Men in Black 2 : Une suite aux allures de remake

Cinq ans après le succès du premier film, Barry Sonnenfeld nous livre la suite des aventures des men in black. Conscient de ce qui a fait la force de son premier film, il attache une importance primordiale à faire perdurer les atouts de son grand frère. Seulement, comme beaucoup de suites, ce qui était une qualité au départ a été quelque peu bafouée ici. Sans crier à la bouse intersidérale non plus, Men in Black 2 recèle autant de qualités que de défauts que nous prendrons soin de décortiquer ci-dessous.

Cinq ans ont passés depuis que l’agent K a pris sa retraite. L’agent J est devenu un agent important. Il peine à garder des coéquipiers à la hauteur de son mentor d’autrefois. Lorsqu’une extra-terrestre particulièrement redoutable, Serleena, débarque sur Terre, l’agent J est sommé de rapatrier l’agent K au sein de ses fonctions. Lui seul détient le pouvoir de contrer les plans diaboliques de Serleena.

On prend les mêmes, et on recommence. L’histoire de Men in Black 2 est assez similaire au premier épisode. Barry Sonnenfeld s’emploie à ne pas trop changer la recette qui a fait le succès du premier film. C’est une qualité comme un défaut. Men in Black 2 pâti de l’envie de son réalisateur à vouloir garder le spectateur au sein d’un confort qu’il connaissait déjà. Barry Sonnenfeld grossit les traits de l’humour du premier film et tombe parfois dans le grotesque. L’agent J n’est plus le seul comique de la bande. Entre les jumeaux, Frank le chien, les acolytes de Serleena bêtes comme pas deux…nous avons notre lot de personnages grand-guignolesques. Non content de bouder notre plaisir devant cette suite, il faut bien avouer la lourdeur de certaines scènes qui risquent de ne plaire qu’aux plus jeunes. Men in Black 2 s’attarde bien plus sur l’aspect enfantin de ses propos et délaisse son côté fantastique (presque horrifique) qui faisait le parfait équilibre des genres du premier film.

Fort heureusement, outre les blagues enfantines, Men in Black 2 étaye un propos de fond toujours aussi travaillé. Le premier film insistait sur la nécessité de transmission de patrimoine. Men in Black 2 se penche sur la fragilité de la mémoire. Toute la quête de J afin d’aider K à retrouver la mémoire est assez significative. Plus que la nécessité de garder l’héritage transmis par ses pères, il est ici question de sauvegarde de la mémoire. Tommy Lee Jones excelle dans son rôle de père protecteur un tantinet désinvolte. Il pousse le personnage de Will Smith à grandir et à s’émanciper bien plus qu’il ne pensait l’être. Le sujet de fond de Men in Black 2 est une merveille.

On soulignera la réalisation toujours aussi inspirée de Barry Sonnenfeld. On le sent profondément attaché à ses personnages. Sa mise en scène est toujours aussi soignée. D’autant qu’il prend un malin plaisir à magnifier les rues de New-York en y instaurant des éléments fantastiques riches et variés. Et pour ne rien gâcher, les effets spéciaux sont toujours confiés aux mains de Rick Baker. On se régale des maquillages subtiles et parfaitement exécutés. On insiste moins sur les effets numériques et c’est un vrai bon point qui se dégage de cette suite.

En dépit de la redite scénaristique, Men in Black 2 est symptomatique de la suite réussie sans trop d’efforts. On la doit notamment grâce à ses personnages forts et attachants, un humour féroce (même s’il ne fait pas toujours mouche) et une exécution technique parfaite de la part d’un réalisateur au top de son art.

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