Terminator – Dark Fate : Un sombre destin en boucle !

Sombre destin que celui de la saga Terminator. Des films à la volée qui souhaitent faire canon de leurs péripéties ronflantes à coup de courses poursuites et de créations foireuses de robots tueurs qui se ressemblent tous. Entre Un Soulèvement des Machines souhaitant, tout au mieux, faire aussi bien que Le Jugement Dernier, une Renaissance repartant de zéro et un Genisys récrivant l’histoire avec désinvolture, les fans et cinéphiles ne savaient plus trop en lequel croire. Mais avec Dark Fate, fallait-il au moins croire en quelque chose dans cette supercherie grand-guignolesque qui rajoute encore de l’huile sur le feu pour mieux s’immoler.

La série Terminator est reprise en mains par James Cameron depuis le flop de Genisys. Le réalisateur des deux premiers films a récupéré les droits dont il confie la réalisation à Tim Miller, responsable de Deadpool, tout en supervisant la production. James Cameron nous refait le coup à la Alita – Battle Angel dont il avait confié les rênes à Robert Rodriguez. Avec Terminator Dark Fate, il signe le scénario et produit le film, dont on l’espère il ne se désolidarisera pas dans quelques années. À l’image de Genisys où il avait donné story-boards et une première version d’un scénario pour un potentiel Terminator prévu pour après Titanic. Genisys qu’il avait soutenu à sa sortie et avait reçu donc son approbation (il)légitime, au contraire du T3 de Jonathan Mostow et de Renaissance de McG.
Bref, tout cela était donc du vent, le temps pour le réalisateur d’Avatar de récupérer les droits et d’en jouir pour gagner encore plus de pépettes. Surtout au vu du résultat mi-figue mi-raisin d’un film ressortant sur ses grands chevaux pour mieux servir une soupe réchauffée.
De nos jours à Mexico. Dani Ramos, 21 ans, travaille sur une chaîne de montage dans une usine automobile. Celle-ci voit sa vie bouleversée quand elle se retrouve soudainement confrontée à 2 inconnus : d’un côté Gabriel, une machine Terminator des plus évoluées, indestructible et protéiforme, un « Rev-9 », venue du futur pour la tuer ; de l’autre Grace, un super-soldat génétiquement augmenté, envoyé pour la protéger. Embarquées dans une haletante course-poursuite à travers la ville, Dani et Grace ne doivent leur salut qu’à l’intervention de la redoutable Sarah Connor, qui, avec l’aide d’une source mystérieuse, traque les Terminators depuis des décennies. Déterminées à rejoindre cet allié inconnu au Texas, elles se mettent en route, mais le Terminator Rev-9 les poursuit sans relâche, de même que la police, les drones et les patrouilles frontalières… L’enjeu est d’autant plus grand que sauver Dani, c’est sauver l’avenir de l’humanité. 

Et bla-bla… Sauver l’humanité et détruire SkyNet… premier point noir du film, le nouveau super-robot tueur a un prénom et se nomme Gabriel… Puis quoi encore, il cultive un potager et sert la soupe le soir à des migrants à Châtelet-Les-Halles  ?
Quoi de neuf à l’horizon sous ce beau soleil de Mexico ? On a cette impression à tout moment que l’on va entendre Luis Mariano pendant que l’on suit la fuite en avant d’une jeune Mexicaine amenée à être une leader dans la lutte contre les machines. Bref, toujours la même rengaine quand bien même le futur est réécrit et le passé aussi.

Dark Fate démarre sur une introduction expliquant l’absence de John Connor du film et le fait qu’un autre personnage prenne sa place dans la résistance. Évacué tristement en 15 secondes donnant cette amère impression de se désolidariser cyniquement d’un héritage fort qu’est Terminator 2. Cette introduction est comme dénigrer le film pour mieux passer à autre chose. L’histoire de la saga – et du cinéma – est comme trop lourde à porter pour Dark Fate qui fait fit de tout passé, tout en s’en satisfaisant pour mieux tirer sur la fibre nostalgique. Edward Furlong est dans un état trop déplorable pour assumer son retour, alors Sarah Connor sera le reflet d’une époque bien meilleure qui accrédite ce nouveau volet comme une suite légitime.
À l’image du retour éternel d’Arnold Schwarzenegger qui sera de toutes les reconstructions possibles d’une saga opportuniste au possible au niveau de ses acteurs majeurs. Arnold qui reprend l’ossature d’un T-800 de fortune et justifie sa présence de la plus déplorable des manières. Pire, sa survie parmi les hommes passe outre toutes les attentes du public subjugué par une pirouette niveau CE1 en termes d’excuse. 

Terminator Dark Fate n’a pour lui que sa légitimité en tant que suite officielle approuvée par James Cameron. Le film n’est rien d’autre qu’un plat réchauffé pour prendre la température au niveau du public et des fans. Non pas que le film appelle à des suites évidentes (quoique), mais il est évident que le scénario joue la facilité pour ne pas froisser personne. Le film assure le spectacle à base de bruit et de destructions massives – Mexico s’en souviendra longtemps – mais ce Destin Sombre ne procure rien de neuf à la saga, et cela nous désole.

Le pire est qu’il n’essaye pas la moindre seconde. Le Rev-9, nouveau robot programmé pour un génocide complet n’est qu’une énième copie du T-1000 mise à jour et Grace, ange-gardienne pour Dani, n’est que Kyle Reese féminisé en pleine période #MeToo avec quelques modifications notoires déjà aperçues chez Marcus dans Renaissance.
Les différents films Terminator, quand bien même n’appartiennent-ils point au fil narratif équivalent, se vampirisent volontairement pour apporter sa patte à l’édifice. Sarah Connor qui revient jouant sur sa vieillesse et son côté obsolète façon Schwarzy dans Genisys, en plus d’un alcoolisme cité, mais jamais visible (attention à l’image bien lisse !), et d’un souvenir d’un John Connor, seul réel personnage intéressant de la saga qui laisse sa place à une jeune femme mexicaine (#MeToo+++ again!!) totalement insipide sans la moindre perspective intéressante que de ressasser la même rengaine de résistance contre les machines et son émancipation envers ce monde cruel qui peut vriller en jugement dernier à tout moment.

Terminator Dark Fate ne fait que de repousser le problème ad vitam æternam, pour mieux nous prendre nos deniers de la semaine vendant encore et encore les mérites d’une saga aujourd’hui obsolète. Ce n’est pas le T-800 ou Sarah Connor aux rides profondes qui sont caducs, mais la saga Terminator qui devient anachronique en termes de cinéma. À l’image de sagas telles que Predator, Alien ou même Die Hard, Terminator est un mythe dépassé, top vieux pour ses conneries, dont personnes, depuis 30 ans, n’ont su trouver le bon angle pour une évolution convenable. Genisys a essayé quelque chose de neuf avec l’insuccès et l’impopularité que l’on connaît aujourd’hui, peut-être la nouvelle génération se satisfera d’un produit oxydé de toute part qui laisse effectivement présager une sombre destinée.

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