Inséparables : Des gars sympas pour un film sympa.

Le distributeur d’Inséparables a bien réussi son coup en nous aguichant avec une bande-annonce épicée et la mise en avant d’un duo détonnant. Alban Ivanov et Ahmed Sylla, révélation de la comédie française ses dernières années, qui font équipe, plutôt deviennent « copains » dans un film en salles le 4 septembre 2019.
Ils se sont rencontrés en prison après une arnaque de Mika, incarné par Ahmed Sylla, et une séquence introductive gênante dans un tribunal. Puis tout commence avec la rencontre avec Poutine qu’interprète avec délectation Alban Ivanov. Un personnage décalé jamais vraiment méchant, plutôt amical et protecteur qui déteste l’irrespect.
Tout commence donc en prison pour une gentille comédie détonnante ne volant jamais bien haute. Inséparables rentre dans les standards de la télévision, en soit le groupe M6, pour de multiples diffusions en prime soit sur la chaîne principale, voire W9 en cas de flop. Une production à l’image du premier film de Varante Soudjan, Walter, qui vient justement de sortir en vidéo après un petit succès lors de sa sortie en mars dernier avec près de 400 000 entrées. Une sécurité qui a rassuré la chaîne pour produire et exploité six mois après, Inséparables, écrit de nouveau avec Thomas Pone.

Varante Soudjan est un réalisateur quadra ayant fait ses armes avec quelques courts-métrages, puis de la série TV avec Ahmed Sylla et la captation des spectacles de ce dernier et celui d’Alban Ivanov. La boucle est bouclée, Ivanov faisant déjà partie du cast de Walter dans le rôle incongru de Goran. Ici, il est plus à l’aise avec le rôle de Poutine, prisonnier autiste et copain remarquable un brin dangereux qui va aider Mika à se sortir de vieilles affaires d’arnaques. Comme on l’a souligné plus, ça ne vole jamais bien haut se référant en permanence au cinéma américain sans le budget ni le même talent. Mais attention, Inséparables est un joyeux programme. De ceux où l’on passe un agréable moment, où l’on rit volontiers aux vannes et aux péripéties. Mais nous sommes plus proches de Claude Zidi de La Totale que de James Cameron avec True Lies. Un programme bien français qui fait ce qu’il peut pour divertir le public un soir de semaine à la télévision.

Inséparables n’est sincèrement pas un programme de cinéma. Au mieux avec votre carte illimitée limitant la casse d’avoir à payer entre 7€ (au mieux) et 14,90€ (au pire du pire) pour découvrir Inséparables. Le film ne vaut pas ce tarif. Il est une comédie à découvrir en VOD ou lors de son passage à la télévision. Une comédie amusante au duo irréprochable, car faisant en permanence le job. Mais il est de notre sincérité et notre intégrité d’avertir que le film ne vaut pas le prix d’une place de cinéma. Parce que le cinéma est devenu cher et que le choix d’un film est devenu crucial pour une sortie loisir réussie. D’autres longs-métrages sortent la même semaine de bien meilleures qualités ou sont encore en salles où vous en aurez pour votre argent.
Inséparables est une agréable comédie d’aventure qui souhaite se rapprocher du travail de Francis Veber (Les Compères/La Chèvre), mais peine à lui arriver à l’ongle de l’orteil. C’est gentil, les bad guy ne sont pas vraiment méchants, tout tombe à plat pour le meilleur des mondes dans le sud de la France avec un placement éhonté de marque du Hard Discount pour justifier la situation du héros. Le film démontre alors que l’on essaye encore de faire du neuf avec du vieux pour une nouvelle génération pas très regardante. Ivanov se la joue Depardieu/Jean Reno et Ahmed Sylla est une variante de Pierre Richard/Christian Clavier. Toutefois, on est très loin de L’Opération Corned Beef ou Tais-Toi, voire de The Nice Guys que le réalisateur cite volontairement comme approche. Mais n’est pas Shane Black ou Walter Hill qui veut.

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