Le Quatrième Homme : Test Blu-ray

Réalisateur : Phil Karlson / Casting : John Payne, Coleen Gray, Preston Foster, Lee Van Cleff, Jack Elam, Neville Brand / Genre : Film Noir / Compositeur : Paul Sawtell / Date de sortie : 22 avril 1953 (France) / Durée : 99 minutes / Pays : Etats-Unis

Synopsis : Joe Rolfe, un ancien détenu, est arrêté pour l’attaque d’un camion blindé où quatre gangsters masqués ont dérobé 1,2 millions de dollars en petites coupures. Après avoir subi un interrogatoire musclé orchestré par la police, il ressort blanchi. Mais Joe n’en reste pas là pour autant et avec l’aide de ses complices mafieux, il retrouve la trace d’un des braqueurs et usurpe son identité sans éveiller le moindre soupçon…

Critique film : Riche idée de la part de Rimini Editions de sortir ce film de Phil Karlson admiré par Quentin Tarantino et Martin Scorsese. L’occasion de découvrir l’une des œuvres majeures d’un cinéaste un peu oublié mais néanmoins cité de temps en temps au détour de conversations cinéphiles animées.

Le quatrième homme (on préfèrera cependant le titre original, Kansas City Confidential) est un de ces titres peuplant le genre foisonnant du film noir avec ce qu’il faut d’ambivalence morale pour séduire. L’idée de départ est sacrément forte : à la suite d’un braquage organisé de façon tout à fait efficace, Joe Rolfe, ancien détenu, est arrêté par la police et porte le chapeau à la place des quatre coupables. Libéré pour faute de preuves, il a cependant perdu son boulot et sa réputation. Il décide alors de retrouver les responsables du vol et prend l’identité de l’un d’eux, chacun des braqueurs ayant été recruté séparément et ne s’étant jamais vu sans masques…

A partir de cette idée, Phil Karlson brode un film solide, se concentrant essentiellement sur le parcours de Joe, personnage en quête d’une certaine forme de rédemption. La force du Quatrième homme est de ne jamais se reposer sur ses acquis, amenant de la tension dans la seconde partie du récit où Joe s’infiltre parmi les hommes qu’il recherche tout en présentant d’autres personnages avec beaucoup de nuances (comme celui de Preston Foster, le cerveau du braquage dont on comprendra plus tard les motivations). Le film est noir certes mais il s’agit ici plus de se refaire un nom et de laver son honneur plutôt que de se diriger vers un destin fataliste contre lequel on ne peut rien. En ajoutant une touche de peinture sociale à l’ensemble et en garnissant son casting de sacrées gueules (John Payne parfait en américain lambda voulant laver son honneur, Lee Van Cleef et Jack Elam troubles comme il faut en truands), Karlson signe une œuvre singulière dont on appréciera l’efficacité redoutable.

Date de sortie vidéo : 16 juillet 2019 chez Rimini Editions

Informations Techniques : Format 1.33 -MPEG-4 AVC Video – 1080p – 16 :9 – Audio Anglais DTS-HD Master Audio Mono 2.0 – Sous-Titres Français

Test Blu-ray / DVD :

Image : Les droits du film étant tombés dans le domaine public, Rimini a pu s’emparer de la copie déjà sortie aux États-Unis chez The Film Detective pour nous offrir la meilleure version restaurée possible. Il en résulte un très beau master respectant le grain original, parfois parcouru de quelques légers défauts inhérents au matériau de base mais qui n’en reste pas moins solide avec notamment de très beaux contrastes. On déplorera seulement des blancs très clairs, parfois un peu trop.

Son : Il n’y a que la version originale disponible sur l’édition, en Mono 2.0 là où dans une édition précédente en 2011, Wild Side avait déniché la version française. Rien de dramatique cependant, la piste sonore (avec sous-titres français non-imposés) est de qualité, bien équilibrée. Subsiste un léger souffle en arrière-plan mais pas de quoi s’affoler non plus.

Bonus Blu-ray / DVD :

– Phil Karlson par Jean-François Rauger : Cette vidéo, réalisée à l’occasion de la rétrospective Phil Karlson à la Cinémathèque Française en 2014 voit le toujours aussi passionnant Jean-François Rauger revenir brièvement sur la carrière de Phil Karlson et sur les thèmes de prédilection parcourant l’œuvre du cinéaste notamment la dénonciation de la corruption de l’Amérique d’après-guerre. De quoi nous donner envie d’élargir notre connaissance des films de Karlson.

– Ces hommes qui avancent masqués : Ce livret de 32 pages écrit par Christophe Chavdia revient sur la genèse du film et ses différentes moutures pour éviter la censure, sur le parcours de son producteur Edward Small ainsi que sur celui de Phil Karlson dont Chavdia célèbre, comme Jean-François Rauger, le souffle créateur. Cela permet d’être bien complet sur le film et d’avoir toutes les clés en main pour l’aborder.

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