The Dirt : sexe, drogue, rock’n’roll, sexe, drogue…

Le rock’n’roll a le vent en poupe au cinéma ces derniers temps. Outre le succès de Bohemian Rhapsody et la sortie imminente de Rocketman, le biopic sur Elton John, les rockstars restent une source d’inspiration fascinante pour le septième art. Afin de surfer sur la vague, il n’est pas étonnant de voir Netflix s’offrir son film rock. C’est ainsi qu’a déboulé sur la plate-forme, The Dirt, adaptation du roman éponyme sur l’histoire de Mötley Crüe. Groupe de hard rock américain emblématique des années 80 qui aura su marquer la musique par un son agressif et rapide, mais également pour sa réputation sulfureuse. On ne compte plus les nombreux débordements des membres du groupe entre addiction aux diverses drogues, à l’alcool et aux femmes. Qu’on écoute ou non, Mötley Crüe demeure un de ces groupes inscrits dans la mémoire collective. Qui n’a jamais entendu parler de la sex-tape de Pamela Anderson avec le batteur Tommy Lee (son ex-mari) ? On vous rassure, elle existe bel et bien, mais finissez de lire la chronique avant d’aller fouiller internet bande de coquinous ! The Dirt étire son récit sur environ les dix premières années d’existence du groupe. Ils s’est formé en 1981 et a fait ses adieux à la scène en 2015. The Dirt va se concentrer sur les meilleures années musicales, mais également les débordements excessifs de chacun des musiciens.

A l’instar de Bohemian Rhapsody a qui beaucoup ont reproché son conformisme bien-pensant et son opportunisme (pour ne pas dire procès d’intention envers Mercury), The Dirt ne cache rien de l’excentricité de ses personnages. Mötley Crüe est le prototype même du groupe « sexe, drogue et rock’n’roll », et rien que l’introduction du film donnera la ton. Le film nous plonge d’emblée dans une chambre d’hôtel où règne une ambiance survoltée. Les musiciens s’adonnent à leur pires addictions : cocaïne pour l’un, alcool pour l’autre, sexe pour le suivant… Dès les premières minutes, le film cerne ses héros et nous met en garde : le film que vous verrez sera aussi survolté que la musique du groupe. Nous sommes embarqués au sein d’un film qui sera mené tambour battant sans jamais avoir de coup de mou…ou presque. Réalisé par Jeff Tremaine (l’un des membres de Jackass), The Dirt n’épargne rien ni personne. Bien qu’il soit très classique dans sa forme en reprenant les ficelles de ce qui fait un biopic réussit, The Dirt peut se targuer d’avoir un fond qui assume parfaitement les frasques des musiciens. Non content d’avoir cette réputation de mauvais garçons junkies, Mötley Crüe est indéniablement un groupe qui a marqué le hard rock américain dans les années 80. Qui n’a jamais dodeliné de la tête sur Kickstart My Heart ? Qui n’a jamais voulu scander le nom du malin sur Shout at the Devil ? Qui n’a jamais voulu se rendre en harley dans un strip-club avec Girls, Girls, Girls ? Et des comparatifs de la sorte, on pourrait vous en sortir tout un tas d’autre. The Dirt est un film fun, résolument drôle, qui traite son sujet aussi ridiculement que les hobbies de ses héros. Sans pour autant faire l’apologie des addictions qu’il exploite, The Dirt ne cache tout simplement pas ce qui a toujours servi la réputation des membres du groupe.

Le film se permet quelques raccourcis sur l’histoire du groupe et il nous le fera remarquer de manière assez comique. Plusieurs fois les acteurs briseront le quatrième mur pour nous notifier des ficelles scénaristiques du film. Un procédé amusant qui appuie l’idée que The Dirt tient à vraiment raconter la vérité, sans édulcorer quoi que ce soit… et tant pis si ça choque, de toute façon vous regardez un film sur Mötley Crüe, il faut vraiment vous faire un dessin ? Les acteurs qui incarnent les musiciens sont formidables. On retrouve parfaitement le jeu scénique de Mötley Crüe, le groupe renaît de ses cendres sous nos yeux ébahis, la ressemblance est stupéfiante. Les acteurs ont parfaitement compris l’essence scénique du groupe, c’est un véritable enchantement pour tous les fans. On regrettera la baisse de régime dans le dernier tiers du film. Les divers abus des musiciens qui les ont conduis à leur destruction était une étape inévitable à raconter, mais il y a une rupture de ton qui gêne quelque peu. Nous étions brièvement détachés du réel tellement l’excentricité des musiciens allait loin… et ramener le cancer de la petite fille du chanteur sur la table n’était peut-être pas la bonne carte à jouer. Bien évidemment, c’est un événement qui a profondément marqué le groupe ainsi que la suite de sa carrière, mais nous demander de ressentir de l’empathie alors que nous étions dans une orgie musicale et sexuelle depuis plus d’une heure nous a demandé un effort bien trop difficile qui nous a quelque peu sorti du film. Fort heureusement, on ne boudera pas notre plaisir d’avoir pu vibrer pendant près de deux heures au rythme des musiques d’un groupe qui aura su bercer notre adolescence. The Dirt est un film qui donne envie de sortir ses bons vieux disques de Mötley Crüe et d’aller draguer à foison.

The Dirt est probablement le biopic que beaucoup de personnes attendaient. Le film ne cache aucun des vices de ses héros puisque c’est ce qui les a glorifié. The Dirt bouscule la bien-pensance et ne cherche pas à iconiser ses musiciens par leurs actes (c’était fichu d’avance avec un sujet sur Mötley Crüe), mais bel et bien en s’appuyant sur l’impact musical qu’ils ont laissé dans l’univers du hard rock. C’est le moment de sortir votre plus belle chevelure, le film le plus rock de ce début d’année se passe sur Netflix !

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