Avengers Endgame : Dernière page.

Depuis un an jour pour jour, l’impatience guette des fans avides de pouvoir découvrir la confrontation finale entre les Avengers et Thanos. Une année que Disney monte une communication discrète mettant en avant l’introduction de Captain Marvel dans le Marvel Cinematic Universe, à défaut de révéler un trop-plein d’indices concernant Endgame. Nous entamons donc la découverte du film avec le minimum d’images et d’idées en tête, une rareté pour un cinéma contemporain en conquête permanente d’un box-office capricieux.

Fin de partie pour les Avengers ou ce qu’il en reste. Captain America, Hulk, Thor, Rocket Racoon ou Black Widow n’ont aucune perspective jusqu’à l’arrivée de Captain Marvel appelé par Nick Fury dans la scène post-générique d’Infinity War. Les enjeux sont si importants à la découverte du film, son histoire et ses éléments à spoil que nous pesons chaque syllabe et mot de ce papier. Une critique plutôt difficile à argumenter pour ne pas froisser le lecteur ayant tout à découvrir aujourd’hui et demain. Ne pas déflorer les différents éléments d’Endgame n’est pas une partie de plaisir pour un divertissement haut de gamme avec si peu d’idées après coup.
Tout le monde attend tellement de ce long-métrage de 3h02, spectacle de l’année 2019 pour beaucoup. Mais force est de constater qu’en dépit de toutes les précautions dans la communication du film de la part de Marvel Studio et Disney, les meilleurs pronostics, aussi « Strange » que le docteur, avaient tout autant deviné la seule narration possible pour ce dernier opus ne s’embarrassant jamais de complexifier l’affaire. Avengers Endgame est une roue libre reprenant de gros poncifs des comics pour arranger une situation s’écoulant dans le temps. Comment rebattre les cartes et combattre le temps pour sauver l’apocalypse suite au passage de Thanos ayant anéanti la moitié de l’humanité ? Les réponses ont été dévoilées dans une énième séquence post-générique d’Ant-Man et La Guêpe comme des indices semés par le Petit Poucet. Ant-Man, personnage qui prend son importance dans cet opus, apportant ses lumières après avoir été malencontreusement ramené par un rat traînant dans le coin. C’est à ce moment précis que l’on comprend assister à une succession de crétineries au cœur d’une aventure que l’équipe de l’Enterprise n’aurait point reniée. Il y a comme un goût de Star Trek dans ce dernier volet des Avengers prêts à déposer les armes ou de se sacrifier pour les besoins du monde.

Ce n’est pas un secret de polichinelle de savoir que certains super-héros vont y laisser leurs peaux. Pourtant Avengers Endgame, gros pudding d’une nullité abyssale, argumente le sacrifice et la mort par une émotion vive. On les aimait ces personnages, ces super-héros à l’univers cotonneux et calculé par une production maligne et géniale. Onze années à suivre leurs mésaventures affrontant némésis et dieux de la galaxie pour la survie d’un univers en danger permanent. Avec cet épisode à l’humour bas du front et aux choix sans équivoques, le jeu prend fin pour certains, honneurs décernés pour services rendus ou bienveillances méritées de notre part pour cette vie sacrifiée et rattrapée. Une dernière danse nous faisant vaciller dans notre fauteuil. Certains ont enfin le droit à l’amour, à une tranquillité digne, d’autres se voient promus comme un symbole de notre société alambiquée et opportuniste.

Dans cet adieu, Marvel n’oublie pas ses intérêts. On remercie les vaillants soldats disparus pour mieux saluer le futur entre femmes fortes, ambiance MeToo (laissant éclater une séquence finale un brin forcée) et l’ouverture des mentalités suite au succès de Black Panther. Marvel caresse les différentes communautés régissant un box-office décisif de par un avenir fragile. Certaines têtes d’affiche parties sous d’autres cieux laissent la charge d’un poids lourd à porter pour de nouvelles phases curieuses et un avenir crucial pour un genre à part entière.