Bumblebee : Transformers Origins

Devenue de plus en plus bruyante et bordélique au fil des années, convoquant même le roi Arthur aux côtés des Autobots, la saga Transformers avait besoin de se poser un peu. C’est dans cette optique qu’est né Bumblebee, dans l’intention de faire un spin-off un peu moins foutraque et explosif, renouant avec l’idée première de Transformers, à savoir la rencontre et l’amitié entre une jeune personne et un Autobot. Michael Bay a donc passé la main au réalisateur Travis Knight, issu des studios Laika (on lui doit le superbe Kubo et l’armure magique) et l’on était donc en droit d’attendre quelque chose d’un peu plus conséquent de ce film comparé à ses aînés.

Manque de chance, la magie ne prend pas. Travis Knight, trop engoncé dans un cahier des charges lourdingue et peu aidé par un scénario sacrément balourd (oui bon on a compris que l’héroïne est triste parce que son père est mort, pas besoin de nous le répéter quinze fois), ne peut malheureusement que donner un peu d’âme à son film sans pour autant atteindre les modèles espérés, c’est à dire tout un pan du cinéma des années 80, convoquant Amblin et John Hughes. Certes, Bumblebee est le film de la saga le plus resserré dans ses enjeux, préférant justement miser sur la relation unissant la jeune Charlie (Hailee Steinfeld, que l’on désespère de retrouver dans un rôle à la hauteur de celui qu’elle avait dans True Grit) et Bumblebee plutôt que de tout centrer sur la fin du monde et des explosions tous azimuts (même si il y en a au programme, rassurez-vous).

Hélas et en dépit de la tendresse que l’on peut avoir envers Bumblebee et les années 80 dans lesquelles se déroule ce film en forme de préquelle, les ficelles du scénario sont trop grossières pour être ignorées, pétries de facilités quand elles ne sont pas carrément embarrassantes dès qu’on touche aux dialogues et à l’humour. Si l’on ne peut que reconnaître que Travis Knight réussit à mettre en scène des combats à la fois spectaculaires, ludiques et lisibles, il est dommage que ce soit au service d’un récit sans surprises. Là où le premier film avait justement le mérite de surprendre, Bumblebee n’amène rien d’original à la mythologie de la saga et n’émerveille plus. C’est peut-être ça le défaut du film, ce cruel manque d’émerveillement face à une histoire qui aurait pu être touchante et avoir du cœur si elle n’était pas aussi maladroitement écrite, marketée et emballée par des producteurs ne pensant qu’au fric. Pour son passage au film live, Travis Knight méritait mieux et franchement, nous aussi.

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