46e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville : Jour 6

Après une grasse matinée bien méritée la veille, aujourd’hui c’est par un lever tôt que nous débutons la journée pour découvrir la première de Pierre & Lescure réalisé par Maxime Switek et Philippe Lezin. Un programme court de 56 minutes qui sera prochainement diffusé sur France 5. La même chaîne pour laquelle Pierre Lescure collabore à CàVous où il a partagé le plateau avec Maxime Switek. Des amis donc, ce qui a aidé Switek à apprivoiser le personnage Lescure pour mieux cerner Pierre. Le journaliste retrace le parcours incroyable du dirigeant et nous montrer la face B d’un homme passionné et passionnant. Ce collectionneur invétéré de mobilier années 30/40 et de musiques rock/jazz se dévoile ici comme jamais, celui qui a eu l’inspiration idéale pour faire grimper les abonnés de la grande époque de Canal+ ou des fusions Vivendi/Universal.
Dès la diffusion du documentaire sur FR5, on ne peut que de vous conseiller de vous jeter sur le film.

Pierre & Lescure réalisé par Philippe Lezin et Maxime Switek

Après un démarrage succulent, mais court, place à la découverte d’une rareté dans le cadre de l’hommage à Kirk Douglas, La Captive aux Yeux Clairs d’Howard Hawks. La descente passionnante d’un fleuve par des trappeurs en quête de commerce avec une tribu indienne. Des péripéties et des rivalités vont se greffer, surtout que les hommes du bateau détiennent prisonnière une jeune Indienne retrouvée presque morte par hasard. Kirk Douglas est beau dans ce film où il n’est pas le héros, se faisant voler la vedette bien malgré lui par Dewey Martin, découvert par Nicholas Ray dans Les Ruelles du Malheur ou aperçu dans La Maison des Otages réalisé par William Wyler avec Humphrey Bogart. Puis n’oublions pas la beauté de la captive, véritable Indienne reconnue pour ses talents de mannequin, Elizabeth Threatt dont c’est le seul rôle au cinéma. 

La Captive aux Yeux Clairs d’Howard Hawks

Pause déjeuner méritée après ce morceau d’histoire du western dans le cinéma américain pour mieux enchainer avec The Nest réalisé par Sean Durkin. Au casting du film, Jude Law est un père de famille qui expatrie tout son petit monde de New York à Londres pour son travail. Ce qui va avoir des conséquences malheureuses sur les fondations de cette famille recomposée. On ne saisit pas réellement les véritables intentions du film qui sème, au fil de son récit, des indices sur le genre et le style pour ne jamais l’embraser et finalement conclure sur sa nature première qu’est le drame classique/basique. On reste décontenancé par un manque de position du réalisateur qui s’amuse à jouer parfois avec le genre fantastique pour finalement cerner le portrait banal d’une femme laissée et trimballée par un mari en quête de richesse et de réussite. Un film élégant, mais bateau, d’un intérêt quelconque. 

The Nest avec Jude Law et Carrie Coon

Le temps à peine de goûter au soleil qui a percé le ciel normand, couvert depuis le matin, pour mieux pénétrer de nouveau la salle du C.I.D pour un hommage au Barbet Schroeder, qui se verra décerner le prix du 46e Festival de Deauville plus tard dans la soirée. À 17h, (re)découverte du Mystère Von Bulow où Jeremy Irons dévore l’écran, l’acteur ayant reçu un Oscar pour son incarnation de Claus Von Bulow, homme froid et distant accusé de tentative de meurtre sur sa richissime femme jouée par l’étonnante Glenn Close, en pleine période phare à l’époque après Les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears et Liaison Fatale avec Michael Douglas.
Barbet Schroeder a l’incroyable idée de fixer son point de vue sur la défense, bande d’avocats aux dents longues qui vont semer le trouble sur un fait divers toujours non résolu. En effet, les jeunes avocats, menés par le regretté Ron Silver, vont démonter les points avancés lors du premier procès ayant accusé Claus Von Bulow. L’histoire retiendra de cette personnalité pleine de surprises un détachement émotionnel total et sûrement l’auteur du meurtre parfait, l’accusé restant à vie marié à la richissime femme devenue légume sur un lit d’hôpital.

Le Mystère Von Bulow réalisé par Barbet Schroeder

Après cet hommage clinique à Schroeder, place maintenant au gros morceau de la journée. Dans le cadre des récupérations de la programmation de Cannes par Deauville, découverte Des Hommes, nouveau long-métrage de Lucas Belvaux avec un casting trois étoiles : Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin. Le film mêle faits divers et histoire de France faisant remonter les querelles d’un village où une génération a été traumatisée par la Guerre d’Algérie. Ils ont été appelés au moment des «  événements  » en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il ne suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.
Un casting de choix, également par les trognes jouant les jeunes soldats au front, Yoann Zimmer dans la rôle de Depardieu, gueule prometteuse de cinéma avec un charisme palpable que l’on avait croisé dans Été 85 de François Ozon et Les Fauves avec Lily Rose Depp. Des Hommes sortira en salles le 13 novembre et on vous renvoie à la critique de ce cher Alexandre publiée pour l’occasion. 

Des Hommes réalisé par Lucas Belvaux

On approche doucement de la fin de cette inespérée 46e édition du Festival de Deauville. Demain, première et seule projection presse pour nous cette semaine avec Comment Je Suis Devenu un Super-Héros avec Pio Marmaï et Benoit Poelvoorde, découverte rare d’un autre film américain de Barbet Schroeder (encore lui !) avec Le Poids du Déshonneur où Meryl Streep et Liam Neeson font l’impossible pour sauver leur fils incarné par Édouard Furlong de la prison après le meurtre d’une jeune fille.
La journée se complétera avec le plébiscité, dans les artères du festival, d’Uncle Franck réalisé par Alan Ball avec Paul Bettany, puis du film français Rouge avec Sami Bouajila et Zita Hanrot. À demain, même endroit  !

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