Shazam ! : Peut mieux faire

Après un Aquaman qui remettait les pendules à l’heure et affirmait que l’univers DC en avait encore sous le capot, Warner nous sort Shazam ! de son chapeau. Un choix pas forcément évident tant le super-héros n’est pas le plus populaire de tout le catalogue DC Comics mais qui permet d’affirmer la volonté du studio de se focaliser sur des films plus indépendants les uns des autres et de ne pas se précipiter, chose qui nous a valu le ratage Justice League.

Sur le principe, on est totalement d’accord avec Warner et l’on a même beaucoup de tendresse pour Billy Batson, ce gamin naviguant de familles d’accueil en familles d’accueil à la recherche de sa mère à qui un vieux sorcier mourant confie son immense pouvoir. Résultat des courses, Billy, à chaque fois qu’il prononce le mot Shazam ! se transforme en super-héros aux allures d’adulte. D’abord fortement amusé par la situation (ce qui donne lieu à quelques scènes amusantes), Billy finit par découvrir qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités (oui, c’est toujours comme ça) et qu’il ne suffit pas de lancer des éclairs avec ses mains pour être un super-héros. Il affrontera ainsi le docteur Sivana, détenteur d’un pouvoir maléfique bien décidé à voler celui de Billy…

Une histoire somme toute classique, un récit d’acceptation de soi et des autres qui permettra à Billy de s’ouvrir au monde et de ne plus se regarder le nombril. Et pourquoi pas ? Sauf que Shazam ! souffre d’un sérieux problème de rythme handicapant tout son récit, parasitant toute possibilité d’émotion, se montrant aussi pauvre sur le plan de la réalisation et de la direction artistique que prévisible sur le plan narratif. Arrivant après un spectacle aussi foutraque et généreux qu’Aquaman, Shazam ! a du bien du mal à soutenir la comparaison. Et quand bien même on l’envisage comme une entité seule telle que la production l’a voulu, le constat est sans appel : c’est sympathique mais dieu qu’on s’ennuie malgré tout !

S’étalant sur 2h12, le film n’a pour lui que le capital sympathie de Zachary Levi qui semble s’éclater dans le rôle du héros à la mentalité d’adolescent découvrant ses pouvoirs. Tout le restant de Shazam ! est dans une teinte terne, fadasse, accumulant les rebondissements mous, nous offrant un méchant peu mémorable (et pourtant il est incarné par Mark Strong) et des saillies humoristiques tombant souvent à plat. On le regarde sans s’ennuyer mais on ne s’émerveille pas pour autant devant. Il aurait fallu pour cela une véritable inspiration à la réalisation (David F. Sandberg n’est pourtant pas un manche) et un scénario allant au-delà des clichés narratifs qui fonctionnent, certes, mais sans grande surprise. Reste alors une belle introduction au personnage à qui l’on souhaite un beau parcours, qu’on oublie un peu ce premier film peu déplaisant mais laborieux.

4 Rétroliens / Pings

  1. Box-Office US du 05/04/2019 au 07/04/2019 -
  2. Box-Office US du 12/04/2019 au 14/04/2019 -
  3. Box-Office US du 19/04/2019 au 21/04/2019 -
  4. Ron débloque : Tout comme les intentions du long-métrage. -

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