6 Underground : Destruction Derby !

Nous avions laissé Michael Bay en triste état avec le dernier opus de la saga Transformers: The Last Knight. Échec critique et public, le dernier opus des aventures des jouets Hasbro enterre la licence, mais point la carrière de Michael Bay qui en a vu d’autres, notamment l’échec de The Island.
Le trublion d’Hollywood rebondit donc rapidement avec 6 Underground, disponible depuis le 13 décembre sur Netflix. À savoir que le projet n’était pas destiné à la plateforme VOD au départ, mais bien un projet cinéma produit par SkyDance et David Ellison, Ian Bryce et Michael Bay himself. Mais dans sa volonté de cataloguer toujours plus de projets prestigieux à l’image de The Irishman ou Triple Frontier de J.C Chandor, 6 Underground passe sous bannière Netflix pour une exclusivité totale.

Dire que nous aurions souhaité voir le film en salles serait vous mentir. 6 Underground convient parfaitement à être un divertissement du samedi soir, les pieds en éventails face au feu de cheminée ou sous un plaid. Programme idéal pour les moments farniente mettant OFF votre cerveau, 6 Underground est un pur produit siglé «Michael Bay». Tout commence à Florence avec une course poursuite interminable et dantesque où la ville est ravagée par Ryan Reynolds et sa troupe, Dave Franco se prenant pour Baby Driver, un peu trop même. L’orchestration donne le punch nécessaire en nous cueillant à froid. Les ennemis sortent de nulle part, les cascades s’enchaînent et les dommages collatéraux aussi. Les passants sont écrasés, un bébé est à la limite de se faire emporter, quand les ennemis, véritables chairs à canon, se déchiquettent dans un amas de bruit et de fureur. Nous sommes jamais loin de Fast & Furious au cœur de cette séquence où l’on ne fera pas confiance au réalisateur pour une gestion crédible de la cartographie de la ville. Florence est soulevée sans la moindre répercussion… Michael Bay fait fi de toute vraisemblance, et l’on s’en cogne tellement à force d’être trimballé dans tous les sens.

6 Underground est un jeu vidéo life sans la moindre limite. On enchaîne les missions et les checkpoints avec son lot de destructions massives entre Las Vegas, Hong Kong et le Turgistan. Tout cela dans le but de faire tomber le dictateur de ce pays fictif par un groupe de six mercenaires engagés par Ryan Reynolds, un mystérieux milliardaire. Pour parler de ce dernier, il est une nouvelle fois Ryan Reynolds, entre humour bidon (que l’on adore) et charisme d’un suppositoire. L’acteur fait le job, il aspire l’écran par une photogénie évidente et un bagout soûlant. À ses côtés, une bande de jeunes et beaux volontaires qui ont accepté de disparaître, notamment Mélanie Laurent que l’on retrouve avec stupéfaction dans le rôle d’une badass sexy à en mourir maniant avec dextérité les flingues. Les séquences à Florence et à Las Vegas la mettent particulièrement en valeur. Tout comme, au passage, Ben Hardy à Hong-Kong dans un numéro de Parkour démentiel.

Michael Bay réussit à mettre en valeur chaque protagoniste au cœur d’un gros bordel déstructuré, voire haché. 6 Underground facilite difficilement l’intégration du spectateur au cœur de son récit morcelé. Qui sont les personnages? Comment créer l’empathie? Les réponses sont données au fur et à mesure des 128 minutes du film. Au départ, on se base sur des chiffres, à défaut des couleurs chez Tarantino, puis sur les acteurs à l’écran. Le long-métrage ne cherche pas autre chose, on dirait même plus que Netflix cherche à créer une ligne de jouets avec ce produit marketing évident, alignant les publicités pour les marques partenaires et la volonté de la plateforme américaine d’en tirer une série de films avec Ryan Reynolds en tête de gondole. Pendant ce temps-là, Michael Bay se focalise sur Robopocalypse, projet initié par Steven Spielberg il y a quelques années. Pas sûr de revoir Bay reprendre les potentielles suites se contentant d’une place de producteur, rôle qui parfois lui sied mieux. En tout cas, 6 Underground est un gloubi-boulga inarrêtable, voire indigeste, à près de 150 millions de dollars, le plus gros budget pour une production Netflix après The Irishman de Martin Scorsese.

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  1. Ambulance : On vous rappelle qu'il ne faut pas tirer dessus. -

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