27e Festival International du Cinéma Fantastique de Gérardmer – Jour 5 + Palmarès

Dernière journée pour cette 27ème édition du festival de Gérardmer et c’est encore une fois sous une pluie battante, tombant presque à l’horizontale tant le vent est fort, que nous nous rendons de salles en salles pour découvrir les derniers films de la journée. C’est d’ailleurs une petite journée en termes de films, celle-ci étant essentiellement consacrée à des rencontres avec des cinéastes qui viendront alimenter nos colonnes ces prochaines semaines.

On commence donc de bonne heure ce dimanche avec la découverte de The Room, deuxième long-métrage de Christian Volckman, 13 ans après son avant-gardiste Renaissance. Le réalisateur revient ici à une histoire plus classique mais travaille toujours autour des mêmes thèmes, interrogeant notre société moderne et son mode de consommation toujours plus rapide. Étonnamment le film brasse des thèmes similaires à Vivarium en confrontant un couple à un enfant étrange et différent. Deux films intéressants à mettre en parallèle et sur lesquels nous reviendrons plus longuement puisque deux de nos rencontres de l’après-midi étaient avec Christian Volckman et Lorcan Finnegan, le réalisateur de Vivarium. Les deux hommes se sont volontairement étendus sur leur démarche de travail et ce qui a pu motiver la réalisation de leurs films, deux belles réussites du genre, The Room interrogeant notre consumérisme avec une belle justesse. Dommage que le film ne sorte que sur deux écrans parisiens le 25 mars prochain tant la proposition mérite d’être défendue.

The Room

En parlant de proposition méritant d’être défendue, le vrai coup de cœur du festival se trouve du côté de La dernière vie de Simon, premier long-métrage de Léo Karmann qui sort en salles dès mercredi. Une belle fable sur l’adolescence et ses affres, n’ayant pas peur d’embrasser totalement sa dimension fantastique tout en lorgnant allègrement du côté de Spielberg et Zemeckis pour sa capacité à émerveiller et à rappeler que le cinéma est décidément un art de narration incroyablement fabuleux. On regrettera alors que le film ne sorte que sur 50 écrans, montrant la frilosité de la distribution française à soutenir proprement le cinéma de genre. Un problème récurrent, également soulevé par Fabrice Du Welz lors de notre rencontre avec lui, le cinéaste se désolant que son pourtant sublime Adoration n’ait pas trouvé son public. Du Welz s’est longuement étalé sur ce qui motive son impulsion de cinéma et sur le cœur de son travail dans une interview qui sera à retrouver vendredi dans nos colonnes. Léo Karmann, ancien camarade de plateau de notre compère Mathieu Le Berre s’est également fendu d’un entretien avec nous autour de son film et de la difficulté de faire un premier film de genre en France.

La dernière vie de Simon

On a ensuite fini le festival par l’inévitable cérémonie de clôture, heureusement moins longue en remerciements que l’ouverture. On va citer le palmarès ci-dessous mais cette édition 2020 aura clairement vu le triomphe de Saint Maud, auréolé de quatre prix ! On n’aura malheureusement pas eu la chance de le voir parmi nos sélections mais on se rattrapera très vite, le film ayant trouvé un distributeur en France. On finira donc cette 27ème édition avec Warning : do not play, film d’horreur coréen dont on attendait au moins une subversion du genre propre à la Corée. Manque de bol, le film n’échappe pas à la coutume des films de clôture franchement mauvais du festival. Après Mermaid, le lac des âmes perdues l’année dernière, Warning : do not play vient piquer nos yeux, surtout après une édition plutôt réussie en termes qualitatifs. Un film tordu, incapable d’aller au-delà des clichés du genre et interminable dans sa conclusion, tâchant de se la jouer petit malin sans jamais convaincre. Heureusement un bon restaurant nous permettra de nous en remettre et d’aller dormir tranquille, des images de films plein la tête avec déjà l’envie de revenir l’année prochaine. Mais sans la pluie s’il vous plaît !

Palmarès :

Grand Prix : Saint Maud de Rose Glass

Prix du Jury : Howling Village de Takashi Shimizu

Prix de la Meilleure Musique Originale : Adam Janota Bzowski pour Saint Maud

Prix de la Critique : Saint Maud

Prix du Public : 1BR : The Apartment

Prix du Jury Jeune : Saint Maud

Grand Prix du Court-Métrage : Dibbuk de Dayan D. Oualid

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