46e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville : Jour 2

On vous avez promis des rencontres dans le journal de bord hier. Chose promise, chose due avec la rencontre des réalisateurs du documentaire The Last Hillbilly, Diana Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe. Un voyage dans les monts des Appalaches, Kentucky de l’Est, où les gens se sentent moins Américains qu’Appalachiens. Aux États-Unis, on les appelle les « hillbillies » : les péquenauds des collines.
The Last Hillbilly est le portrait d’une famille à travers les mots de l’un d’entre eux, témoin surprenant d’un monde en train de disparaître et dont il se fait le poète. 
Nous avons rencontré les deux réalisateurs lillois ce dimanche matin au Normandy pour un bel entretien fourni et passionné. Les deux réalisateurs sont encore stupéfaits de se trouver en pleine séance de maquillage pour la présentation du film l’après-midi même, mais surtout de fouler le tapis le soir même pour la projection du film réalisé par Marie-Castille Mention Schaar, A Good Man.

The Last Hillbilly de Diane Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe

A Good Man justement, repêché de la sélection cannoise tout comme le documentaire ci-dessus, présenté en fanfare avec toute l’équipe du film. Noémie Merlant est le rayon de soleil de ce premier week-end deauvillois défendant avec beauté son rôle hors du commun de Ben qui va tomber enceinte, sa femme incarnée par Soko ne pouvant en avoir. Ben est un transgenre, ex-Sarah, jeune fille mal dans sa peau se sentant homme. Le film était présenté à 17h au CID et a reçu, à l’issue de la projection, une belle standing ovation. De quoi ravir la réalisatrice et l’actrice principale qui porte bizarrement et merveilleusement la barbe. A Good Man est prévu en salles pour 3 mars 2021.

A Good Man avec Noémie Merlant

Pour reprendre un fil normal, rembobinons un peu et revenons à 15h30. Après une pause à l’hôtel, directement l’établissement Le Royal pour rencontrer les frères Bouckherma après la projection hier soir à 22h de leur second film, Teddy
On vous en a donc déjà assez parlé, mais le focus sera complet pour cette sortie en janvier 2021 pour un film de loup-garou bien français et surprenant, qui en laissera quelques-uns sur le carreau. En attendant, la rencontre fut agréable, les réalisateurs jumeaux s’étant livrés avec sincérité sur le processus de travail et la production de ce film à faible budget, donc frustrant à certains égards. 

Ludovic et Zoran Bouckherma

Ensuite donc découverte de A Good Man, avant de découvrir le nouveau, et attendu, long-métrage de Bruno Podalydès, Les Deux Alfred. De nouveau en compagnie de son frère Denis, Bruno suit Alexandre, chômeur déclassé, a deux mois pour prouver à sa femme qu’il peut s’occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement. Problème: The Box, la start-up très friendly qui veut l’embaucher à l’essai a pour dogme : « Pas d’enfant! », et Séverine, sa future supérieure, est une « tueuse » au caractère éruptif. Pour obtenir ce poste, Alexandre doit donc mentir… La rencontre avec Arcimboldo, « entrepreneur de lui-même » et roi des petits boulots sur applis, aidera-t-elle cet homme vaillant et déboussolé à surmonter tous ces défis ?
Bruno Podalydès croque l’ubérisation de notre société avec une gourmandise propre acidulé remplie de références et de moments sincères. Le réalisateur versaillais capte avec aisance le drame vers lequel notre monde plonge en ponctuant son récit de personnages délicieux, mais surtout les nourrissant de dialogues rebondissants. Un succulent nouveau film à découvrir urgemment dès sa sortie le 13 janvier 2021. 

Les Deux Alfred de Bruno Podalydés

Sur ces belles notes, on vous donne rendez-vous demain même endroit pour notre troisième journée sur Deauville avec le beau temps présent et nous permet une nouvelle belle évasion cinéphilique cette année.

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