I Smile Back : Sourire de façade.

Sélectionné pour le Festival du Film Américain de Deauville en 2015, I Smile Back trouve enfin sa place en France via la plate-forme VOD, e-cinéma.com, partenaire privilégié du festival normand. Longtemps le film a attendu une meilleure perspective de diffusion, sans succès visiblement, I Smile Back étant disponible en VOD le 3 janvier 2020.

I Smile Back raconte la vie tourmentée de Laney, une femme au foyer vivant dans une banlieue chic. Elle est mariée à un homme aimant et s’occupe des enfants lorsqu’il est au travail. Cependant, malgré la vie de rêve qu’elle semble mener, Laney est profondément mal…
Pitch révulsant pour tout opposant au cinéma indépendant américain, nous sommes avec ce film en plein dedans. I Smile Back est le long tiraillement d’une femme aux maux évidents essayant de les cacher en se faisant du mal. Rapports extra-conjugaux extrêmes, alcoolisme et drogues en marge d’une vie de famille, façade qui ne va pas mettre longtemps à s’effriter. Les ingrédients du genre sont connus et assimilés, alors ce qui nous intéresse est de savoir comment Adam Salky, réalisateur du film, va nous orchestrer le cheminement de Laney pour refaire surface.

I Smile Back est le deuxième film d’Adam Salky après l’oubliable Entre Nous Deux en 2009. S’étant fait repérer via une multitude de courts-métrages, il a surtout œuvré pour la télévision depuis 2015 en signant des épisodes de la série Blinspot. I Smile Back n’a pas eu le retentissement attendu en dépit d’être l’adaptation d’un excellent bouquin selon les critiques. Avec ce film, Salky se concentre sur le cheminement intérieur de cette mère qui cherche à régler ses maux qui la consument de l’intérieur. Après des retrouvailles inanimées avec son père, on comprend que les problèmes ont trouvés leurs racines : le départ du père à la tendre enfance. Un manque de repères évident pour Laney qui reproduit le même schéma aujourd’hui adulte. Mais encore ? Rien d’autre à proprement parler, le personnage principal continuant son échappée en flirtant violemment dans les bars, tentant de se suicider en voiture et claquant finalement la porte de chez elle. Elle reproduit la perspective de son père dont elle est visiblement proche en termes d’émotion et de sensibilité.

Une femme qui se détruit à petit feu, s’étouffant dans la drogue et noyant son mal dans l’alcool. Même la rehab au début du film n’y fait rien. Pour le rôle de Laney, Sarah Silverman casse son image. Actrice reconnue aux États-Unis sur la scène comique, elle est reine du Stand-Up s’étant fait remarquer pour ses rôles dans diverses comédies comme Mary à tout prix, Rock Academy ou dans son show, The Sarah Silverman Program. Elle est aussi, et surtout la voix de Vanellope Von Schweetz dans Les Mondes de Ralph. Doubleuse active, on peut l’entendre dans American Dad, Les Simpson ou Futurama.
Dans I Smile Back, elle brise la muraille et s’investit totalement dans ce rôle complexe et antipathique. Il fallait bien une actrice de sa trempe pour tenir le film, notamment pour le territoire américain, en France Sarah Silverman étant totalement méconnue. D’où notre manque d’empathie pour elle, Adam Salky n’allant pas chercher le moindre soutien autrement, le personnage restant désagréable de bout en bout. Foncièrement dommage pour le film, car la proposition ne manquait pas d’intérêts. I Smile Back pêche par une froideur rebutante et une indifférence envers le spectateur agissant comme un décrocheur inévitable. Heureusement le long-métrage a pour lui sa courte durée.

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