Édito – Semaine 52

Comment ne pas parler de Star Wars cette semaine, la saga ayant sorti son dernier opus, loin d’être le grand final attendu, resserrant son emprise sur les salles et multiplexes de cinéma en totale dévotion. En cela, mon cinéma de banlieue offre pas moins de quatre salles sur treize au film dans toutes les versions possibles, sauf X ! Version française avec ou sans 3D ou, au choix, la version originale avec ou sans 3D… Pas moins de 4 salles pour un seul film qui ne fait plus le plein (ou beaucoup moins qu’avant) tant l’attente n’est plus la même. Nous profitons d’un film tous les deux ans pour une recette, autrefois magique, devenue un fast-food de cinéma, un produit de consommation en masse avec toutes sortes de produits dérivés dont les stocks inépuisables finissent un beau jour chez les déstockeurs à moins 70%.
Star Wars est devenu de la food porn qui s’efforce de plaire à tout le monde. Les trois derniers films sont de savants calculs pour rameuter les anciens, les jeunes générations – filles comme garçons – à qui des poupées doivent être vendues à tout pris.

Nous avions des réserves sur Le Réveil de la Force, puis nous étions rassurés par Les Derniers Jedi avant de tomber des nues… L’Ascension de Skywalker est une conclusion qui se hâte à faire du vent en ne prenant pas le moindre risque… Cette dernière trilogie est une soupe de pois chiches gonflant le ventre tout en alignant une succession de scènes et de péripéties qui se ressemblent toutes créant un miroir permanent entre les films. À bien revoir les trois derniers longs-métrages, il se passe toujours la même chose. Je parle bien sûr des épisodes 7, 8 et 9 où les événements placebos des péripéties sont les mêmes ! On nous raconte la même histoire depuis trois films… Niveau foutage de gueule, nous avons atteint un sommet pas encore gravi. Rian Johnson a balancé un peu de poussière de sable dans la mécanique pour essayer d’obtenir un semblant de film (son À Couteaux Tirés sortis le mois dernier démontre tout le talent du bonhomme). Mais J.J. Abrams, entre égocentrisme et parjure, se donne corps et âme à Disney, côté obscur de la force, pour servir la soupe avec habilité. Star Wars chez Disney ne ressemble finalement à rien. Disney y gagne au change comme toujours, mais le fan et cinéphile perd au final beaucoup, les films étant des monstres de Frankenstein avec son trop-plein de personnages inutiles (Finn seulement là pour plaire aux Afro-Américains/Rose pour conquérir le marché asiatique/Poe pour attacher les garçons turbulents de la cour de récréation) et les anciens, au départ têtes de gondole tout en étant girouette d’un système les sortant de la naphtaline pour mieux assassiner leurs personnages cultes pour un semblant de tragédies forcées. 

Star Wars chez Disney, ce n’est que du vent pour mieux vous vendre une sauce BBQ rance avec des poils de Chewie dedans. Demandons remboursement pour cette farce galactique qui nous aura bien pris pour des étrons d’Ewoks, un grand soufflement de rien juste pour prendre les deniers de gamins fans qui vont demander toute la nouvelle collection de jouets à Noël. Les parents vont bien sûr foncer sur leur application Amazon pour commander, un cercle vicieux américain profitant des fêtes pour nous refiler leurs herpès culturels. Star Wars ne sort pas inutilement depuis 5 ans en décembre… Il faut écouler ensuite les tonnes de plastiques non recyclables modelés brièvement à l’effigie des pseudo héros d’une nouvelle trilogie en carton à peine ajustée avec du scotch pour tenir au moins le temps de son exploitation et sa disponibilité sur Disney+, plateforme aux grandes oreilles d’un studio qui mériterait bien que l’on les lui tire un peu pour remettre son empire d’attaque.

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