La maison de la mort : Une maison sachant recevoir

Distributeur toujours aussi éclectique, Carlotta Films a entamé la deuxième partie de l’année 2019 en s’attaquant au cinéma de genre. Alors que Razorback, Cujo et Christine sont d’ores et déjà sorties en blu-ray, Angel Heart a eu le droit à une ressortie et c’est désormais à La Maison de la mort de pouvoir se targuer d’une ressortie en salles en copie restaurée, le 25 septembre prochain, l’occasion de redécouvrir ce film macabre réalisé par James Whale en 1932 entre ses deux opus de Frankenstein. Auparavant titré Une soirée étrange en France, La Maison de la mort est un thriller macabre dans lequel on trouve une maison inquiétante avec ses secrets, ses recoins sombres et sa famille dysfonctionnelle. Tout ce qu’il faut pour passer une bonne soirée donc.

Le film nous raconte la mésaventure de plusieurs personnes qui, par une nuit d’orage, ne trouvent pas d’autre refuge qu’une vieille maison habitée par un frère, sa sœur et leur inquiétant serviteur massif et mutique, forcément campé par Boris Karloff, une fois de plus méconnaissable. Très vite, la présence de ces nouveaux venus ne tarde pas de troubler les lieux, abritant un vieillard centenaire et un fou pyromane (incarné par un glaçant Brember Wills). Évidemment, le film étant une série B, tout va très vite. Les personnages débarquent, se confrontent aux secrets de la maison et à peine a-t-on le temps de souffler que les voilà déjà repartis.

La courte durée du film (1h10) lui permet néanmoins de créer une atmosphère bien particulière. Metteur en scène inventif, Whale collabore avec le directeur de la photographie Arthur Edeson (qui avait déjà travaillé sur Frankenstein et qui donnera naissance aux images de L’homme invisible ou Casablanca) pour mieux faire trembler son spectateur : les couloirs sombres sont terrifiants tandis que les jeux de lumière et d’ombre ne manquent pas de souligner l’étrangeté régnant dans la maison.

Si la mise en scène est très belle, le scénario aurait pu être plus soigné. Les personnages sont rapidement esquissés, tombent amoureux et font des projets de mariage en une nuit. Au-delà d’un certain manque de crédibilité dans les relations développées (que des acteurs comme Melvyn Douglas, Charles Laughton, Gloria Stuart, Raymond Massey ou Lillian Bond parviennent à rendre justes), on a de la difficulté à s’attacher aux personnages autrement que par leur curiosité pour cette étrange maison. Même si derrière ces cinq arrivants dans la maison, on devine un léger fond social, esquissé par le personnage de Charles Laughton. Surtout, pour un film de genre, on regrettera que le scénario n’ait pas plus poussé le potentiel de son décor et de toutes ses possibilités pour livrer le film macabre que l’on était en mesure d’attendre. Reste néanmoins un moment hautement divertissant, idéal à visionner par une belle soirée orageuse.

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