The Purge – Saison 2 : A Show Reborn

Alors que l’on attend avec impatience un cinquième film toujours écrit par James DeMonaco, nous étions restés insensibles à la première saison dérivée de l’univers de The Purge (American Nightmare en français) diffusée depuis 2019 sur USA Network. Une première salve d’épisodes décevants, ennuyeux, où l’on se désolidarise totalement des enjeux classiques et sans le moindre fond.
C’est donc avec un détachement certain que nous avons abordé la deuxième saison de The Purge justifiant ce retard impardonnable en termes de traitement. Mais nous étions totalement refroidis à l’idée de traiter cette nouvelle saison pour une série anthologique sous le prisme d’une nouvelle purge chaque saison.
En soi, par un délicieux clin d’œil au début du dernier épisode de la saison, on peut affirmer que cette nouvelle histoire se déroule avant le premier film réalisé par James DeMonaco. Elle débute en pleine purge où les enjeux de la saison vont se développer pour nous guider au cœur d’une année entre deux nuits de purge. Les conséquences de cette nuit de fête (sic) seront le moteur pour nous conter la trajectoire de personnages forts au sein d’une nation ressuscitée refoulant volontiers sa violence et son désarroi. Une folie pure au regard des films et des deux saisons, des nuits ahurissantes de violences gratuites, dont le troisième film en abordera le tourisme qui en découle, ainsi qu’une introduction effrontée fera également référence avec deux amies souhaitant organiser un voyage pour une purge avec un possible seul billet de retour.

Justement, les dix épisodes de cette nouvelle saison débutent par une introduction proprement cynique et furieuse, politique et sociale, sur ce que La Purge peut être pour les Américains dans leurs quotidiens, mais aussi auprès des étrangers. Ainsi, un épisode débute par un débat lors d’une émission de radio présentée par Dermot Mulroney se concluant par l’étalage malsain d’une potentielle popularité via un Facebook purgatoire où plus la tête d’une personnalité est mise à prix pour une élimination lors de la prochaine purge, plus la popularité est grande et gratifiante dans la société américaine. Nous sommes la plupart du temps au cœur d’une hérésie si énorme que, face à cela, les déclarations et les tweets de Donald Trump dans notre réalité malheureuse ne sont que polissonnerie.
Chaque introduction d’épisode est donc un plaisir pervers nous invitant vicieusement à reprendre le fil des parcours des protagonistes principaux d’une saison retrouvant enfin le coupable plaisir que sont les films.

L’intérêt de cette nouvelle fournée est de se focaliser sur un groupe de personnages pendant les 364 jours séparant les deux nuits meurtrières se retrouvant dans le final liés pour survivre ou mourir. Un médecin qui découvre un contrat sur sa tête et va enquêter pour découvrir les instigateurs, un ex-flic/braqueur de banque qui va préparer son prochain coup, une membre de la NFPA devenue paria après avoir découvert les manigances du parti ou un jeune étudiant ayant échappé à la mort et qui va l’embrasser en devenant «Dieu», chaque parcours est vif, nous captivant de bout en bout.
Cette deuxième saison est prenante, jugulée par des péripéties palpitantes. Si certaines trames sont plus intéressantes que d’autres, elles réussissent toutes à se rejoindre pour une homogénéité crédible.
Si nous passerons rapidement sur la trame de Ryan (Max Martini) et sa bande de braqueurs échafaudant le prochain casse les mettant définitivement à l’abri, c’est le parcours d’Esme (incroyable Paola Nunez) qui nous embarquera au cœur d’un complot d’état d’envergure mettant en cause la NPFA. Elle guidera les dix épisodes en quête de réponses suite aux morts suspectes de proches. La NPFA n’est pas à son premier délit, les irrégularités du processus de la purge guidant également les films, et trouve un nouvel écho fort pour une deuxième saison furieuse. Surtout si l’on rajoute le tiraillement de Ben, point sombre et transcendant de cette nouvelle saison. Si proche d’être tué lors d’un gage en pleine purge dans le premier épisode, il vivra mal l’expérience étant appelé vers le côté obscur, ricochet funèbre laissé par l’expérience d’une purge. La saison s’applique alors à suivre le personnage incarné brillamment par Joel Allen dans sa chute se façonnant en une entité morbide et iconique jubilatoire au cœur d’une saison 2 fascinante de The Purge

C’est donc avec un grand étonnement que nous avons été chambardés par cette saison 2 de The Purge disponible via la plateforme SVOD Prime Vidéo en France. Une saison 2 qui embrase enfin la folie des films réalisés par James DeMonaco pour mieux prolonger et développer l’univers à sa juste valeur. L’idée de base est jubilatoire, tout autant que la réussite diégétique qui en découle, notamment dans ces dix nouveaux épisodes ne se reposant jamais sur ses acquis, à contrario de la saison 1, mais plutôt en étendant l’univers grâce à un angle original. C’est maintenant avec impatience que nous attendons une saison 3, la série étant pour le moment renouvelée pour une nouvelle itération.

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