Jessica Jones – Saison 3 : Il en aura fallu du temps pour en arriver là…

La dernière résistante est là ! Touchées par une série d’annulations, toutes les séries Marvel sur Netflix ont rapidement déçu tous les espoirs portées en elles et ce assez rapidement, à mesure que les 13 épisodes commandés par saison se sont avérés beaucoup trop décousus pour le bien des séries. Si dès le début, Jessica Jones avait attiré avec son héroïne sortie tout droit d’un film noir et son méchant ultra-charismatique interprété par David Tennant, la deuxième saison de la série avait enfoncé le clou, nous plongeant dans un coma léthargique qui nous laissait farouchement indifférent aux enjeux mis en place. Avec cette troisième saison, la série avait donc la tâche de redresser la barre et surtout, étant la seule série Marvel chez Netflix à être encore en production au moment de son annulation, parvenir à une conclusion satisfaisante, histoire de ne pas trop nous laisser sur la faim…

Alors que les premiers épisodes de la saison laissent présager que la série n’a pas beaucoup changé depuis sa seconde saison, continuant, de façon totalement improbable à s’intéresser à des personnages fades au possible (Jeri Hogarth et son histoire d’amour, Malcolm et ses doutes sur le trajet qu’il suit), il faudra attendre l’apparition du méchant principal pour que les choses décollent et permettent à Jessica Jones de retrouver un peu d’ampleur. En mettant Jessica face à Gregory Sallinger, un serial-killer froid et intelligent, sans supers-pouvoirs, uniquement motivé par l’envie d’humilier Jessica et de lui prouver qu’il lui est supérieur, la série relance notre intérêt. Parfaitement campé par Jeremy Bobb (vu dans la récente Poupée Russe ou encore Godless et The Knick), Sallinger est un ennemi à la hauteur de Jessica, prouvant bien qu’un récit a toujours à gagner d’un méchant réussi.

En plus de Sallinger, cette troisième saison offre à Jessica un acolyte intéressant en la personne d’Erik Gelden, capable de percevoir la noirceur des gens et Trish qui, en embrassant ses pouvoirs et son désir aveugle de justice, devient intéressante en dépit d’une interprétation toujours aussi fadasse de Rachael Taylor qui a bien du mal à s’imposer face à la fragilité retenue de Krysten Ritter ou encore la joyeuse exubérance de Rebecca De Mornay qui joue avec un plaisir non dissimulé sa mère à l’écran. Ainsi, à mesure que Jessica et Trish s’affrontent sur leurs notions d’héroïsme et de justice, cette troisième saison parvient à nous offrir un peu d’ampleur émotionnelle qui aurait malheureusement pu être beaucoup plus forte si l’écriture s’était montrée solide jusqu’à présent.

Car, en l’état, Jessica Jones souffre toujours des mêmes défauts, une écriture balourde (étrange venant de scénaristes chevronnés comme Melissa Rosenberg, Scott Reynolds ou Jane Espenson), peu aidée par un format de 13 épisodes de près d’une heure (là où la saison serait impeccable en 8 épisodes de 40 minutes) et un manque de subtilité total venant sacrément miner le potentiel dramatique du show. On saluera alors tout de même cette troisième saison relevant un peu le niveau, osant proposer un final à la fois concluant et pertinent, offrant sa vision de l’héroïsme avec une noirceur assez savoureuse. Dommage que le parcours pour en arriver là fut aussi laborieux car Jessica Jones aurait pu être une belle série. Hélas elle laisse surtout des souvenirs douloureux d’heures amorphes passées sur le canapé sans broncher et il faudra bien du courage pour en arriver jusqu’à la fin qui, paradoxalement, se montre la plus inspirée…

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