The Blob : Du cinéma pop-corn comme on l’aime

Actuellement, s’il y a bien un sujet de discorde qui anime nos conversations entre notre banquier et nous, ce sont les nombreux achats que nous faisons chez ESC Distribution. Leur catalogue ne cesse de se garnir de titres qui ont fait nos heures de gloires à l’époque des vidéo-clubs, ils touchent toujours parfaitement notre corde sensible, impossible d’y résister (désolé, mais pas désolé monsieur le banquier). Après des titres accrocheurs comme Horribilis ou Double Impact, voici que débarque The Blob dans une superbe édition collector et limitée. Dans ce coffret, on y retrouve, non seulement, le film de 1988 réalisé par Chuck Russell dans une copie restaurée absolument divine, mais également une copie du film original de 1958 (avec Steve McQueen), des bonus qualitatifs (comme toujours chez ESC) avec diverses interventions qui nous en apprennent plus sur la genèse du film, des photos et un poster du film d’une très belle qualité. Encore un coffret à l’artwork soigné qui vient gonfler notre collection et qui y apporte de jolies couleurs grâce à son rose vif prédominant.

Second long-métrage de Chuck Russell (juste après Les Griffes du Cauchemar), The Blob est un film qui va asseoir une réputation culte auprès des amateurs du genre. Le film original fascinait déjà au point d’en avoir marqué la pop culture à jamais, Russell ne va que confirmer la popularité de ce parasite extraterrestre gélatineux et mort de faim. Chuck Russell et Frank Darabont, pour l’écriture du scénario, vont reprendre tous les points forts du film original tout en n’omettant pas de s’accaparer le projet pour le remettre au goût du jour (la fin des années 80). S’il transpire l’énergie propre aux films de genre des 80’s, The Blob garde un esprit années 50 en situant son action dans une petite bourgade des États-Unis où chaque personnage représente une institution bien précise (le jeune vagabond, le shérif, la serveuse d’un diner, le capitaine de l’équipe de football locale…). The Blob est l’archétype du remake réussi au même titre que The Thing ou La Mouche (deux autres mastodontes des années 80 qui ont puisé leur inspiration dans des œuvres de science-fiction des années 50).

Une météorite percute la Terre. Une masse informe s’en extrait et grandit en ingérant un à un les habitants d’une ville des États-Unis. Elle se glisse partout pour traquer ses proies et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Dans cette ambiance d’enfer, Meg Penny et Brian Flagg tentent de survivre alors qu’une mystérieuse équipe gouvernementale place la ville en quarantaine.

S’il fallait « bâtariser » le sentiment que procure The Blob, il aurait sa place au rayon des « films trop cool ». Chuck Russell prend un malin plaisir à installer divers personnages auxquels nous nous identifions rapidement et pour lesquels nous ressentons un rattachement sincère. Mais The Blob est un film de sale gosse, et personne n’est à l’abri (pas même les enfants). Quand la masse gélatineuse se met en chasse, elle mange absolument tout le monde. Personne n’est épargné. Et ceux que nous pensions suffisamment consistants pour constituer les figures héroïques de l’histoire sont les premiers à en faire les frais. The Blob redistribue les cartes à chacune des attaques. Il est presque impossible de savoir qui survivra ou non. C’est un film trépidant qui ne relâche jamais sa tension et qui assume son jusqu’au boutisme avec une aisance remarquable. On ne pourrait clairement pas refaire un film du même acabit de nos jours sans risquer de se manger une déferlante de plaintes. D’autant que le film est plutôt frontal lorsqu’il s’agit de montrer les corps en pleine putréfaction. Les effets-spéciaux sont ahurissant. Mis à part les effets en stop-motion qui font datés, The Blob étonne encore par son sublime modernisme. Tourné avec un budget de 9 millions de dollars (presque moitié moins que The Thing, par exemple), The Blob transpire l’amour du travail bien fait. Voilà pourquoi le film perdure dans le temps, sa générosité visuelle marque les rétines, et elle les marque bien ! Même le slime entrevu dans SOS Fantômes 2 (sorti l’année suivante) n’a pas la même incandescence (et son budget était pourtant de 37 millions de dollars).

The Blob doit sa réussite au talent de metteur en scène de Chuck Russell. Il sait comment cadrer l’horreur et cacher les défauts visuels de son image. Véritable film de drive-in, The Blob se redécouvre dans une superbe édition disponible chez ESC Distribution. Ruez-vous dessus, il n’y en aura pas pour tout le monde.

2 Rétroliens / Pings

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