46e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville : Jour 8 + Palmarès

La 46e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville touche à sa fin. Ce seront les derniers mots sur le festival alors que nous découvrirons encore ce dimanche Petit Vampire de Joann Sfar à 11h (critique à retrouver pour la sortie du film au cinéma) et Lupin 3 The First à 14h présenté dans le cadre du partenariat avec Annecy en avant-première. Vous retrouverez également la critique pour la sortie du film au cinéma.

Slalom de Charlène Favier

Ce samedi 12 septembre, avant-dernière journée donc, nous n’avons qu’un seul long-métrage au programme, Slalom de Charlène Favier avec Noé Abita et Jérémie Rénier, qui reçoit le Prix D’Ornano Valenti, récompensant un premier film remarqué visant l’exportation américaine d’un premier film français remarqué. L’année dernière, c’était Les Misérables de Ladj Ly qui avait l’honneur du prix et d’une exportation réussie dans le circuit des salles US.
L’histoire suit Lyz, 15 ans, qui vient d’intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue. Galvanisée par son soutien, Lyz s’investit à corps perdu, physiquement et émotionnellement. Elle enchaîne les succès, mais bascule rapidement sous l’emprise absolue de Fred…
Premier long-métrage de Charléne Favier au cinéma après quelques courts-métrages, dont un déjà avec Noé Abita, Odol Gorri, en 2018, elle s’attaque avec ce film à un lourd sujet, à savoir la relation toxique entre une jeune sportive et son entraîneur. Charlène Favier évite avec bienveillance les sempiternelles grandes lignes dramatiques d’un genre flirtant souvent avec le fait divers. Dans le film, elle dresse le portrait d’une jeune fille forte tenant tête à cet homme, laquelle est fascinée, amoureuse puis devient la femme fatale le laissant sa petite condition de sportif raté et frustré. Sous ses airs poudreux ponctués de deux séquences érotiques fortes, Slalom réussit à casser les cases pour mieux s’imposer comme une belle découverte avec deux acteurs de poids, dont Noé Abita sur laquelle il faudra compter à l’avenir. 

Nous poursuivons notre courte journée avec la masterclass donnée dans la salle de conférence confrontant Barbet Schroeder, réalisateur à l’honneur cette année et Philippe Rouyer, critique de cinéma. L’échange est riche, le réalisateur suisse se livrant volontiers sur sa carrière américaine en passant de More, Le Poids du Déshonneur jusqu’à Calculs Meurtriers et Amnesia, son dernier film produit en Europe. Sur près d’une heure, Philippe Rouyer passe la carrière de Barbet Schroeder avec passion pour un échange riche. 

Philippe Rouyer et Barbet Schroeder pendant la Masterclass

Et voilà, fin de journée où l’on vous passera nos petites déambulations dans la ville et sur la plage, pour mieux finir au Mini-Golf à 22h. On en profite donc pour vous partager le palmarès du Festival, rendu dans la soirée avec des résultats surprenants. Ainsi, Vanessa Paradis  et son jury ont choisi de récompenser  The Nest de Sean Durkin. Dix ans après Martha Marcy May Marlène, le réalisateur canadien dirige Jude Law et Carrie Coon dans une descente aux enfers à cause des ambitions financières du père de famille dans les années 1980.
The Nest a également été distingué par la presse qui lui a remis le prix de la critique.

The Nest avec Jude Law et Carrie Coon

Le jury Révélation, présidé par Rebecca Zlotowski, a aussi primé The Nest, mais pas seulement. Il décerne un prix de la mise en scène à la réalisatrice  Kitty Green  pour son film The Assistant, qui plonge dans les sombres coulisses d’une boîte de production de divertissement tenu par un obscur et puissant nabab hollywoodien à travers le regard de sa jeune assistante en proie aux doutes et aux abus.

First Cow réalisé par Kelly Reichardt

Le Prix du Jury récompense cette année deux films ex aequo. Ainsi le western First Cow de Kelly Reichardt et Lorelei de Sabrina Doyle repartent avec un prix.
Pour sa part le public a été ému par le drame familial Uncle Frank d’Alan Ball. Là pas non plus une surprise en captant les échos des spectateurs dans les couloirs du festival. Le film était salué par tous, et voir les longues files d’attente pour les dernières projections du film, à n’en point douter que le bouche-à-oreille a fonctionné à plein régime.

Le palmarès complet de Deauville 2020 :

  • Grand Prix : The Nest de Sean Durkin
  • Prix du Jury ex aequo First Cow de Kelly Reichardt et Lorelei de Sabrina Doyle
  • Prix spécial du 46ème festival : Barbet Schroeder
  • Prix de la critique : The Nest de Sean Durkin
  • Prix du public : Uncle Frank d’Alan Ball
  • Prix de la révélation : The Nest de Sean Durkin
  • Prix de la mise en scène : The Assistant de Kitty Green
  • Prix d’Ornano-Valenti : Slalom de Charlène Favier

On vous donne donc rendez-vous même endroit, même date pour notre retour l’année prochaine et notre couverture de la 47e édition du festival du Cinéma Américain de Deauville. En attendant, bon vent et on vous remercie une nouvelle fois de nous avoir suivi pendant cette semaine intense. L’actualité reste présente sur Close-Up Mag et on reprend le fil normal de nos parutions dès ce lundi avec les rattrapages d’Antebellum et Je Veux Juste en Finir disponible sur Netflix depuis quelques jours.

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  1. The Nest : Fissures familiales -

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