Minuscule 2 – Les Mandibules du bout du monde : L’aventure exotique

Auréolé du César du Meilleur Film d’Animation en 2015, le premier film Minuscule avait créé la surprise à sa sortie. En prolongeant l’esprit de la série et en prouvant leur capacité à créer une histoire forte sur près d’une heure et demie, Hélène Giraud et Thomas Szabo se sont imposés comme d’inventifs créateurs ne reculant devant aucun défi. Avec Minuscule 2, génialement intitulé Les Mandibules du bout du monde, les deux complices réalisent un vieux fantasme qu’ils nourrissaient pour la série, à savoir placer l’action du récit en Guadeloupe.

C’est donc au travers d’une mésaventure en France qu’une petite coccinelle se retrouve piégée dans un carton à destination de la Guadeloupe. Pour la sauver, nos trois héros du premier film, la coccinelle, la fourmi et l’araignée reprennent du service et vont donc filer tout au bout du monde affronter bien des périls… Là où le premier film empruntait au film de guerre, ce deuxième opus est clairement orienté vers l’aventure avec un cadre exotique particulièrement savoureux, permettant aux scénaristes et réalisateurs de se lâcher en purs termes d’inventivité. Ce changement de décor fait un bien fou à l’univers de Minuscule et laisse aux réalisateurs l’occasion de s’amuser. Grâce à un budget plus conséquent et à des évolutions techniques non négligeables, la réalisation est cette fois beaucoup plus dynamique, comportant plus de mouvements. Le récit s’en trouve dynamisé et l’évolution de la réalisation correspond merveilleusement bien au changement de décors.

Qui dit nouveaux décors dit nouveaux personnages et à ce niveau-là, Les Mandibules du bout du monde gâte le spectateur. Tout en continuant d’explorer la psychologie de ses personnages principaux (notamment la coccinelle qui apprend à être parent ou l’araignée que l’on découvre avec un certain plaisir capitaine de navire), Minuscule 2 offre une galerie de personnages secondaires assez savoureuse. Outre les coccinelles de Guadeloupe et les terrifiantes mantes religieuses, Les Mandibules du bout du monde propose une séquence marquante avec une grosse araignée velue et livre un fabuleux bestiaire de chenilles, toutes absolument superbes.

Confirmant leur talent lorsqu’il s’agit de raconter une histoire en purs termes visuels, Hélène Giraud et Thomas Szabo osent s’aventurer sur des terrains moins évidents (en nous livrant une séquence avec un requin notamment) tout en continuant à mêler avec autant de réussite prises de vue réelles (pour les décors) et animation en images de synthèse. Le résultat, à la fois ambitieux visuellement et totalement irrésistible sur les ressorts narratifs qu’il déroule, assure un spectacle complet et fait de la saga Minuscule (dont un troisième opus serait déjà prévu) une singulière et formidable anomalie dans le paysage de l’animation française.

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