8e Champs-Elysées Film Festival : Jour 4

Couvrir un festival, c’est aussi faire des choix, privilégier telle séance plutôt qu’une autre pour mieux découvrir ensuite tel film ou faire telle rencontre. Hier, nous avons préféré faire une rencontre plutôt que de découvrir des films. Impossible en effet vu la programmation du CEFF d’assister à la master-class de Christopher Walken à 19h30 et de voir un film avant ou après, question de timing oblige. L’équipe n’a pas eu à se poser la question rapidement tant la rencontre avec Walken s’imposait d’elle-même.

L’acteur, monstre de charisme, a marqué le cinéma par sa présence souvent inquiétante, parfois plus joviale mais toujours un peu énigmatique. Celui qui a commencé sa carrière en tant que danseur et qui est devenu acteur  »par accident » a tourné avec les plus grands : Woody Allen, Michael Cimino, Quentin Tarantino, Tony Scott, Steven Spielberg, Clint Eastwood, Sidney Lumet, Abel Ferrara, David Cronenberg, Tim Burton, Paul Schrader… Montant sur scène à l’âge de 76 ans pour cette master-class menée par Cédric Delelée, l’homme accuse d’un léger coup de vieux mais se montre charmant, beaucoup plus que dans la majorité de ses rôles en tout cas !

Dans Comme un chien enragé, Christopher Walken incarne le terrifiant Brad Whitewood Senior, l’un de ses rôles préférés

Peu avare en anecdotes, très drôle, il est revenu sur ses expériences de tournage avec les plus grands (de Tarantino et de ses huit pages de script à apprendre sans en changer une virgule à Abel Ferrara et le chaos de ses tournages en passant par Michael Cimino et la façon dont il a immergé le casting de Voyage au bout de l’enfer en leur faisant passer dix jours ensemble avant le tournage), se montrant élogieux sur les cinéastes qu’il a eu la chance de côtoyer. Il a aussi révélé la façon dont il travaille un rôle, lisant souvent deux scénarios à la fois dans sa cuisine ( »c’est bien d’être un peu distrait »), surveillant le moindre détail ou tic de langage permettant d’apporter sa touche au personnage qu’il va incarner.

Walken, qui a été dompteur de lions lors de son adolescence, s’est ainsi livré pendant une heure et demie à de nombreuses histoires croustillantes (la fois où Sean Penn fit exprès de se faire arrêter avec lui pour excès de vitesse afin de préparer leurs rôles dans Comme un chien enragé), bref aperçu d’une carrière foisonnante, pas toujours heureuse de grands rôles, il le reconnaît lui-même. Il faut dire qu’avec sa particularité de ne jamais refuser un scénario qu’on lui propose ( »je n’ai pas d’enfant, je ne voyage pas, je n’ai pas de hobbies, je n’ai que mon travail. Parfois je lis un scénario vraiment pas fameux mais je tente l’expérience en me disant que le tournage le rendra meilleur. Ce n’est hélas pas toujours le cas »), Christopher Walken s’est ainsi montré disponible à toutes les expériences, arrivant tout de même au passage à se payer une carrière dont certains acteurs rêvent certainement aujourd’hui ! Un sacré moment que cette master-class donc, preuve que le CEFF sait y faire en nous offrant des invités de marque, cette année se montrant particulièrement réussie !

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