Bilan de l'année 2019 : Top / Flop et Palmarès de la rédaction -

L’exercice revient inlassablement à chaque fin d’année, aussi sûrement que les repas de famille de Noël qui vous restent sur l’estomac. Chaque année, chaque rédaction ciné se réunit, se bat, tape des poings sur les tables, s’injure et finit par se cajoler (le champagne aidant) à propos du bilan de l’année cinéma qui vient de s’écouler. 2019 n’y échappera pas chez Close-Up avec un petit changement au programme, la volonté ludique de vous proposer un palmarès de l’année fait maison, pour souligner non seulement les films mais aussi d’autres de leurs qualités comme l’interprétation, la mise en scène et le scénario. Une façon un peu plus légère de se frotter à cet exercice parfois un peu bourratif et permettant d’offrir plus de choix pour mieux résumer cette année cinéma qui s’est montrée encore une fois très inégale mais avec des propositions audacieuses et si fortes qu’elles ont mis tout le monde d’accord.

En effet, dans le monde du cinéma aujourd’hui, on constate deux écoles différentes, d’un côté l’affadissement de l’audace et la volonté de plus en plus claire de privilégier le merchandising plutôt que la proposition cinéma. C’est, pour être clair, le cas Disney dont le dernier Star Wars tient véritablement d’arguments marketings sans fin tant celui-ci se montre incapable de raconter quoi que ce soit. L’hégémonie Disney étend d’ailleurs dangereusement son ombre sur la galaxie hollywoodienne et si quelques sursauts subsistent, montrant par exemple que l’on est capable de faire du cinéma basé sur des comics sans le destiner aux enfants (Joker, même s’il a divisé au sein de notre rédaction, est un cas d’école), il faut bien avouer que c’est de plus en plus rare.

Alors que les franchises s’aseptisent, que plusieurs studios n’ont guère plus d’idées originales à proposer (non seulement Disney et ses recyclages live à outrance mais aussi Men in Black International, certainement le film le plus lisse et le plus oubliable de l’année ?), on ne pourra que s’incliner devant des cinéastes qui résistent encore et encore à l’envahisseur et ont à cœur de proposer une véritable expérience de cinéma capable de transcender l’âme. Les deux grandes réussites de cette année, Parasite et Once Upon a time… in Hollywood sont là pour en témoigner. Et si ces deux films ont mis tout le monde d’accord (ou presque), on pourra aussi saluer The Irishman, film quasi-testamentaire de Martin Scorsese ou encore Midsommar, confirmant le talent de conteur horrifique d’Ari Aster, déjà remarqué l’année dernière avec Hérédité. De El Reino, descente aux enfers d’un homme politique espagnol à J’ai perdu mon corps, parcours émouvant d’une main pour retrouver son propriétaire en passant par Douleur et gloire ou par Le Traître, 2019 aura été, on peut le dire, une grande année cinéma car il est rare, en une seule année, de trouver tant de films aussi réussis et tant de prestations inoubliables (on retient déjà Brad Pitt, Florence Pugh, Leonardo DiCaprio, Antonio Banderas ou encore Pierfrancesco Favino).

Alors, Disney peut bien bouger ses pions et envisager de racheter le tout Hollywood s’il le veut, on trouvera encore et toujours des résistants, des hommes et des femmes qui veulent faire du cinéma, du vrai, avec les tripes et avec le cœur, pas avec des statistiques en tête. Petit tour d’horizon sur les superbes résistants de cette année en espérant que 2020 soit aussi riche !