8e Champs-Elysées Film Festival : Jour 5

Après la petite journée de vendredi où l’on rencontrait Christopher Walken pour une master-class mémorable, Close-Up a mis les bouchées doubles pour sa cinquième journée au CEFF ! Nous commencions dès le début d’après-midi avec Fourteen, présenté en compétition. L’heure idéale pour la sieste tant ce film, portrait de deux amies (l’une envahissante et suicidaire, l’autre toujours là pour elle, finissant par prendre ses distances) fut un calvaire. Affichant 1h38 au compteur mais 4h au ressenti, Fourteen est un drame banal réalisé avec simplicité, sans véritable point de vue en terme de mise en scène, celle-ci se contentant de capter de très longues séquences de dialogues tombant rapidement dans la banalité et la langueur. Bien que Dan Sallitt affiche de belles ambitions quand on l’entend parler, rien de cela ne se ressent dans son film, parachevant les clichés du cinéma indépendant américain sans rien transcender.

Vif-Argent

Heureusement à 16h, la présentation de Vif-argent dans la compétition française a relevé le niveau. Premier long-métrage de Stéphane Batut, le film nous conte l’histoire de Juste, un jeune homme aidant les gens tout juste décédés à faire leur passage dans l’au-delà. Autorisé à côtoyer les vivants, il rencontre un jour Agathe et tombe amoureux, lui donnant une raison de rester dans ce monde. Un pitch original, abordé à travers un réalisme poétique étonnant, confinant parfois au sublime (la scène d’amour avec Agathe, superbe), contenant de très belles idées. Premier long oblige, on regrettera que le film s’égare un peu en cours de route tant il aurait gagné à durer un peu moins longtemps. Mais on saluera la tentative, rare mais réussie dans le cinéma français de concilier poésie, fantastique et réalisme. Le charme fou de Judith Chemla doit d’ailleurs beaucoup à la réussite du film.

Traîné sur le bitume

Petite pause ensuite, le temps de filer au Quick sur les Champs-Elysées, bien moins blindé que le McDo. Il nous fallait prendre des forces pour découvrir à 20h le très attendu Dragged Accross Concrete (traduit chez nous par Traîné sur le bitume), troisième long-métrage du trublion S. Craig Zahler, son plus radical à ce jour, affichant 2h38 au compteur. Nous ne pouvions pas louper l’opportunité de le voir sur grand écran puisque le film, à l’instar des précédents efforts du cinéaste, ne sortira qu’en vidéo chez nous, début août chez Metropolitan. L’expérience de la salle s’avère pourtant précieuse pour ce polar anti-spectaculaire et violent, tordant les conventions hollywoodiennes avec un plaisir parfois sadique (voir le traitement réservé au personnage de Jennifer Carpenter), instaurant une certaine mélancolie dans sa durée. Une œuvre prenant aux tripes avec pourtant pas grand-chose (on n’a jamais vu des scènes de planque aussi longues et aussi incroyables), dynamitant nos attentes en parvenant à insuffler énormément de tension à partir de pas grand-chose. Le plaisir de revoir Mel Gibson sur grand écran en rajoute encore plus sur la qualité de ce film qui devrait gagner en importance sur la durée, imposant définitivement son auteur comme un cinéaste singulier dont on a définitivement besoin (on vous en reparlera prochainement plus en détails). L’idéal pour un samedi soir en attendant notre jour 6 et notre rencontre avec David Lowery.

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