pas le même souffle que la VO sous-titrée plus aéré. Cette dernière s’affirme un peu plus trouvant un joli équilibre avec les thèmes musicaux du film qui se lancent à chaque grande action du héros rendant le film palpitant.
Bonus DVD : Le DVD se voit gratifié d’une présentation du film par Michel Eloy, spécialiste de l’histoire antique et du péplum, un érudit qui remet dans le contexte (qui essaye en tout cas) les grandes figures apparaissant dans le film et à quelle partie de l’histoire les faits se déroulent. S’il peut perdre parfois, on peut reprocher en tant que cinéphile un manque d’approche envers le film, totalement évaporé ici. Où est Alain Petit en complément ?
La section Bonus se conclut sur un diaporama d’affiches et de photos, et le film-annonce original.
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