Bons Baisers de Russie (1963) : « Du vin rouge avec le poisson, j’aurais du me méfier ».

James Bond

Six mois ont passés suite aux péripéties en Jamaïque. James Bond se la coule douce au bord d’un lac avec Sylvia Trench, retrouvée après leur face-à-face au Club, et à qui il doit un « déjeuner ». Mais la partie de plaisir sera de courte durée, 007 est appelé par M pour une mission à Istanbul. Pas de changements flagrants pour James Bond avec cette nouvelle aventure qui l’envoie en Europe de l’Est.
Sean Connery expérimente encore un peu son personnage avant l’accomplissement dans Goldfinger. Suite au succès surprise pour la United Artists de Dr No, le studio commande à Eon Productions un nouveau film dans la foulée. Sean Connery touche alors un gros salaire pour reprendre le rôle, qui fait de l’acteur écossais une star et qu’il porte de fringante façon. Il enchainera l’année suivante avec Goldfinger réalisé par Guy Hamilton.

L’ordre de Mission

James Bond traverse toute l’Europe de l’Est dans ce second film qui accentue le côté espionnage. Ce sera bien le seul film, la saga préférant ensuite se focaliser sur l’aventure et l’action d’un 007 plus action star qu’agent des renseignements. Au cœur du Bosphore et en pleine guerre froide, 007 affronte des agents doubles du SMERSH travaillant pour SPECTRE, organisation secrète oeuvrant pour la conquête du monde. C’est un peu bateau dit comme cela, mais la structure, sous la coupe d’Ernst Stavro Blofeld et son chat blanc, est prête à tout pour mettre la main sur le Lektor, une machine de déchiffrement top secret. Bons Baisers de Russie nous fait le grand tour de l’Istanbul de l’époque, magnifique ville avec son souk et ses souterrains noyés comme passages secrets empruntés en gondole pour mieux espionner au cœur de la ville.
La mission va aussi emmener 007 dans l’Orient-Express pour une grande partie du film où il affrontera son antagoniste pour une séquence culte. Ensuite, c’est un plagiat à la Mort aux Trousses d’Hitchcock que se permet Terrence Young avant une dernière mésaventure à Venise pour éliminer Klebb, agent double du SMERSH, 3e dans la hiérarchie du SPECTRE.

Antagoniste

Rosa Klebb

Justement, parlons-en des ennemis de Bond pour ce second film. On croise pour la première fois Ernst Stavro Blofeld sur son yacht préconisant la mission et l’ordre d’éliminer 007. Mais le film oppose deux grands méchants à Bond. Tout d’abord Donald « Red » Grant, agent du Spectre chargé de surveiller et d’éliminer Bond. Le film débute, pour sa séquence pré-générique, par un entrainement au cœur d’un labyrinthe où Grant fait face à une copie de Bond. L’astuce fonctionne à la toute première découverte du film, avant de s’apercevoir, par une vulgaire coupe de montage, que ce n’était qu’un masque sur un cobaye pas bien finaud. L’opposition entre Bond et Grant va toutefois déboucher sur une fameuse séquence de combat dans l’Orient-Express, séquence qui deviendra une référence canonique dans la saga. Chaque acteur (ou presque) aura le droit à sa séquence dans un train. Sam Mendes y fait d’ailleurs référence dans SPECTRE avec le combat contre Hinx, l’homme de main de Blofeld. Concernant le deuxième antagoniste du film, il s’agit du Colonel Rosa Klebb, N°3 du SPECTRE qui va initier l’ordre à Tatiana Romanova de charmer James Bond pour mieux l’éliminer et appliquer l’ordre de mission pour voler le Lektor. Doté d’un regard sec sous des impulsions discrètes de lesbianisme avouées lors de sa rencontre avec l’agent Romanova, c’est cette dernière qui volera au secours de Bond lors d’un dernier affrontement à la lame pédestre empoisonnée pour un pas de danse pas forcément pointue selon Bond. 

James Bond Girl

Compliqué de passer après Honey Rider et la plastique parfaite d’Ursula Andress. Pourtant, si elle n’est pas la plus reconnue des James Bond Girl, Daniela Bianchi a des atouts à faire valoir. Tout d’abord, elle est une magnifique femme, mannequin à la plastique parfaite, mais surtout à la beauté envoutante. Elle n’a que trois petits rôles au cinéma avant le tournage de Bons Baisers de Russie, qui fera d’elle une présence remarquée dans le cinéma européen des années 60. C’est avec le second volet des aventures de James Bond que sa carrière explose pour enchaîner des simili-copies pour le cinéma italien. Peu de films à retenir outre L’Affaire Lady Chaplin ou La Gloire des Canailles. Elle s’emploie dans des séries B pendant une dizaine d’années avant de se marier avec un grand armateur génois, à qui elle se consacrera ainsi que sa famille. Elle ne tournera plus jamais de longs-métrages après 1968 et son dernier rôle dans Scacco Internazionale. Petite note pour signaler que nous retrouvons Sylvia Trench en introduction du film passant du bon temps avec Bond au bord d’un lac pour un déjeuner érotique. Eunice Gayson reprend le rôle pour sa dernière apparition dans la saga Bond. 

Section Q

Ce second film des aventures de l’agent secret 007 est à souligner pour la première apparition de Desmond Llewelyn dans le rôle de Q. Il n’est pas nommé spécifiquement par ce biais par M, mais c’est tout comme. Pour les besoins de la nouvelle mission de Bond, il présente une valise sur-équipé avec de la monnaie, un couteau dissimulé et une activation pour transformer la valise en bombe fumigène. Ce qui servira pas mal à 007 dans l’Orient-Express. Q lui présente aussi un fusil démontable se rangeant dans sa crosse. Les premiers gadgets officiels de la section Q avant la déferlante dans les films suivants, notamment une certaine Aston Martin dans Goldfinger.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*