Happy birthdead 2 you : Aseptisé mais sympathique !

En 2017, sous l’égide de l’incontournable Jason Blum, sortait le premier Happy birthdead, qui se proposait de remettre au goût du jour le slasher movie hérité des 90’s, évoquant toute cette vague de films pour ados produits à la chaîne à la suite du succès de Scream ! On pensait immanquablement à Urban legend, entre autres, ce qui n’était pas, du moins sur le papier, pour nous déplaire, ce type de films, conspués à l’époque, étant désormais revus avec nostalgie, surtout par rapport aux productions actuelles, toutes plus aseptisées les unes que les autres. Tout ça pour dire que le projet était réjouissant, surtout que ses auteurs avaient décidé de le pimenter un peu en le mélangeant au principe de boucle temporelle avec en référence principale Un jour sans fin, où notre pauvre Bill Murray revivait la journée de la Marmotte, encore et encore et encore … Concept ludique qui avait tout pour séduire, mais qui au final se perdait dans une soupe indigeste qui non seulement ne faisait pas peur (mais là n’était pas le but), négligeait totalement la violence graphique reléguée hors champ pour rentrer dans le moule castrateur du PG-13, et surtout, comble du désespoir, nous assommait avec un discours ultra moralisateur où le principal enjeu se retrouvait concentré dans la scène où l’héroïne s’excusait pendant une éternité devant son père, après avoir tenté de réparer toutes ses erreurs de garce suprême auprès de ses camarades. Bref, rien de bien palpitant à se mettre sous la dent pour les fans d’horreur old school, hormis une scène de poursuite efficace qui frustrait d’autant plus par rapport aux loupés du reste du film. Cette suite n’éveillait donc pas un intérêt disproportionné de notre part, et c’est sans doute pour ça que celle-ci parvient au final à surprendre agréablement, dans les limites imposées par son concept bien entendu !

Débutant sur un personnage secondaire du premier film, on craint tout d’abord de se retrouver dans une énième suite paresseuse capitalisant sur le succès l’ayant précédée, en recyclant ses bases sans chercher à pousser le dispositif un peu plus loin. Heureusement, un premier twist intervient assez rapidement dans le métrage, entraînant à partir de là une suite de rebondissements tirant de manière plus habile tout le potentiel ludique du concept. Sans en dire trop, on peut juste dire que les fans du premier seront comblés de retrouver son personnage central, Tree (toujours interprétée par l’excellente Jessica Rothe, vraiment drôle et énergique), au cœur d’une boucle temporelle encore plus tordue que précédemment, incluant plusieurs dimensions, évoquant forcément LA référence en la matière, à savoir Retour vers le futur 2, clairement cité par un personnage. Et tant qu’on est dans le jeu des références, ce qui s’avère justement le plus séduisant ici se trouve dans le virage encore plus marqué vers la comédie ado douce-amère, avec en ligne de mire le maître spirituel de toute une génération, à savoir John Hughes, qui savait tant parler aux adolescents dans les 80’s et continue à inspirer les jeunes cinéphiles actuels qui le citent encore comme une référence. Le ton est donc résolument léger, entraînant situations amusantes sur un rythme il faut bien le dire, très alerte.

Malgré toutes ces bonnes choses, citons tout de même les défauts récurrents du genre actuel et plus précisément de cette franchise,  à savoir la désinvolture totale avec laquelle est abordée le genre en lui-même, dont on sent clairement que les auteurs cherchent à le lisser le plus possible de son potentiel transgressif. La violence restera donc toujours aussi timorée, malgré quelques trouvailles gentiment cartoonesques, lorsque l’héroïne cherche différents moyens de se « suicider » avant de revivre la fameuse journée … On aura également droit encore à la part mélo, mais cette fois avec un dilemme finalement traité avec une certaine tendresse, entraînant une émotion mineure mais sincère, de par le jeu subtil de la comédienne principale.

Au-delà des trouvailles propres à cette suite qui la rendent plus agréable que son prédécesseur par son rythme parfait et ses rebondissements qui en font un vrai bon divertissement plaisant de bout en bout, le film se contentera tout de même de reprendre tout ce qui a pu fonctionner ailleurs au fil des ans, en une sorte de pot-pourri éminemment sympathique, mais toujours aussi inoffensif et préoccupant dans sa conception de l’horreur comme genre tous publics. Une scène mi-générique laisse clairement la porte ouverte pour une suite directe, que l’on doit avouer attendre désormais avec une certaine curiosité, dans une logique de série télé où l’on prendrait plaisir à retrouver chaque année des personnages auxquels on a fini par s’identifier, comme des vieux copains perdus de vue. Pas révolutionnaire donc, mais le produit (car il s’agit bien d’un produit marketing) s’avèrera au final tout à fait consommable, pour peu que l’on y aille en sachant exactement à quoi s’attendre, ou plutôt ce qu’il ne faut pas en attendre.

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