Permis de tuer (1989) : « J’imagine que c’est un adieu aux armes. »

James Bond

Deuxième et malheureusement dernière fois pour Timothy Dalton dans le rôle de James Bond. Après ce film, la production rencontra un problème de droits avec le personnage et le délai trop long entre les films poussa Dalton vers la sortie. Dommage encore une fois car avec une ou deux missions de plus, l’acteur aurait vraiment apposé sa patte sur le rôle auquel il apporte une gravité bienvenue et un sérieux impeccable. C’est d’autant plus appréciable dans Permis de tuer, premier Bond à être aussi violent (le seul à sortir chez nous avec une interdiction au moins de douze ans) et à voir l’agent 007 prendre une affaire de façon aussi personnelle. De fait, le côté sombre de Dalton, que le film explore, est un précurseur de l’ère Daniel Craig, lui aussi tout aussi violent et impliqué émotionnellement dans son cheminement. Le départ de Dalton n’aura pas affecté sa carrière plus que ça et si on l’attendait dans de plus grands films, il a rondement mené sa barque, oscillant entre théâtre, présence iconique dans certains films (il est savoureux dans Hot Fuzz) et dans plusieurs séries télé (dont l’excellente Penny Dreadful).

L’ordre de mission

Première mission hautement personnelle pour l’agent 007 qui agit en agent totalement indépendant, M lui ayant retiré son permis de tuer. James Bond a de quoi être remonté puisque son meilleur ami Félix Leiter et sa femme ont été sauvagement agressés le jour de leur mariage. La femme de Félix est morte tandis que ce dernier est gravement mutilé par des requins. Le responsable n’est autre que Franz Sanchez, trafiquant de drogue que Leiter et Bond avaient arrêté un peu plus tôt, et qui s’est évadé. Dès lors, Bond va tout faire pour retrouver Sanchez et l’éliminer, en faisant de même avec tous ceux qui se mettent en travers de son passage…

Après un Tuer n’est pas jouer au scénario un peu alambiqué, Permis de tuer se la joue simple dans un scénario concis et efficace, essentiellement centré sur la vendetta de Bond. On regrettera tout de même que le film ne sorte pas plus des sentiers battus de la saga, reposant finalement sur un schéma bondien somme toute classique jusque dans son dénouement mais on appréciera l’audace du scénario qui embrasse la part sombre du personnage et sa violence. Les morts brutales se succèdent ainsi à un sacré rythme (un type dévoré par des requins, une tête qui explose, un autre type empalé sur un élévateur…) et la radicalité de Bond s’apprécie grandement. Le film n’a malheureusement guère convaincu les grands fans de la saga à l’époque, mais l’on notera que les deux opus de Dalton passent très bien le cap des années et il serait dommage de bouder ce fabuleux diptyque.

Antagoniste

Franz Sanchez est un simple trafiquant de drogue certes, mais c’est un véritable salaud, sans aucune pitié pour ceux qui se dressent contre lui. Avec un penchant sadique, celui qui se considère comme un homme d’affaires, préfère la loyauté à l’argent, mais cela ne l’empêche pas de vouloir étendre son empire du trafic de drogue à l’échelle mondiale. Son tort aura été de s’en prendre à Leiter, Bond finissant par le brûler à la suite d’un affrontement dantesque entre camions citernes. Après les méchants un peu fades de Tuer n’est pas jouer, Robert Davi marque durablement les esprits, déjà de par sa fabuleuse trogne de cinéma, mais aussi de par son charisme naturel à jouer les salauds. Déjà remarqué dans Les Goonies et Piège de cristal, il poursuivra sa carrière en ne cessant jamais de tourner même si peu de films sont finalement mémorables par la suite outre Predator 2 et Showgirls.

A noter qu’il est accompagné dans son rôle de méchant par un tout jeune (c’est sa deuxième apparition dans un film) Benicio Del Toro, déjà hautement inquiétant quand il joue les méchants.

James Bond Girl

Deux femmes se disputent le cœur de James Bond dans le film. Pam Bouvier, pilote d’avion, est un des contacts de Félix Leiter connaissant l’organisation de Sanchez. Bond vient à elle en la pensant en danger et arrive à la gagner à sa cause. Femme de caractère, capable de se débrouiller d’elle-même (ce qui change de la pauvre Maryam D’Abo dans le précédent film), Pam n’en tombe pas moins sous le charme de Bond et tombera dans ses bras, non sans lui avoir donné un précieux coup de main. Son interprète Carey Lowell poursuivra sa carrière cinématographique dans des années 90 pas exceptionnelles mais loin d’être honteuses (La Nurse, Créatures Féroces, Leaving Las Vegas) mais ne fera guère parler d’elle par la suite.

Petite amie de Sanchez, Lupe Lamora ne cesse de vouloir s’échapper de son emprise mais ses escapades avec ses amants finissent toujours très mal pour les amants… Elle voit donc en Bond une issue de secours et l’aide tout en tombant dans ses bras. Elle se verrait bien passer la suite avec lui, mais il lui préférera Pam Bouvier. On est en droit de lui donner tort tant Talisa Soto dévore l’écran de son sex-appel dans le film et s’impose avec un caractère fiévreux. La comédienne aura bien du mal à s’imposer au cinéma cependant même si elle jouera la princesse Kitana dans le célèbre Mortal Kombat

Section Q

Q est bien présent dans le film, celui-ci décidant de venir en aide à Bond en dépit des ordres de M. Q se fait donc passer pour l’oncle de l’agent 007 et lui amène un joli attirail : une caméra et un appareil photo. Ce dernier émet un rayon laser quand on utilise le flash tandis que bien montée, la caméra fait un redoutable fusil à lunette, obéissant uniquement aux empreintes digitales de Bond. A noter aussi un paquet de cigarettes explosif, un balai cachant un transmetteur et un costume de raie manta sous lequel se cacher pour passer inaperçu sous l’eau…

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*