Minuscule : La Vallée des Fourmis Perdues : Un amour de coccinelle

Promis, le texte suivant ne comportera aucun jeu de mots sur la taille ou les insectes ! (le titre, ça compte pas !). Sorti en 2014, Minuscule : La Vallée des Fourmis Perdues et ses petites bêtes en 3D dans un décor réel, ne payait pas de mine pour qui ne connaît pas la série, dont il est tiré. Si on ajoute à cela des personnages muets (mais pas silencieux), peu auraient parié dessus. Pourtant, ce voyage léger s’avère être une sympathique aventure, sans prétention, qui saura trouver sa place devant un public jeune.

La coccinelle (les personnages n’ont pas de noms) qui nous sert de protagoniste, va ainsi être ballotée par les évènements qui lui tombent sur le coin du nez. Séparée de sa famille par un gang de mouches, dont les déplacements s’accompagnent de bruitages de moto, elle rencontre et aide un groupe de fourmis qui entreprend de ramener une boîte de sucres, jusqu’à leur fourmilière. Face à elles s’opposeront diverses forces de la nature, des fourmis rouges bloquées sur le mode « sourcils froncés », un poisson belliqueux et diverses intempéries. Si les fourmis rouges nous sont clairement montrées comme les antagonistes de service avec leur air énervé constant, le reste du casting garde une neutralité dans son expression qui peut déstabiliser dans un premier temps, symbole d’une nature non manichéenne qui fait simplement son travail.

Difficile de transmettre une émotion avec de grands yeux ébahis, mais c’est avec la gestuelle, les actes et les sons qu’émet la faune locale que tout ce petit monde prend vie. Alors que l’on passe de perspective humaine à hauteur d’insecte au commencement du film, l’ambiance sonore change du tout au tout. Bourdonnements, vrombissement, bruits de moteur et d’instruments de musique (qui s’ajoutent à un humour discret, poli, mais présent) nous interpellent sur ce carrefour digne des plus grosses métropoles, juste sous notre nez. La coccinelle est identifiée par les bruits de trompette qu’elle émet avec sa bouche, mais l’on doit décoder ses émotions selon la force ou l’intonation du son, couplé à ses mimiques. Rien n’est ambigu ici, en quelques plans, tout tombe sous le sens, l’image est reine alors que le son l’accompagne pour renforcer ses effets.

Malgré sa forme classique, avec un final qui nous la joue guerre épique à petite échelle, il se dégage de Minuscule une savoureuse singularité. Couronné par un césar du meilleur film d’animation en 2015, amplement mérité, l’annonce de sa suite ne peut que nous ravir puisqu’elle est un prétexte de plus pour (re)découvrir le premier opus.

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